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La résistance pour la défense des libertés de 1830 à 1962
Anniversaire du 5 juillet
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 07 - 2024

L'histoire, fondement de la connaissance et de l'action future, une nation sans son histoire étant une nation sans âme. L'histoire de l'Algérie est une histoire millénaire devant remonter de la période des Numides à la période romaine du kharidjisme et de la période de la dynastie des Almohade.
Cette présente contribution, certainement imparfaite comme toute recherche à approfondir, en espérant qu'elle suscitera un débat contradictoire au profit exclusif de l'Algérie, sera scindée en deux parties : du nationalisme algérien à la révolution du 1er novembre 1954 pour aboutir à l'indépendance de l'Algérie, le 5 juillet 1962, en rappelant que la révolution algérienne a été le prélude à la décolonisation de bon nombre de pays d'Afrique.
1.-De la colonisation française au nationalisme algérien
Pendant environ trois siècles de 1587 à 1830, les Turcs ont gouverné l'Algérie ayant formé une classe dominante à la tête de laquelle se trouvaient les janissaires recrutés par l'Empire ottoman, encore que selon certains historiens l'Algérie a bénéficié d'une grande autonomie, où vivaient des populations diverses, généralement affiliées à des tribus et encadrées par des confréries religieuses.
La colonisation de l'Algérie de 1830 à 1871 par la France marque la fin de la domination ottomane avec la capitulation du dey d'Alger. Il semblerait, étant un prétexte, que tout aurait commencé par la fameuse affaire de l'éventail. Le 30 avril 1827 à Alger, le Dey soufflette avec son éventail le consul de France, Deval. L'épisode entraîne la rupture diplomatique avec la France. Le Conseil des ministres français décide d'organiser une expédition punitive en Algérie le 31 janvier 1830. D'abord nommés «possessions françaises dans le Nord de l'Afrique», ces territoires prendront officiellement le nom d'Algérie, le 14 octobre 1839.
La population algérienne est estimée à 3 millions d'habitants avant la conquête française de 1830. Selon l'ouvrage Coloniser, exterminer de l'historien Olivier Le Cour Grandmaison, je cite : « le bilan de la guerre, presque ininterrompue entre 1830/1872 souligne son extrême violence ; il permet de prendre la mesure des massacres et des ravages commis par l'armée d'Afrique. En l'espace de quarante-deux ans, la population globale de l'Algérie est en effet passée de 3 millions d'habitants environ à 2 125 000 selon certaines estimations, soit une perte de 875 000 personnes, civiles pour l'essentiel.
Le déclin démographique de l'élément arabe était considéré comme bénéfique sur le plan social et politique, car il réduisait avantageusement le déséquilibre numérique entre les indigènes et les colons». Plusieurs observateurs s'accordent à dire que la conquête de l'Algérie a causé la disparition de presque un tiers de la population algérienne. Guy de Maupassant écrivait dans Au Soleil en 1884, je le cite : «Il est certain aussi que la population primitive disparaîtra peu à peu ; il est indubitable que cette disparition sera fort utile à l'Algérie, mais il est révoltant qu'elle ait lieu dans les conditions où elle s'accomplit».
Le 11 décembre 1848, la Constitution de 1848 proclame l'Algérie partie intégrante du territoire français. Bône, (Annaba actuellement) Oran, Alger deviennent les préfectures de trois départements français. Les musulmans et juifs d'Algérie deviennent «sujets français» sous le régime de l'indigénat. Le territoire de l'ex-Régence d'Alger est donc officiellement annexé par la France, mais la région de la Kabylie qui ne reconnaît pas l'autorité française résiste. C'est à cette époque que Fatma N'soumer la femme rebelle marqua une grande résistance. Née en 1830, l'année même de l'occupation française d'Algérie, en 1853, elle avait 23 ans dans son Djurjura natal. Elle est arrêtée le 27 juillet 1857 dans le village de Takhliit Ath Atsou près de Tirourda. Placée, ensuite, en résidence surveillée à Béni Slimane, elle y meurt en 1863, à l'âge de trente-trois ans, éprouvée par son incarcération. Dès lors, le seul moyen de prévenir les révoltes, c'est d'introduire une population européenne nombreuse, de la grouper sur les routes et les lignes stratégiques de façon à morceler le territoire en zones qui ne pourront pas, à un moment donné, se rejoindre.
