Seion Statisca International corrigeant légèrement les données de l'ONS entre 2014 et fin 2023, l'inflation en Algérie a évolué ainsi : de 2014 à 2023 : 2014-2,92%, 2015 4,78%-2016 6,40%- 2017-5,59% – 2018 -4,27%- 2019- 5,60%- 2020- 6,70%- 2021-8,70% – 2022- 10,20% – 2023- 9,2%, avec une relative stabilisation entre 5/6% pour le premier trimestre 2024, puis à nouveau une accélération depuis mai-septembre 2024 et sans les transferts sociaux, environ 15% du budget de l'Etat en 2023 (source loi des Finances), le taux d'inflation dépasserait largement les 20%.La cinquième raison est la dépréciation du dinar. Le cours officiel du dinar algérien est passé (cours achat) en 1970 à 4,94 dinars 1 dollar,36 dinars un dolalr apres la cessation de paiement entre 1993/1994 et els accords avec le FMI, en 1980 à 5,03 dinars 1 dollar ; après la cessation de paiement vers les années 1992/1993 une dévaluation drastique en 1994 de plus de 40% cotant le dinar algérien à environ 36 dinars un dollar, en 2001, 77, 26 dinars 1 dollar et 69,20 dinars un 1 euro- 2005, 73,36 dinars 1 dollar et 91,32 dinars 1 euro- 2010 74,31 dinars 1 dollar et 103,49 dinars 1 euro -2015, 100,46 dinars 1 dollar et 111,44 dinars 1 euro- 2016, 100,46 dinars 1 dollar et 111,44 dinars 1 euro -2017, 110,96 dinars 1 dollar et 125,31 dinars 1 euro – 2018, 116,62 dinars 1 dollar et 137,69 dinars 1 euro – 2019, 119,36 dinars 1 dollar et 133,71 dinars 1 euro – 2020, 128,31 dinars 1 dollar et 161,85 dinars 1 euro – 2021, 134,03 dinars 1 dollar et 157,80 un euro- 2022, 140, 24 pour 1 dollar et 139,30, un dinar pour 1 euro- 2023, du 21 au 25 septembre 2023 à 137,0471 dinars 1 dollar et 146,2567 un euro – le 12 mars 2024, nous avons 134.3632 dinars un dollar et 146.8993 dinars un euro et le 24 septembre 2024 l'euro se cote à 147,2087 dinars à la vente et le dollar américain 132,4177 dinars. La dépréciation officielle du permet d'atténuer le déficit budgétaire qui le FMI et en référence à la loi de finances 2023 149 dollars le baril et pour 2024 supérieur à 150 dollars le baril /2024 , la loi de finances 2023, l'Algérie a besoin d'un baril de pétrole supérieur de 150 dollars contre pour 2022 135 dollars et pour l'exercice 2020/2021 et 100/109 dollars. Sur le marché parallèle, durant l'année 2011, il avait atteint une moyenne de 135 dinars 1 euro et le 8 octobre 2022, la cotation est de 209 dinars 1 euro. Le 22 septembre 2022, l'euro s'échangeait à 227 dinars à l'achat et 229 dinars à la vente, le dollar américain à 210 dinars à l'achat et 212 dinars à la vente, soit un écart entre l'officiel et le parallèle de près de 57%. Le 7 mars 2024, nous avons un : euro achat 238 dinars un euro, vente 240 dinars un euro-218 dinars un dollar américain achat, vente 220 dinars – Le 12 mars 2024, la monnaie continue sa dépréciation et un euro s'échange à 241,5 dinars vente au niveau du Square Port Saïd à Alger et un dollar à 223 dinars. Entre les 18/20 septembre 2024, l'euro s'échange à 146.79 dinars algériens à l'achat et à 146.82 dinars à la vente et le 24 septembre 2024 un nouveau record historique, pour 100 euros à l'achat , la cotation est de 24.900 dinars, s'orientant vers 250 dinars un euro. La dépréciation officielle du dinar permet d'augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d'hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu'en euros convertis en dinar dévalué), cette dernière accentuant l'inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens finis, le taux douanier s'appliquant à la valeur du dinar, supportée, en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l'entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité. La sixième raison, est l'importance de la sphère informelle produit de la faiblesse de l'offre avec des restrictions aux importations sans ciblage et la désorganisation des circuits de distribution Pour la Banque d'Algérie dans sa note de conjoncture de février 2024 indique que la circulation fiduciaire hors banques représente 33,35% de la masse monétaire globale en Algérie, soit quelque 7395 milliards de dinars à fin septembre 2022, contre 6712 milliards de dinars à fin décembre 2021, au cours de 137 dinars un dollar 53,98 milliards de dollars, reflétant un état de sous-bancarisation où des entrepreneurs, gros commerçants, ménages et autres intermédiaires préfèrent le cash pour moins de traçabilité et surtout pour mieux échapper au fisc alors que dans les pays développés les plus bancarisés, la part de la circulation