D'aucuns s'accordent pour affirmer la supériorité de la civilisation occidentale. La civilisation occidentale dominerait le monde. Cette civilisation occidentale serait la descendante directe des civilisations grecque, romaine, chrétienne. Doit-on valider et cautionner de telles assertions ? Est-il vrai que la civilisation occidentale domine le monde ? Rien de plus fallacieux. Sur le fondement de ce paradigme idéologique, depuis plusieurs années, au nom de ce concept fallacieux de civilisation, on prétend que les guerres contemporaines « opposent les Occidentaux et les Orientaux », la civilisation occidentale et la civilisation « orientale ». En effet, Georges Bush, dans ses guerres impérialistes contre l'Orient, n'hésita pas à user du vocable « guerre des civilisations », comme si la civilisation capitaliste hautement technologique pouvait être menacée par des religieux féodaux musulmans. Perspective absurde. Actuellement, à la faveur de la guerre d'extermination menée par l'Etat nazi d'Israël contre les Palestiniens de Gaza, les médias français affirment, pour occulter le caractère colonial du conflit israélo-palestinien, que l'organisation islamiste gazaouie, le Hamas, mène une guerre de civilisation contre Israël, donc l'Occident. Nous aurions affaire à une guerre civilisationnelle menée par le « monde musulman » obscurantiste contre l'Occident capitaliste moderne. Rien de plus faux. En effet, personne n'ignore les accointances entre le capitalisme et l'islam, la convergence d'intérêts entre l'impérialisme et les Etats musulmans. Est-ce au nom de la défense de la « civilisation occidentale » que furent menées les guerres contre l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie, en détruisant au passage les lieux de naissance de la civilisation néolithique ? Toutes ces guerres revêtirent un caractère impérialiste. Quand les Etats-Unis et leurs vassaux européens font la guerre en Orient, c'est surtout pour soutenir leurs alliés orientaux musulmans. En l'espèce, nulle guerre de civilisation. Il ne faut jamais perdre de vue que les plus fidèles alliés des puissances capitalistes occidentales sont les régimes arabes et musulmans du monde entier : le régime saoudien et ses satellites des Emirats arabes, sans oublier les dictatures ou régimes autoritaires musulmane de l'Indonésie, du Pakistan, de la Turquie, du Maroc. Aucune guerre de civilisation n'oppose ces régimes féodaux et islamiques et le « monde occidental ». Tous ces pays musulmans ont des intérêts convergents avec les puissances impérialistes occidentales. Personne n'est sans savoir qu'Al Qaeda, combattant de la « civilisation islamiste », est l'œuvre du Pentagone et de la CIA. Al Qaeda a prospéré grâce à l'aide militaire, financière et logistique des Etats-Unis, mais aussi des Etats pakistanais et saoudien, ce dernier pays berceau de l'islamisme terrorisant. Sans oublier le dernier avorton, le si bien nommé Daesh. Drôle de « guerre de civilisations » dirigée par de fidèles partenaires et alliés capitalistes occidentaux et orientaux. Ironie de l'histoire, dans ces guerres réellement impérialistes, les terroristes islamistes eux-mêmes n'hésitent pas à reprendre à rebours cette propagande de « conflits de civilisations », par leurs proclamations de foi d'être les défenseurs de la « civilisation islamique » contre la « civilisation occidentale ». Ces alliés de l'impérialisme, par leurs phraséologies islamistes, cautionnent et avalisent cette propagande réduisant les guerres impérialistes et géopolitiques actuelles à des conflits confessionnels entre musulmans et « Occidentaux mécréants ». En ces temps belliqueux génocidaires au sein de la pacotille société capitaliste consumériste, le vocable civilisation est très en vogue. Chaque pays en guerre proclame batailler au nom de la défense de sa « civilisation » menacée. L'Etat d'Israël fait ses guerres pour défendre la « civilisation des Hébreux ». Le dirigeant de l'Inde, le raciste Modi, lui, gouverne au nom de la « civilisation hindoue ». Le dictateur Poutine mène sa politique guerrière au nom de la « civilisation orthodoxe slave », après avoir fidèlement servi