La loi du 21 juin 1871 (révisée par les décrets des 15 juillet 1874 et 30 septembre 1878) attribue 100 000 hectares de terres en Algérie aux immigrants d'Alsace-Lorraine. De 1871 à 1898 les colons acquièrent 1 000 000 d'hectares, alors que de 1830 à 1870 ils en avaient acquis 481 000. Le 26 juillet 1873 est promulguée la loi Warnier, visant à franciser les terres algériennes et à délivrer aux indigènes des titres de propriété. Cette loi donne lieu à divers abus et une nouvelle loi la complétera en 1887. Son application sera suspendue en 1890. Le Code de l'indigénat est adopté le 28 juin 1881 distinguant deux catégories de citoyens : les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français, c'est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens. Le Code était assorti de toutes sortes d'interdictions dont les délits étaient passibles d'emprisonnement ou de déportation. Après la loi du 7 mai 1946 abolissant le Code de l'indigénat, les autochtones sont autorisés à circuler librement, de jour comme de nuit, et récupérer le droit de résider où ils voulaient et de travailler librement. Cependant, les autorités françaises réussirent à faire perdurer le Code de l'indigénat en Algérie jusqu'à l'indépendance en maintenant le statut musulman et en appliquant par exemple le principe de responsabilité collective qui consistait à punir tout un village pour l'infraction d'un seul de ses membres.
L'Algérie possède un nouveau statut en 1900 : elle bénéficie d'un budget spécial, d'un gouverneur général qui détient tous les pouvoirs civils et militaires. Après une longue lutte de l'Emir Abdelkader considéré comme le précurseur de la fondation de l'Etat algérien, Messali Hadj, dès 1927, réclame l'indépendance de l'Algérie ayant été le fondateur du Parti du peuple algérien (PPA). Cependant la seconde mondiale fait apparaître le clivage français-indigènes. En effet, pour faire face aux pertes humaines de la Grande Guerre, la France mobilisa les habitants des départements français d'Algérie : musulmans, juifs et Européens : 73.000 mobilisés dans la population française et 176. 000 dans la population «indigène». En 1942, (appel du général de Gaulle le 08 novembre 1942) et dans le cadre de l'opération Torch (débarquement des Anglo-Américains à Oran, Alger, Annaba) de nombreux Algériens furent engagés dans les forces alliées au sein de l'armée française de la libération et engagés sur les fronts italiens et français. Entre 1942 et 1943, les effectifs mobilisés en Algérie s'élèvent sur la période à 304.000 Algériens (dont 134.000 «musulmans» et 170.000 «européens»). Le 8 mai 1945, alors que la seconde guerre mondiale prend fin en Europe, en Algérie, des manifestations nationalistes algériennes sont réprimées par l'armée française à Sétif et Guelma, faisant 45.000 morts. Suite au Manifeste du peuple algérien de Ferhat Abbas en 1943, les élections législatives de 1946 sont un succès pour l'Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA) et son parti remporte onze des treize sièges réservés à l'Algérie à l'Assemblée nationale. La loi sur le statut de l'Algérie est promulguée en septembre 1947 : l'Algérie reste composée de trois départements et le pouvoir est représenté par un gouverneur général nommé par le gouvernement français. Une Assemblée algérienne est créée, composée de deux collèges de 60 représentants chacun. Le premier sera élu par les Européens et une élite algérienne (diplômés, fonctionnaires...) et le second par le reste de la population algérienne.
En octobre 1947, le MTLD de Messali Hadj obtient une large victoire lors des élections municipales entraînant la répression des autorités françaises. En 1948, trente-six des 59 candidats du MLTD sont arrêtés. La plupart des figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par les services policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres pays, comme l'a été l'émir Khaled El Hassani Ben El Hachemi en Egypte puis en Syrie. Nous avons des figures et sans être exhaustif, Messali Hadj, Malek Bennabi, Mohamed Hamouda Bensai, Ben Badis, Mohamed Bachir El Ibrahimi, Larbi Tébessi, Ferhat Abbas, Omar Ouzeggane, qui ont posé le problème de l'indépendance de l'Algérie avec des approches différentes. À la suite de la mort d'Abdelhamid Ben Badis, en 1940, et à l'emprisonnement de Messali Hadj, en 1948, les arrestations et la répression se multiplient. Le CRUA est fondé en mars 1954 et organise la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien est fondé en juillet 1954 par les messalistes. Le Front de Libération Nationale (FLN) lui succède en octobre 1954 par la branche du CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action). Par la suite, existera une divergence entre la tendance de Messali Hadj et celle du FLN, suite à l'échec de la médiation de Ben Boulaid.
2. De la révolution 1954/1962 à l'indépendance politique
Le déclenchement de la révolution algérienne a été décidé dans la Casbah d'Alger et à Batna, sous la présidence de Mostefa Ben Boulaid dans la réunion des 22 cadres du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA). Il s'agit de Badji Mokhtar, Belouizdad Athmane, Benboulaid Mustapha, Benabdelmalek Ramdane, Benaouada Amar, Ben M'hidi Larbi, Bentobbal Lakhdar, Bitat Rabah, Bouadjadj Zoubir, Bouali Said, Bouchaib Ahmed, Boudiaf Mohamed, Boussouf Abdelhafid, Derriche Elias, Didouche Mourad, Habachi Abdesslam, Lamoudi Abdelkader, Mechati Mohamed, Mellah Rachid, Merzougui Mohamed, Souidani Boudjemaâ et Zighoud Youcef.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités
Expert international


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