Le Maroc a récemment été témoin d'un phénomène croissant de migration des jeunes à l'étranger, dans une expression franche d'un état de pleurnicherie et d'une perte de confiance dans les institutions de l'Etat et celles qui sont basées sur leurs Ce phénomène n'est pas seulement une vague passante, mais un indicateur d'une crise profonde qui nécessite de s'arrêter à ses causes profondes et de s'y attaquer de toute urgence. Le sentiment de frustration et d'injustice que connaissent beaucoup de Marocains provient d'un ensemble de facteurs dont la corruption administrative, la pauvreté croissante, le chômage élevé et le gaspillage scolaire. Tout cela s'accompagne d'une augmentation continue du coût de la vie, ce qui laisse aux citoyens, en particulier aux jeunes, des options limitées et un sentiment d'élargissement au sein de leur patrie. Ce qui complique encore plus les choses, c'est l'absence de solutions radicales à leurs problèmes de vie. Malgré les projets de développement que nous voyons dans les infrastructures – de la construction de bâtiments à la construction d'hôtels de luxe, en passant par les stades internationaux – ces projets ne se sont pas traduits par des améliorations tangibles dans la vie d'un citoyen marocain ordinaire. L'Etat n'a pas réussi à construire l'homme avant la construction du confinement, ne pouvait pas lui fournir la sécurité sociale, les soins de santé appropriés, ni même les opportunités d'emploi qui lui garantissaient une vie nob Aujourd'hui, la jeunesse marocaine ne cherche pas l'aventure dans l'immigration, mais une vie généreuse qui leur garantirait un avenir meilleur. Ils ne fuient pas leur patrie volontairement, ils y sont forcés à cause de conditions de vie difficiles et d'un manque d'espoir pour le changement. Les fonctionnaires devraient comprendre que l'utilisation de méthodes de répression et de falsification ne fera qu'approfondir les relations entre le peuple et le gouvernement. La solution réside dans les vraies réformes qui s'attaquent aux causes profondes de cette migration, pas dans l'embellissement extérieur des problèmes. La normalisation avec Israël, qui s'est faite sans consulter le peuple marocain, a aussi intensifié le sentiment de ressentiment chez beaucoup de Marocains, qui estiment que des décisions fatales sont prises sans tenir compte de leurs opinions ou intérêts. La situation actuelle appelle les fonctionnaires marocains à s'arrêter et à réfléchir à fond au cours des choses. La priorité doit être les réformes économiques et sociales qui fournissent au citoyen marocain les bases d'une vie noble et reconstruisent les ponts de confiance entre le peuple et le gouvernement. Sans elle, la fuite des jeunes de leur patrie resterait un signe de danger qui ne peut être ignoré.