Il faut «maintenir et même augmenter» la pression au niveau international afin de mettre un terme aux crimes sionistes à Ghaza et de permettre à l'Etat de Palestine de trouver sa place en tant que membre à part entière à l'ONU.C'est l'appel lancé, avant-hier dimanche, par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, depuis Bruxelles, lors de son intervention à une réunion ministérielle arabo-européenne sur la question palestinienne. Il a estimé que «l'élan créé par la reconnaissance de l'Etat palestinien par certains pays, le progrès réalisé dans les efforts consentis pour garantir une place à la Palestine en tant que membre à part entière à l'ONU, mais aussi l'engagement récent des juridictions internationales en ce qui concerne le peuple palestinien à Ghaza, ne représentent pas une fin en soi». Toutes ces actions, qu'elles soient politiques, diplomatiques ou judiciaires, visent à mettre la pression sur la puissance occupante afin d'abandonner trois erreurs de calcul, a-t-il assuré. Il s'agit, en premier lieu, de l'idée selon laquelle la puissance occupante serait capable de défier indéfiniment la communauté internationale et sa position unanime quant à la nécessité d'une solution juste au conflit au Proche-Orient, affirme M. Attaf. La deuxième erreur est que la puissance occupante croit qu'elle peut, seule, dicter à la communauté internationale les conditions du règlement du conflit «car tôt ou tard, ce conflit devra être résolu dans le respect de la légalité internationale», a-t-il soutenu. La troisième erreur de calcul de l'entité sioniste est que cette dernière «court derrière l'illusion d'une paix durable au Moyen-Orient sans Etat palestinien». L'établissement d'un Etat palestinien a été et sera la condition sine qua non pour parvenir à une paix juste et durable dans la région», a-t-il affirmé. Par ailleurs, «dans le cadre du suivi de la résolution adoptée récemment par l'Assemblée générale concernant l'admission de la Palestine à l'ONU, l'Algérie, en étroite collaboration avec les pays intéressés et concernés, reconsidérera la possibilité de soumettre à nouveau cette question à l'examen du Conseil de sécurité», a indiqué le ministre. Les participants à la réunion de Bruxelles ont exprimé, de leur côté, leur soutien aux efforts visant à mettre fin à l'agression sioniste contre Ghaza. Ils ont également évoqué les démarches concrètes à entreprendre dans le but de permettre l'établissement d'un Etat palestinien tout en encourageant la communauté internationale à le reconnaître comme l'ont fait tout récemment l'Espagne, l'Irlande et la Norvège. Le responsable de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, a condamné le massacre commis avant-hier dimanche par l'entité sioniste dans la ville de Rafah, et qui a pris pour cible les tentes de déplacés palestiniens installées dans les entrepôts de l'Unrwa. Des dizaines de Palestiniens ont été tués. On sait que huit membres de l'UE reconnaissent actuellement l'Etat de Palestine : la Bulgarie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie, la Hongrie, Chypre et la Suède. Par ailleurs, c'est une majorité de pays membres de l'ONU (en plus des Etats déjà cités, il y a presque tous les Etats africains, une large partie de l'Asie, en particulier l'Inde et la Chine, l'intégralité du continent sud-américain) qui reconnaissent l'Etat palestinien. C'est dans le but de conforter ce mouvement de soutien à la Palestine que Ahmed Attaf, est arrivé samedi à Bruxelles (Belgique), chargé par le président Abdelmadjid Tebboune pour participer à la réunion ministérielle arabo-européenne sur la question palestinienne. Cette réunion fait suite à la première édition tenue à Riyad (Arabie saoudite) fin avril dernier avec la participation d'un groupe restreint de pays arabes et européens «dans le cadre d'efforts diplomatiques conjoints visant essentiellement à promouvoir la solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien et à renforcer l'élan des reconnaissances diplomatiques de l'Etat de Palestine». L'Algérie participe à cette réunion en sa qualité de membre arabe du Conseil de sécurité et dans le cadre de ses démarches et efforts en faveur de la cause palestinienne, notamment pour mettre un terme à l'agression israélienne incessante contre Ghaza et pour faire avancer le dossier de l'admission de l'Etat de Palestine en tant que Membre de plein droit de l'ONU.