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Les raisons de la dépréciation du dinar sur le marché parallèle et l'impact sur le processus inflationniste
Le processus inflationniste en Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 10 - 2024

Cette présente contribution, qui a fait l'objet d'un débat télévisé, le 2 octobre 2024, traite d'un sujet capital que j'aborderai en deux parties interdépendantes. Premièrement, les raisons et les impacts de la dépréciation du dinar algérien sur le marché parallèle, son écart avec le cours officiel et deuxièmement, les causes du processus inflationniste en Algérie.La cinquième raison est la dépréciation du dinar, analysé précédemment, ayant un impact sur le processus inflationniste, la reconvention de la valeur des biens importés se faisant à la douane avec un dinar dévalué, en plus des taxes, l'économie algérienne étant extériorisée, 85% des biens étant importés, le taux d'intégration en 2023, des entreprise publiques/privées ne dépassant pas 15%, sans compter les délits d'initiés (surfacturation) certains opérateurs publics et privés profitant de cet écart entre l'officiel et le marché parallèle. Cette dépréciation du dinar officiel permet d'augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d'hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu'en euros convertis en dinar dévalué), cette dernière accentuant l'inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens, montant accentué par la taxe douanière s'appliquant à la valeur du dinar, supportée, en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l'entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité.
La sixième raison est l'importance de la sphère informelle. Pour la Banque d'Algérie, dans sa note de conjoncture de février 2024, indique que la circulation fiduciaire hors banques représente 33,35% de la masse monétaire globale en Algérie, soit quelque 7 395 milliards de dinars à fin septembre 2022, contre 6 712 milliards de dinars à fin décembre 2021, au cours de 134 dinars un dollar 55,18 milliards de dollars, reflétant un état de sous-bancarisation où des entrepreneurs, gros commerçants, ménages et autres intermédiaires préfèrent le cash pour moins de traçabilité et surtout pour mieux échapper au fisc alors que dans les pays développés les plus bancarisés, la part de la circulation fiduciaire ne dépasse guère les seuils de 4 à 5% de la masse monétaire globale.
Le marché informel dans le commerce dominant fait que bon nombre de produits non subventionnées ont tendance à s'aligner sur le cours du marché parallèle. La finance islamique n'a pu drainer fin 2023 que moins de 8% du montant global de la sphère informelle, donc un résultat mitigé en n'oubliant jamais que tout agent économique, opérateur ou ménage guidé par la seule logique du profit, n'existant ,pas de nationalisme et de sentiments dans la pratique des affaires (voir étude sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul – Institut français des relations internationales – IFRI Paris. «Les enjeux stratégiques de la sphère informelle -2013-reproduite en synthèse réactualisée dans la revue stratégie IMDEP du ministère de la Défense nationale, octobre 2019).
La septième raison, ce sont les surfacturations. Selon les données du FMI, les entrées en devises entre 2000/2021 sont estimées, approximativement, autour de 1100 milliards de dollars avec une importation de biens et services de plus de 1050 milliards de dollars le solde étant les réserves de change. Une surfacturions entre 10% et 15% donnerait un transfert illicite de devises entre 100 et 150 milliards de dollars entre 2000/2020 – quel est le bilan 2022 à septembre 2024) placés dans l'achat de biens, ou de tierces personnes ayant la nationalité étrangère et dans des paradis fiscaux où il est difficile de les récupérer, où en plus avec les trafics aux frontières des marchandises subventionnées, qui se répercutent sur le prix final des biens, cela accroît le processus inflationniste. La directrice générale des Impôts le 4 avril 2023 a fait état de 6000 milliards de dinars d'impôts non recouvrés soit au cours de 137 dinars un dollar 43,79 milliards de dollars.
2.3-Quelle conclusion tirer ? Le cadre macro- financier est relativement stable entre 2023/2024 grâce aux recettes des hydrocarbures. Selon les données gouvernementales, en 2023 les réserves de change fin 2023 sont estimées à 70 milliards de dollars, 83 avec les réserves d'or de 173 tonnes, volume stable depuis 2005, entre 9/10 milliards de dollars selon les fluctuations erratiques du cours de l'or, et une dette extérieure inférieure à 1,6% du PIB.
La dette publique est estimée à 49,5 % du PIB en 2023 (contre 48,1 % du PIB en 2022), selon le gouvernement alors que pour s'autres institutions internationales, ne prenant pas en compte le PIB réévalué d'environ 33% en 2023, incluant en incluant environ 33% de la sphère informelle – la dette publique brute est de 68,01% en 2021, 60,08% en 2022, 55,1% en 2023, avec des prévisions de 58,8% en 2024 et 36,9% en 2025. Devant cette situation le SMIG étant d'environ 20.000 dinars, soit au cours officiel 150 dollars /mois, moins de 100 euros selon le cours du marché noir, le PIB par tète d'habitant 5300 dollars, mais voilant la concentration de la répartition du revenu par couches sociales et pour assurer un minimum de cohésion sociale, le gouvernement a consacré en 2023 environ 5000 milliards de dinars aux transferts sociaux soit au cours de 134 dinars un dollar, 37,31 milliards de dollars. Mais des subventions non ciblées sont injustes, celui qui perçoit 200.000 dinars par mois bénéficiant au même titre que celui qui perçoit 200.000/300.000 dinars et plus, il y eu en 2023 une augmentation de 4.470 dinars qui touche 2,8 millions de fonctionnaires et contractuels avec une incidence financière de 340 milliards de dinars, la masse salariale globale étant estimée à 4.629 milliards de dinars, soit 18,44 milliards de dollars, représentant 47,39% du budget de fonctionnement pour 2023. Il y a eu également y a eu l'exonération de l'IRG (Impôt sur le revenu global) de tous les salaires de moins de 30.000 dinars ayant bénéfice selon l'APS à 6,5 millions de citoyens. Outre l'allocation chômage , depuis sa mise en œuvre le 25 février 2022, a permis à de nombreux bénéficiaires de profiter d'un soutien financier à hauteur de 15 000 dinars mois, où le Ministère du travail (source APS) a fait état de 2,350.000 bénéficiaires en 2023, soit pour une population active d'environ 13 millions, un taux de chômage officiel à cette date, de 18%, l'Etat ayant alloué un budget de 457,47 milliards de dinars. Cependant, attention à la vision populiste : doubler les salaires sans contreparties productives entraînera une dérive inflationniste qui pénaliserait les couches les plus défavorisées, l'inflation jouant comme distributeur au profit des revenus spéculatifs. Aussi, ces mesures conjoncturelles ne peuvent être que transitoire d'où l'urgence d'une planification stratégique par la relance économique 2024/2025/2030 conditionnée par la lutte contre le terrorisme bureaucratique qui étouffe les énergies créatrices. La structure des sociétés modernes s'est bâtie d'abord sur des valeurs et une morale, comme nous l'ont enseigné les grands penseurs dont le grand sociologue Ibn Khaldoun qui, dans son cycle des civilisations, montre clairement que lorsque l'immoralité atteint les dirigeants qui gouvernent la cité, c'est la décadence de toute société.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des universités
Expert international


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