Après presque dix ans d'inactivité dans le pays, la compagnie nationale des énergies fossiles, Sonatrach reprend officiellement ses activités en Libye qu'elle avait gelées à cause des problèmes d'insécurité et de la guerre civile. Le Président-directeur-général du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, a annoncé, hier, depuis Tripoli (Libye) l'officialisation du «processus de reprise des obligations contractuelles du complexe de Sonatrach dans le domaine de l'exploration en blocs (065) et (96/95) dans le bassin de Ghadames», après que le Groupe public des hydrocarbures «a officiellement levé l'état de force majeure décrété sur ses actifs en Libye », selon le communiqué de la compagnie. La décision de Sonatrach de reprendre ses activités en Libye fait suite aux «nombreux appels des autorités libyennes invitant les compagnies pétrolières et gazières internationales à relancer leurs activités en Libye». De son côté, le président du Conseil d'administration de la NOC (National Oil Corporation), Farhat Omar Ben Guedara, qui a accueilli M. Hachichi, accompagné d'une délégation de haut niveau du Groupe, a salué la décision de la Sonatrach de reprendre ses activités dans le pays, réaffirmant sa volonté de renforcer la coopération bilatérale entre les deux partenaires. Sonatrach œuvre avec la NOC «à réunir toutes les conditions de retour afin de faciliter la reprise des activités et à sécuriser les travailleurs et les équipements». Une réunion entre les deux parties est prévue aujourd'hui pour discuter de la mise en œuvre du processus de retour de la Sonatrach en Libye. La Sonatrach étend ainsi son influence dans la région, dans un moment très délicat. Toutefois, le Groupe s'adapte aux changements internationaux et fait aussi du renouvelable sa priorité. L'une, aussi, des priorités du Groupe de distribution et de commercialisation d'électricité et du gaz, Sonelgaz, également,en quête, depuis des mois, de partenariats étrangers de long terme. Sonelgaz, une entreprise ambitieuse et challengeante Son objectif est de trouver une place dans la course au renouvelable, en tirant parti du fort potentiel «sous exploité» en Algérie. Pour y parvenir, Sonelgaz tente de séduire les investisseurs étrangers à l'instar du groupe énergétique français, TotalEnergie qui ne cache d'ailleurs pas ses ambitions d'aller encore plus loin avec elle dans le développement du renouvelable, énergie responsable. Réunis avant-hier, à Alger, pour le même objectif, le P-dg du Groupe Sonelgaz, Mourad Adjal et le directeur général de TotalEnergies Algérie, Moufdi Zakaria Chikh ont examiné «les moyens de renforcer la coopération entre les deux parties et ses perspectives futures». Ils ont exprimé leur volonté commune d'établir «un partenariat dans les domaines des énergies renouvelables et du stockage de l'électricité, ainsi que du développement de l'interconnexion électrique, outre les possibilités d'échange des expertises dans les domaines sus-cités», selon le communiqué de la Sonelgaz qui cherche à diversifier et à développer les relations de partenariat extérieur du Groupe. La Sonelgaz ambitionne d'exporter l'excédent de l'électricité vers les pays européens, œuvrant, dans cette perspective, à la relance du projet de réalisation d'un câble sous-marin électrique, reliant l'Algérie à l'Italie. Le Groupe vise, également, de devenir un producteur et un exportateur incontournable de l'énergie propre dans la région. La Sonelgaz a dévoilé, pour rappel, au cours de la semaine dernière, la liste des entreprises chargées provisoirement de réaliser les 15 lots de centrales solaires photovoltaïques à travers le territoire national. Les entreprises chinoises arrivent en tête. Le marché du renouvelable algérien attire de plus en plus les investisseurs des grandes entreprises, notamment européennes, qui cherchent de nouveaux marchés à l'extérieur, dans un contexte économique et énergétique international très tendu et incertain. L'Algérie veut saisir cette opportunité pour créer de nouveaux partenariats gagnants-gagnants dans le cadre de sa nouvelle politique énergétique, insistant sur la nécessité de poursuivre, en parallèle, les investissements dans les énergies fossiles. Indispensables pour maintenir la stabilité sociale et économique des pays consommateurs, notamment, européens en crise depuis deux ans. L'Algérie, premier exportateur de gaz naturel en Afrique et septième au niveau mondial, a su s'imposer sur le marché européen, profitant de son emplacement stratégique qui donne sur l'Europe et l'Afrique. Un atout à exploiter. La Sonelgaz étudie encore la relance du projet de réalisation du câble électrique sous-marin pour exporter de l'électricité vers l'Europe, tout en se projetant dans la production de l'énergie solaire.