Basile Boli, l'ancien défenseur de l'Olympique de Marseille, club dont il est aujourd'hui l'ambassadeur, a accordé un entretien exclusif à Afrik-Foot.com. Le Franco-Ivoirien est revenu sur la saison difficile de l'OM, sur le début de l'Euro 2024, qu'il couvre en Allemagne en tant que consultant, et sur le sacre de la Côte d'Ivoire, son pays de naissance, à la dernière Coupe d'Afrique des nations. La première journée de l'Euro 2024 s'est achevée. Quel jugement porte-t-il sur les premiers matchs ? Il estime, tout comme notre journal, que cet Euro regorge d'excellentes équipes qui se tiennent par la main. « Il y a de très belles équipes, ça c'est le premier constat. »Les favoris sont la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Angleterre, etc. J'aime le contenu que je vois depuis le début, il y'a beaucoup de buts, les équipes ne ferment pas le jeu. C'est de bon augure pour la suite de la compétition. » Un avis d'un expert qui ne trompe personne. Son équipe favorite de l'Euro Quelle est l'équipe favorite qui sortirait du lot, pas facile d'y répondre. Son cœur balance entre trois ou quatre équipes. Une question qui le met forcément dans la gêne, et ce au regard de la qualité de jeu que proposent toutes les équipes. Il estime que ce serait « La France...qui a montré un bon visage, l'Allemagne...En mouvement avec des jeunes insouciants comme Musiala et Wirtz est aussi une bonne équipe, la troisième, pourrait être l'Espagne ou l'Angleterre…. Les Anglais n'ont pas produit grand-chose lors de leur premier match, mais ils ont du matos pour aller loin». Enfin, les Bleus ont été tenus en échec ce vendredi par les Irlandais qui ne se sont imposés que trois fois. Les trois fois à Dublin. La première en 1972 à Dalymount Park (2-1), la deuxième en 1977 à Lansdowne Road (1-0). Et la dernière fois le 14 octobre 1981 (3-2), il y a… 37 ans ! Invité à faire une comparaison entre l'Euro 2024 et celui de 1992, année où il jouait encore en équipe nationale de France. Il expliquera qu'il y a là deux mondes différents « Tout a changé depuis. Là, c'est un nouveau football, avec 24 équipes. Je crois que nous à l'époque, c'était 8. La règle de la passe au gardien de but qui pouvait se saisir du ballon existait encore. On ne peut pas comparer les deux époques ». «L'OM, c'est l'équipe des Africains» « Les footballeurs africains ont toujours porté haut le flambeau de l'Olympique de Marseille. C'est ce qui fait de ce club, l'équipe des Africains. Fais un tour en Afrique, tu vas t'en rendre compte. Marseille ressemble beaucoup à ce continent dans sa chaleur humaine, dans sa communion, dans la ferveur, le don de soi, l'abnégation. Et je crois que c'est ça le football » Il comptera en disant que « ces africains ont fait vibrer ce club et ses supporters. Marseille est le club des Africains. Si nous pouvons signer d'autres jeunes Africains, nous n'allons pas hésiter car l'objectif cette saison, c'est de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions ». La dernière CAN jouée dans son pays de naissance, en Côte d'Ivoire, amène le journaliste a lui poser une question en l'occurrence «Peut-on comparer la CAN à l'Euro ?» Il explique : «Nous avons vécu une coupe d'Afrique des nations exceptionnelle. J'étais à Abidjan, mais je peux vous dire que c'était autre chose. La ferveur, l'ambiance, la vie à l'intérieur et à l'extérieur des stades, les couleurs...» Pour lui, la CAN reste une compétition unique. «C'est une compétition qui peut rivaliser avec les autres surtout que le niveau de jeu a vraiment progressé. Personnellement, j'étais surpris, agréablement surpris d'ailleurs ! On ne peut pas comparer les deux, le football en Afrique, c'est plus que du foot». Optimiste pour les Fennecs Dans une autre interview, d'un autre journal, il répondait à la question d'un confrère qui voulait connaître l'avis de l'ex international de football de Marseille sur l'élimination de la dernière CAN en janvier 2024. Il a exprimé son étonnement face à cette élimination prématurée de l'Algérie, précisant que la réalité se joue sur le terrain…Il reste optimiste quant à la capacité de l'Algérie à rebondir, saluant le talent des joueurs algériens. Concernant le sélectionneur de l'équipe d'Algérie, Djamel Belmadi, Boli partage son admiration pour le passionné qu'il est, soulignant qu'il a donné le meilleur de lui-même. La vie des entraîneurs, ce n'est pas facile «C'est la vie des entraîneurs, ce n'est pas facile pour lui (Belmadi), moi, je le connais bien, c'est un passionné, on n'a pas souvent des gens comme ça à la tête d'une équipe nationale, mais je pense qu'il a donné le maximum qu'il a pu. Maintenant, c'est aux dirigeants algériens de savoir ce qu'ils veulent, c'est-à-dire continuer avec Belmadi ou pas», affirme-t-il.