Le contrôle de l'énergie est au cœur de la sécurité des nations, et le monde, entre 2025/2030/2050, est à l'aube d'une profonde reconfiguration des relations internationales, tant sur le plan géo-stratégique qu'économique. Le cours du baril, le 6 octobre 2024, à 8h GMT, a été coté à 78,14 dollars le Brent (71,19 euros) et 74,45 le Wit (67, 82), une augmentation de près de 6/8 dollars, après les tensions entre l'Iran et Israël et le prix de cession du gaz, toujours bas, qui répond à d'autres critères du fait de la prépondérance des canalisations, environ 65% du marché segmenté géographiquement, avec des contrats à moyen et long terme, août/début octobre 2024, entre 34.317 et 40.731/MWh, et pour les contrats de l'année 2025, à 37.489/MWh. Par ailleurs, l'opérationnalité des bureaux de change promises en 2023/2024, qui n'ont pas encore vu le jour, qui ne date pas d'aujourd'hui, puisque les dispositions du règlement n°95-07 du 23 décembre 1995 modifiant et remplaçant le règlement n°92-04 du 2 mars 1992 relatif au contrôle des changes, notamment ses articles 10 à 15, plus de 40 bureaux de change ont été agréés, aucun n'étant opérationnel, suppose une démarche progressive, la stabilité juridique et monétaire par la maîtrise du processus inflationniste, la refonte du système financier dont les banques publiques accaparent plus de 85% des crédits octroyés et que si l'écart entre l'officiel et le marché parallèle est entre 10/15% maximum. Troisièmement, les agences de voyages qui, à défaut de bénéficier du droit au change, recourent, elles aussi, aux devises du marché noir étant importateurs de services. Majoritairement, elles exportent des devises au lieu d'en importer comme le voudrait la logique touristique. Par ailleurs, certaines grosses fortunes utilisent le marché parallèle pour le transfert de devises, puisque chaque Algérien et étranger a droit par voyage à 1000 euros non déclarés, certains utilisant leurs employés pour augmenter le montant, assistant certainement, du fait de la méfiance, à une importante fuite de capitaux. Quatrièmement, pour se prémunir contre l'inflation, et donc la détérioration du dinar algérien accentue la déthésaurisation des ménages qui mettent face à la détérioration de leur pouvoir d'achat achètent des devises où avec l'anticipation d'une dévaluation rampante du dinar, a un effet négatif sur toutes les sphères économiques et sociales, dont le taux d'intérêt des banques qu'elles devraient relever de plusieurs points, s'ajustant aux taux d'inflation réel et freinant, à terme, le taux d'investissement à valeur ajoutée. Cinquièmement, car il y a eu une baisse des transferts avec les décès des retraités à l'étranger, cette baisse de l'offre de devises a été contrebalancée par les transferts légaux de fortunes acquises par la communauté algérienne à l'étranger et d'opérateurs locaux à travers des surfacturations, utilisant la distorsion taux officiel et taux du marché parallèle, en complicité avec les opérateurs étrangers, faisant rentrer une partie pour les placer, notamment dans l'immobilier qui ont fait transiter des devises en Algérie, montrant clairement que le marché parallèle de devises est bien plus important que les 4/5 milliards de dollars couramment déclaré. Cependant, s'il y a restriction pour la sortie, tout voyageur peut faire rentrer le montant en devises en le déclarant ce qui par le passé a accru l'offre, il semblerait sans compter les sorties de devises illégalement, combiné à la restrictions des importations et au stockage de devises pour se prémunir, contre l'inflation, que depuis 2023, du fait de la méfiance, le montant transféré légalement ou illégalement est en nette baisse de qui a accru les tensions sur le stock de devises sur le marché parallèle, le déséquilibre croissant entre l'offre et la demande , expliquant la flambée du cours du dinar sur le marché parallèle et par rochet sur le processus inflationniste. 2.