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Face aux convoitises des grandes puissances, les différents trafics au niveau de la région sahélienne et leurs impacts sur la sécurité et le développement
L'avenir de l'Afrique au sein de l'économie mondiale
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 08 - 2024

Cette présente contribution relate mon intervention à Alternatv ATV Québec/Canada, le 28 juillet 2024, 15h30 Montréal, qui a duré 1h30 disponible sur YouTube (https://www.youtube.com/live/9yrHB-EqdXE?si=Le_vG5dEFFq6ugED) sur le thème stratégique « L'avenir de l'Afrique au sein de l'économie mondiale, face aux convoitises des grandes puissances et les différents trafics au niveau de la région sahélienne et leurs impacts sur la sécurité et le développement», conférence qui fait suit suite à mes différentes conférences largement publiées au niveau national et international, données durant les cinq dernières années à l'Ecole supérieure de Guerre – ESG, à l'institut militaire de prospectives IMPED, à l'Etat- major de la gendarmerie nationale, à la DGSN, au sénat français et devant les ambassadeurs accrédités à l'Alger au siège de l'Union européenne, en trois parties interdépendances. Premièrement, l'Afrique au sein de l'économie mondiale. Deuxièmement les différents trafics facteur de déstabilisation de l'Afrique au niveau de la région sahélienne et troisièmement, les dix axes directeurs du développement de l'Afrique 2025/2030/2040.
Selon, l'ONU, le trafic de migrants, en tant que forme de criminalité organisée, toucherait 49,6 millions de personnes dont 70% de femmes, permettant un gain 3 milliards de dollars par an et que la traite des êtres humains fait chaque année des millions de victimes dans le monde, avec un profit annuel estimé à 32 milliards de dollars par Grow Think Tank Cinquièmement, nous avons le trafic de ressources naturelles qui inclut la contrebande de matières premières telles que diamants et métaux rares (provenant souvent de zones de conflits).
La criminalité environnementale concerne également le trafic d'espèces sauvages et de bois et on estime la valeur totale entrant sur le marché à environ 100 millions de dollars par an. Sixièmement , nous avons la cybercriminalité, qui est liée à la révolution dans le domaine des systèmes d'information et peut déstabiliser tout un pays tant sur le plan militaire, sécuritaire qu'économique. Il englobe plusieurs domaines exploitant notamment de plus en plus internet pour dérober des données privées, accéder à des comptes bancaires et obtenir frauduleusement parfois des données stratégiques pour le pays. Le numérique a transformé à peu près tous les aspects de notre vie, notamment la notion de risque et la criminalité, de sorte que l'activité criminelle est plus efficace, moins risquée, plus rentable et plus facile que jamais. Selon Cybercriminalité, les individus ont perdu entre 208/2019 perdent 318 milliards de dollars chaque année à cause de la cybercriminalité. Plus de 71 millions de personnes en sont victimes par an Globalement, on estime que le coût des cyberattaques en 2025 dépassera les 1000 milliards de dollars (9.3 billions d'euros), selon Cybersecurity Ventures favorisé par l'intelligence artificielle. Ainsi, le coût moyen d'une atteinte à la protection des données des PME peut varier entre 120 000 et 1.24 millions de dollars (110 000 euros et 1,15 million d'euros). Les recherches menées par la société de données blockchain ont permis de constater qu'en 2023, les crypto-criminels ont réussi à blanchir 22,2 milliards de dollars de gains illicites contre le record absolu de 31,5 milliards de dollars en 2022. Septièmement, en synthèse de tous ces trafics, nous avons le blanchiment d'argent qui est un processus durant lequel l'argent gagné par un crime ou par un acte illégal est lavé. Il s'agit en fait de voiler l'origine de l'argent pour s'en servir après légalement. Les multiples paradis fiscaux, des sociétés de clearing (aussi Offshore) permettent de cacher l'origine de l'argent. Le blanchiment d'argent est une pratique qui permet aux criminels de s'enrichir en finançant des activités illégales telles que les ventes d'armes et de stupéfiants, le trafic d'êtres humains, la contrebande, les malversations, les délits d'initié, la corruption et les opérations frauduleuses. Outre les groupes criminels organisés, les blanchisseurs d'argent professionnels ont pour vocation de fournir des services de blanchiment pour le compte de tiers. Même si l'ampleur du blanchiment d'argent dans le monde est difficile à évaluer, ces opérations représentent entre 2 et 5% du PIB total mondial selon l'Office des Nations Unies contre les drogues et le crime (ONUDC). Selon une enquête réalisée en 2020 , du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), déjà à l'origine des Panama Papers, les grandes banques mondiales auraient participé au blanchiment de 2000 milliards de dollars pendant plus de deux