L'Institut national d'archéologie a annoncé, jeudi, la découverte de nouveaux vestiges et pièces archéologiques au niveau du site «Mers Eddadjadj» de Zemmouri, mis à jour en 2006 à l'Est de Boumerdès. «Une opération de fouilles menée récemment, dans le cadre d'une série de fouilles annuelle, a permis la découverte de nombreux nouveaux édifices, vestiges et ruines», a indiqué à l'APS le président du Conseil scientifique de l'Institut national d'archéologie, Dr. Benaâmane Smail, également participant à ces fouilles. Il a cité parmi les plus importantes découvertes mises a jour, dernièrement, au niveau du site, les ruines de deux habitations, dont l'une englobait une maison, une grande cour et un puits, et l'autre une cour et deux puits, remontant toutes deux à la civilisation islamique, qui a régné dans la région entre le IVe et le VIe siècle de l'hégire. Des tuiles destinées à recouvrir les toits des habitations, des pièces de poterie et de charbon et un anneau en fer utilisé pour frapper aux portes, ont, également, été mis à jour, selon la même source. Depuis 2017, des opérations de fouilles et de prospection sont menées chaque année pour une durée de 15 jours, sous la supervision de l'Institut national d'archéologie. A noter que ce site archéologique a bénéficié, dernièrement, d'un plan technique de protection et valorisation, suite à son classement, en 2016, comme réserve archéologique nationale. Formé de couches souterraines archéologiques relevant de différentes époques historiques, vers le IVe et VIe siècle de l'hégire (entre le 10e et 12e siècle du calendrier grégorien), le site «Mers Eddadjadj» a bénéficié de cinq opérations de fouilles depuis 2017. Selon les opérations de prospection réalisées en son sein et autres sources et références historiques, le site renferme la ville historique de Mers Eddadjadj, remontant à l'époque islamique. Dans l'antiquité, celle-ci était dénommée «Rusubikari», une importante ville de la Maurétanie césarienne, construite sur les ruines d'un comptoir de négoce de l'époque des carthaginois, au VIe siècle avant J.C. En 1225, ce pôle économique d'importance fut l'objet d'une attaque militaire de la part de Yahia Ben Abi Ghania El Miourki, qui avait conduit une importante révolte contre les Almohades, en détruisant leurs villes et forts, dont cette cité, qui fut dès lors ensevelie sous le sable pour des siècles, avant sa mise à jour en 2006.