dans sa jeunesse la « civilisation soviétique » en sa qualité d'agent du KGB chargé de l'élimination des opposants accusés d'œuvrer au service de la « civilisation occidentale ». Certains comme Bush, Sarkozy, ne proclamaient-ils pas venue l'ère de la « guerre des civilisations » ? À nouveau remise à la mode par le chef d'Etat Macron, avec sa croisade lancée au nom du droit à la caricature et sa loi sur le Séparatisme. Et depuis le 9 octobre 2023 en se ralliant à la « croisade hébraïque » génocidaire menée par l'Etat nazi d'Israël. Décidément, ce sont les moins civilisés de la terre, les plus criminels de l'humanité, les plus ignobles dirigeants, qui se drapent dans cette notion de civilisation, de civilité, de civisme, de « civilitude ». En réalité, l'Histoire n'a pas été émaillée par des « guerres de civilisations », mais constamment jalonnée par des guerres de classes, la lutte des classes. Et si beaucoup de guerres meurtrières il y eut durant des siècles, c'est sur le continent européen. En effet, les plus grandes guerres de l'Histoire ont été menées entre puissances dites « occidentales », et particulièrement entre puissances européennes. Pour preuve, la France a été davantage en conflit des siècles durant avec l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne qu'avec l'Orient, le Moyen-Orient ou l'Asie. Et ce, jusqu'au mitan du 20e siècle. Aujourd'hui, aucun Etat, impérialiste ou non, ne défend des valeurs civilisationnelles, valeurs inexistantes dans le monde capitaliste, qui ne connaît qu'une seule valeur : la valeur d'échange, la valeur marchande. En revanche, de manière générale, c'est un truisme de dire cela, toutes les guerres furent déclenchées par les classes dirigeantes exploiteuses, freinant l'évolution de la société, de l'humanité. Ce sont les classes possédantes chinoises qui écrasèrent durant des siècles l'économie de la Chine, transformant ce riche pays en cimetière, compromettant l'éclosion d'une économie chinoise plus développée (pour preuve : paradoxalement, pour un pays doté d'une « civilisation » millénaire, il aura fallu attendre les années 1980 pour que la Chine entre économiquement dans l'Histoire, soit quatre siècles après l'Europe). Ce sont les classes dirigeantes bourgeoises européennes qui entraînèrent régulièrement leurs pays respectifs dans les guerres « fratricides », faisant reculer à plusieurs reprises leur « civilisation » belliqueuse, plonger leurs pays respectifs dans la barbarie. Ce sont les classes dirigeantes indo-pakistanaises qui transformèrent l'indépendance de leurs pays en grand bain de sang, faisant reculer la « civilisation » humaine. Ce sont les classes dirigeantes américaines impérialistes qui ont transformé ces dernières décennies la planète en champs de guerres permanentes pour le grand profit de leurs industries de l'armement et du pétrole, parfois au nom de la défense de la « civilisation occidentale », comme le proclamait Georges Bush. Non, le monde n'est pas un vaste champ de guerres entre plusieurs civilisations. En vérité, il est le siège de la lutte des classes, aujourd'hui sous le mode de production capitaliste, entre la classe prolétarienne et la bourgeoisie. C'est pour atténuer, masquer et dévoyer ces luttes de classes que les dirigeants des différents pays entretiennent un climat de guerre permanent, alimentent constamment le chauvinisme, attisent le racisme, favorisent le fanatisme, l'émergence du fascisme. Le capitalisme est mondial, pareillement pour le prolétariat. Avec l'entrée du capitalisme en décadence, les classes possédantes tentent de dévoyer les colères populaires vers la haine entre les peuples, prétendument de civilisations différentes. Il ne faut pas se laisser duper par ces discours haineux, racistes proférés par certains dirigeants, clamés au nom de « leur civilisation supposée supérieure». En réalité, aujourd'hui, c'est le sort de l'humanité qui est menacé de disparition du fait de ce mode de production capitaliste en putréfaction. Toute la civilisation humaine est menacée d'anéantissement si nous ne nous débarrassons pas de cette « syphilisation » capitaliste, infection économique