fiduciaire ne dépasse guère les seuils de 4 à 5% de la masse monétaire globale. Le marché informel dans le commerce dominant fait que bon nombre de produits non subventionnées ont tendance à s'aligner sur le cours du marché parallèle. La finance islamique n'a pu drainer fin 2023 que moins de 8% du montant global de la sphère informelle , donc un résultat mitigé en n'oubliant jamais que tout agent économique, opérateur ou ménage guidé par la seule logique du profit, n'existant pas de nationalisme et de sentiments dans la pratique des affaires (voir étude sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul- Institut Français des Relations internationales IFRI Paris « Les enjeux stratégiques de la sphère informelle -2013-reproduite en synthèse réactualisée dans la revue Stratégie IMDEP du ministère de la défense nationale octobre 2019). La sphère informelle est amplifiée par la fraude fiscale et la corruption à travers les surfacturations, les trafics aux frontières des marchandises subventionnées, qui se répercutent sur le prix final des biens et accroît le processus inflationniste. La septième raison est la fraude fiscale et la corruption , les trafics aux frontières des marchandises subventionnées, qui se répercutent sur le prix final des biens et accroît le processus inflationniste. La directrice générale des Impôts le 4 avril 2023 a fait état de 6000 milliards de dinars d'impôts non recouvrés soit au cours de 137 dinars un dollar 43,79 milliards de dollars. Pour les transferts illicites de capitaux à l'étranger, selon les données du FMI, les entrées en devises entre 2000/2023 sont estimées, approximativement, à plus de 1100 milliards de dollars avec une importation de biens et services de plus de 1030 milliards de dollars le solde étant les réserves de change. Et qu'en est- il des surfacturations , montant difficile à récupérer soit placés dans des paradis fiscaux ou par des personnes de nationalités étrangères, si on applique un taux variant entre 10/15% ? En conclusion, le cadre macro-économique est relativement stabilité grâce aux recettes des hydrocarbures, les réserves de change fin 2023 sont estimées à 70 milliards de dollars, 83 avec les réserves d'or de 173 tonnes, et une dette extérieure inférieure à 1,6% du PIB. Pour parer au processus inflationniste il a été prévu une augmentation de 4.470 dinars qui touche 2,8 millions de fonctionnaires et contractuels avec une incidence financière de 340 milliards de dinars, la masse salariale globale étant estimée à 4.629 milliards de dinars, soit 18,44 milliards de dollars, représentant 47,39% du budget de fonctionnement pour 2023. Il y a eu également l'exonération de l'IRG (Impôt sur le revenu global) de tous les salaires de moins de 30.000 dinars ayant bénéficié, selon l'APS, à 6,5 millions de citoyens. Outre l'allocation chômage, depuis sa mise en œuvre le 25 février 2022, a permis à de nombreux bénéficiaires de profiter d'un soutien financier à hauteur de 15 000 dinars mois, où le ministère du Travail (source APS) a fait état de 2 350 000 bénéficiaires en 2023, soit pour une population active d'environ 13 millions, un taux de chômage officiel à cette date, de 18%, l'Etat ayant alloué un budget de 457,47 milliards de dinars. Par ailleurs, le gouvernement a consacré en 2023 environ 5000 milliards de dinars aux transferts sociaux, soit au cours de 134 dinars un dollar, 37,31 milliards de dollars. Mais des subventions non ciblées sont injustes, celui qui perçoit 200.000 dinars par mois bénéficiant au même titre que celui qui perçoit 20.000/300.000 dinars et plus. Attention à la vision populiste : doubler les salaires sans contreparties productives entraînera une dérive inflationniste qui pénaliserait les couches les plus défavorisées, l'inflation jouant comme distributeur au profit des revenus spéculatifs Aussi, ces mesures conjoncturelles ne peuvent être que transitoire d'où l'urgence d' une planification stratégique par la relance économique 2024/2025/2030 conditionnée par la lutte contre le terrorisme bureaucratique qui étouffe les énergies créatrices. La structure des sociétés modernes s'est bâtie d'abord sur des valeurs et une morale, comme nous l'ont enseigné les grands penseurs dont le grand sociologue Ibn Khaldoun qui, dans son cycle des civilisations, montre clairement que lorsque l'immoralité atteint les dirigeants qui gouvernent la cité c'est la décadence de toute société. Abderrahmane Mebtoul Professeur des Universités Expert international