décennies. La mise en circulation des fonds blanchis dans le système financier légal s'effectue par le biais d'un processus de blanchiment d'argent généralement organisé en trois étapes, à savoir : premièrement, le placement : l'argent sale est introduit dans le système financier ; deuxièmement, l' empilement : les fonds illicites circulent pour dissimuler leur origine et troisièmement, l' intégration/l'extraction : l'argent est réintroduit dans l'économie légitime via des investissements « propres » . Tenant compte de nos analyses précédentes, qui interpellent tant la communauté internationale que les dirigeants de l'Afrique où en ce début du 21ème siècle, des disparités de niveau de vie criantes font de notre planète un monde particulièrement cruel et dangereusement déséquilibré. L'abondance et l'opulence y côtoient d'une manière absolument insupportable la pauvreté à due à une répartition inéquitable des richesses mais aussi à la gouvernance, des plus discutable, qu'exercent les élites politiques des pays du continent Afrique, je préconise dix actions afin de régénérer le continent Afrique dont le fondement est une bonne gouvernance et la valorisation du savoir
3.-Les dix axes de redressement de l'Afrique
D'où l'urgence d'une nouvelle gouvernance menée par des leaders africains est possible afin de régénérer l'Afrique avec principalement comme objectif de lutter contre les inégalités et placer les pays africains, tant individuellement que collectivement, sur la voie d'une croissance et un développement durable, Sans être exhaustif , les priorités peuvent s'articuler autour de dix axes interdépendants : premièrement accélérer la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) adopté le 1er janvier 2021, 54 pays africains l'ayant signé et 47 ratifié., qui selon la Banque mondiale pourrait permettre aux pays africains de faire sortir de l'extrême pauvreté 30 millions d'habitants et d'accroître le revenu de 68 millions d'autres personnes qui vivent avec moins de 5,50 dollars par jour et sur les 450 milliards de dollars de gains potentiels, environ 300 milliards proviendraient des mesures de facilitation du commerce visant à lever les freins bureaucratiques et à simplifier les procédures douanières. L'accord devrait réduire les droits de douane entre les pays membres et traitera d'aspects de politique générale liés notamment à la facilitation des échanges et aux services, tout en englobant des dispositions réglementaires telles que les normes sanitaires et les barrières techniques au commerce. Si elle est pleinement mise en œuvre, la ZLECAf permettrait de réorganiser les marchés et les économies de la région et de stimuler la production dans les secteurs des services, de l'industrie manufacturière et des ressources naturelles L'intégration sous- régionales. à travers la création d'un marché commun de biens et de services renforcera la complémentarité économique du continent de stimuler le commerce intra-africain de 52,3 % d'ici 2025, d'augmenter les revenus de l'Afrique jusqu'à 450 milliards de dollars d'ici 2035, et sortir 30 millions d'Africains de l'extrême pauvreté. deuxièmement, établir des conditions favorables au développement en assurant la sécurité régionale sans laquelle aucun développement n'est possible et pilier du développement de l'Afrique, accélérer les réformes tout en préservant la cohésion sociale par une politique globale synchronisant l'efficacité économique et une profonde justice sociale afin d'avoir l'adhésion des populations , supposant une profonde moralité des dirigeants, troisièmement, compte tenu de ces risques élevés, des moyens financiers importants, estimés par la Climate Policy Initiative à 2 800 milliards de dollars entre 2020 et 2030, seront nécessaires pour que l'Afrique puisse atteindre ses objectifs de lutte contre le réchauffement planétaire Cela est lié au développement des énergies renouvelables( solaire, hydrogène vert, bleu, blanc) , le continent disposant d'un potentiel important puisqu'il concentre environ 60 % du potentiel solaire mondial et 40 % des minéraux stratégiques nécessaires à la décarbonation ; quatrièmement, liée à l'objectif précédent le développement d l'agriculture qui emploie plus de 50 % de la population active et représente plus de 25 % de son PIB doit constituer où l'Afrique face aux conséquences dramatiques du dérèglement climatique risque de connaître une baisse de 20 % de ses rendements agricoles d'ici à 2050 ; cinquièmement, résoudre le problème de l'eau douce 13 pays africains connaissant une grave insécurité hydrique. Sur la base des conclusions du Evaluation deal sécurit mondiale de l'eau 2023, ces pays comprennent l'Ethiopie, l'Erythrée, les Comores, le Tchad, Madagascar, la Libye, Djibouti, le Libéria, le Niger, le Soudan, le Soudan du Sud, la Somalie et la Sierra Leone.
Professeur des universités
Expert international
Dr Abderrahmane Mebtoul


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