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Le 4e réservoir au monde peut aider à densifier le tissu industriel de l'Algérie, sous réserve de le transformer en produits à forte valeur ajoutée Le gisement de fer de Gara Djebilet
Quelle est la place du fer de Gara Djebilet au sein de l'économie mondiale ? La consommation mondiale en 2023 de minerai de fer est de 2.494 millions de tonnes par an pour une réserve estimée à 173.500 millions de tonnes. Les principaux pays en référence aux réserves et à la teneur en fer sont le suivants données de 2022 : -Australie 51.000 millions de tonnes de réserves de minerai de fer , dont 27.000 millions de tonnes en teneur de fer. Brésil réserves 34.000 millions de tonnes de réserves de minerai de fer , dont 15.000 millions de tonnes en teneur de fer. – Russie 29.000 millions de tonnes de réserves de minerai de fer , dont 14000 millions de tonnes en teneur de fer. – Algérie sur 3,5 milliards de tonnes, 20.000 millions de tonnes exploitables dont 11700 millions de tonnes en teneur de fer, l'Algérie classée 4e position au niveau mondial. -Chine 20.000 millions de tonnes de réserves de minerai de fer, dont 6900 millions de tonnes en teneur de fer. Ukraine 6500 millions de tonnes de réserves de minerai de fer, dont 2300 millions de tonnes en teneur de fer. – Canada 6000 millions de tonnes millions de tonnes de réserves de minerai de fer, dont 2300 millions de tonnes en teneur de fer. Inde 5500 millions de tonnes de réserves de minerai de fer, dont 3400 millions de tonnes en teneur de fer. – USA 2700 millions de tonnes de réserves de minerai de fer, dont 1000 millions de tonnes en teneur de fer. – Algérie 3500 millions de tonnes dont 1700 millions de tonnes en tenu de fer. – Iran 2700 millions de tonnes de réserves de minerai de fer, dont 1500 millions de tonnes en teneur de fer. Qu'en est-il de la rentabilité du fer de Gara Djebilet ? La mine de fer de Gara Djebilet est l'une des plus grandes mines de fer dans le monde, étant composée de trois zones d'exploitation: Gara Djebilet-Ouest, Gara Djebilet-Centre et Gara Djebilet-Est. Le 9 mai 2022, le ministre des Mines (source APS) annonce officiellement que la réalisation du projet de Gara Djebilet nécessitera la réalisation de plusieurs installations, avec un coût variant entre 1 et 1,5 milliard de dollars par an sur une période allant de 8 à 10 an. Le lancement du projet est tributaire de la disponibilité de quantités suffisantes d'eau dans la région, les infrastructures ferroviaires et énergétiques dont la réalisation de la ligne ferroviaire reliant Béchar à Tindouf (950 km), inauguré par le président de la République, destinée à acheminer le minerai de fer vers les sites de transformation et d'exploitation et de la résolution des difficultés techniques notamment celles liées à la teneur élevée du minerai en phosphore et en arsenic en parvenant à réduire le taux du phosphore dans le fer pour le porter de 0,8% à 0,03%. Car le bilan relève que « le minerai est pénalisé par sa structure oolithique complexe et une teneur élevée en Phosphore nuisible dans la fabrication de l'acier donc devant résoudre ce problème technique. Pour calculer la rentabilité l'on devra tenir compte du coût et de l'évolution vecteur prix au niveau international et prévoir des coûts supplémentaires pour protéger l'environnement ainsi qu'une formation pointue, étant loin pour ce genre d'investissement une main d'œuvre non qualifiée, l'université du Sud Béchar proche du gisement doit être associée. Pour pouvoir exploiter le fer de Gara Djebilet avec une rentabilité réelle, il faut d'abord réaliser la ligne de chemin de fer dont le projet sera réceptionné dans 30 mois, sauf retard de délai à compter du début de janvier 2024 soit fin 2026 et seulement commencera la production soit début 2027. Pour la cotation la cotation du fer brut, elle est le 20 mai 2024 à 99 euros la tonne et le planning dressé par le ministère de l'Energie pour qui « ce projet structurel se déroulera en plusieurs phases sur une période allant de 2022 à 2040, . une première phase (2022-2025) qui devait connaître une production de 2/3 millions de tonnes/an où le minerai de fer sera acheminé par voie terrestre à Béchar et ensuite plusieurs phases une fois la voie ferrée réalisée entre 2026/2030 avec une production progressive 10 millions de tonnes en 2026 , 20 millions de tonnes en 2027, 30 millions de tonnes en 2028, 40 millions de tonnes en 2029 et 50 millions tonnes/an en 2030. Prenons pour nos calculs une moyenne de 100 dollars la tonne pour la phase préliminaire de trois millions de tonnes, le chiffre d'affaires serait de 300 millions de dollars, pour le profit net devant retirer les coûts importants de 50% selon les normes internationales restant 150 millions de dollars et en cas de la part du partenaire étranger 49%, /51% pour l'Algérie, restant à l'Algérie environ 76 millions de dollars. Pour 30 millions de tonnes, nous aurons un chiffre d'affaires de 3 milliards de dollars et un profit net de 1,5 milliard de dollars, la part de l'étranger 735 millions de dollars et pour l'Algérie 765 millions de dollars. Et enfin phase finale 2030 selon le planning du Ministère de l'Energie, pour 50 millions de tonnes nous aurons 5 milliards de dollars de chiffre d'affaire le profit net serait de 2,5 milliards de dollars, la part de l'étranger serait 1,22 milliard de dollars et pour l'Algérie 1,28 milliard de dollars. Contrairement aux hydrocarbures dont le coût varie entre 5 et 10 dollars selon les gisements, le prix du marché le baril dépassant actuellement 80 dollars , l'exploitation du fer brut de Gara Djebilet ne procurera pas de rente, contrairement au segment hydrocarbures, mais un taux de profit moyen, sous réserve de la maîtrise des coûts. En conclusion pour, le gouvernement algérien, il s'agit d'éviter d'exporter seulement le fer brut dont le prix volatil d'ailleurs est relativement faible mais d'investir dans la transformation grâce à un partenariat gagnant – gagnant avec de grandes compagnies qui maîtrisent à la fois la technologie et les circuits de commercialisation qui devraient favoriser transfert technologique, la ressource humaine pilier de tout processus de développement. Selon le ministère l'Algérie a importée pour ce produit en 2022 1,422 milliard de dollars, en 2023 1,293 milliard dollars et étant prévu en 2024 environ 1 milliard dollars, l'objectif étant d'investir à l'aval, afin de densifier le tissu industriel dont la valeur ajoutée est importante parfois dix à quinze fois le prix du fer brut, comme en témoigne la cotation entre le 16/20 mai 2024 de quelques métaux stratégiques. Ainsi le prix de l'acier s'établit à 750 euros la tonne, montrant l'importance de la transformation pour avoir une forte valeur ajoutée mais nécessitant d'importants investissements en aval, le prix de l'aluminium s'établit à 2.160 euros la tonne; le prix du cuivre s'établit à 8.180 dollars ; le prix du plomb s'établit à 1.880 euros la tonne ; le prix du zinc s'établit à 2.220 euros la tonne et le cours de l'inox à 2.930 euros la tonne, existant plusieurs formes de produits, utilisé dans la fabrication de pièces automobile, d'ustensiles de cuisine, d'appareils électroménagers, dans la construction, l'industrie alimentaire et pétrochimique, ou encore pour des applications médicales. Abderrahmane Mebtoul Professeur des Universités