contagieuse, vectrice de guerres, de misère, de chômage, de dégradation de l'écosystème, de destruction virale, d'exploitation, d'oppression, d'aliénation. L'humanité n'est pas en proie à une guerre civilisationnelle, mais à une pathologie mortifère infligée par la syphilisation capitaliste virale et létale, cette monumentale vérole économique née en Europe, transmissible par voie de rapports marchands entre nations. Une syphilisation capitaliste devenue mondiale. En fait, c'est la crise du capitalisme qui suscite les guerres actuelles, et non la prétendue résurgence d'antagonismes civilisationnels. « Guerre de civilisations », « Occident contre Orient », les hommes politiques français, américains, journalistes, écrivains, atteints de « syphilis capitaliste mentale », rivalisent tous d'imagination pour propager ces funestes théories bourgeoises. Voici quelques savoureuses citations de ces propagateurs de haine répandue au nom de leur syphilisation capitaliste contagieuse. Samuel Huntington, dans son livre « Le choc des civilisations », dans la naïve optique d'ensevelir le principal antagonisme de classe entre bourgeoisie et prolétariat, invente plusieurs « civilisations sociétales », censément vectrices de conflits existentiels. Il écrit : « Le monde d'après la guerre froide comporte sept ou huit grandes civilisations. Les affinités et les différences culturelles déterminent les intérêts, les antagonismes et les associations entre Etats. Les pays les plus importants dans le monde sont surtout issus de civilisations différentes. Les conflits locaux qui ont le plus de chance de provoquer des guerres élargies ont lieu entre groupes et Etats issus de différentes civilisations. La forme fondamentale que prend le développement économique et politique diffère dans chaque civilisation. Les problèmes internationaux les plus importants tiennent aux différences entre civilisations. L'Occident n'est plus désormais le seul à être puissant. Une civilisation est le mode le plus élevé de regroupement et le niveau le plus haut d'identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer des autres espèces. Elle se définit à la fois par des éléments objectifs, comme la langue, l'histoire, la religion, les coutumes, les institutions, et par des éléments subjectifs d'auto-identification. » Bush, justifiant le lancement de la guerre d'Afghanistan par les attentats du World Trade Center, avait déclaré : « C'est le combat de la civilisation. C'est le combat de tous ceux qui croient au progrès et au pluralisme, à la tolérance et à la liberté... Le monde civilisé se range aux côtés de l'Amérique. » Nicolas Sarkozy avait déclaré : « Il s'agit d'une guerre déclarée à la civilisation. La civilisation a une responsabilité de se défendre. C'est ce que nous sommes décidés à faire ». « Cessons de noircir le passé. L'Occident longtemps pécha par arrogance et par ignorance. Beaucoup de crimes et d'injustices furent commis. Mais la plupart de ceux qui partirent vers le Sud n'étaient ni des monstres ni des exploiteurs. Beaucoup mirent leur énergie à construire des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux. Beaucoup s'épuisèrent à cultiver un bout de terre ingrat que nul avant n'eux n'avait cultivé. Beaucoup ne partirent que pour soigner, pour enseigner. On peut désapprouver la colonisation avec les valeurs qui sont les nôtres aujourd'hui. Mais on doit respecter les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont pensé de bonne foi œuvrer utilement pour un idéal de civilisation auquel ils croyaient. » Manuel Valls avait déclaré : « Nous ne pouvons pas perdre la guerre de civilisation contre le terorisme. » Antienne reprise, depuis le 9 octobre 2023, par les sionistes pour justifier et légitimer leur guerre d'extermination menée contre les Palestiniens gazouis. À l'instar du capitalisme, cette « civilisation » de pacotille née suant le sang et la boue par tous ses pores, le sionisme, produit de la syphilisation capitaliste, lui, est venu au monde (et vit dans notre monde) dégoulinant terrorisme et génocide par toutes ses conduites quotidiennes, ses activités ordinaires. ( Suite et fin )