-Les six raisons interdépendantes du processus inflationniste en Algérie qui menacent la sécurité nationale via la cohésion sociale 2.1-Seion Statisca International, corrigeant légèrement les données de l'ONS entre 2014 et fin 2023, l'inflation en Algérie a évolué ainsi : de 2014 à 2023 : 2014-2,92%, 2015 4,78%-2016 6,40%- 2017-5,59% – 2018 -4,27%- 2019- 5,60%- 2020- 6,70%- 2021-8,70% – 2022- 10,20% – 2023- 9,2%, avec une relative stabilisation entre 5/6% pour le premier trimestre 2024, puis à nouveau une accélération depuis de mai septembre 2024. Sans les transferts sociaux, environ 15% du budget de l'Etat en 2023 (source loi des finances) le taux d'inflation dépasserait largement les 20%. Et dans une économie de marché concurrentielle, c'est une loi économique le taux d'intérêt des banques doit être supérieur d'au moins deux à trois points au taux d'inflation, à moins que l'Etat, e supporte via le trésor la différence via les assainissements des banques afin d'éviter de freiner l'investissement. Pour le FMI après correction des données algériennes tenant compte des prix réels sur le marché de 1970 à fin 2023, la moyenne a été de 8,8% par an et durant cette période le taux d'inflation aurait été de 6969,61% où un bien de consommation qui coûtait 100 dinars en 1970, coûte 7069,01 dinars à fin décembre 2022. Il est à préciser que l'indice d'inflation de l'ONS n'a pas été réactualisé depuis 1971. Or, le besoin est historiquement daté, certains biens entre 2000/2024 ont connu une hausse entre 100% et 200% comme les pièces détachées et bien d'autres produits faute de prévisions et d'une bonne régulation tenant compte de l'offre et de la demande. Aussi, comprendre le processus inflationniste interne en Algérie implique, à la fois, de le relier à l'inflation mondiale, aux équilibres macroéconomiques et macro- sociaux internes, selon une vision dynamique, à la répartition du revenu par couches sociales, l'évolution des salaires et traitements pour déterminer le réel pouvoir d'achat. C'est un problème complexe où chaque gouvernement essaie de concilier l'efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale, qui ne touche pas seulement l'Algérie mais la majorité des pays comme en témoigne les nombreuses revendications salariales à travers le monde. 2.2- Pour l'Algérie, je recense sept raisons interdépendantes du processus inflationniste en Algérie. La première raison est le déséquilibre offre/demande du fait de la pression démographique et de la faiblesse de la production et productivité interne et la non proportionnalité entre la dépense publique et les impacts économiques et sociaux. L'accroissement de la population algérienne a pour conséquence des besoins croissants qui a évoluée ainsi :– 1960 11,27, – 1970 14,69, -1980 19,47, -1990 26,24, -2010 à 37,06 et au 01 janvier 2024, 46 044 729 habitants avec un taux de croissance annuel de 1,42 %, l'Algérie représentant 0,569% de la population mondiale. (voir étude pour la présidence de la république sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul pour la révision salariale, Pression démographique, inflation et évolution salariale (4 volumes 560 pages .2008). Deuxièmement, la faiblesse de la production et la productivité interne. L'économie algérienne est caractérisée par la dominance du tertiaire traditionnel notamment le commerce de détail, peu productif, encore que nous assistons à un regain pour l'agriculture, peu initié aux nouvelles technologies et par une désindustrialsiaiton, alors que ce secteur est un des facteurs déterminant de la croissance de l'économie nationale. La part de l'industrie dans le PIB et le PIB hors hydrocarbures (source officielle APS) est sur une courbe décroissante entre 1965/2023, 1965/1977 près de 13% du PIB, 11% entre 1985/1999 et 6,6% en 2000/2005 et, selon le ministère de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, le secteur industriel national en Algérie contribue fin 2023 à 4,1% du PIB (source APS – 12 mai 2024). Selon le premier Ministère, l'assainissement des entreprises publiques ont coûté au Trésor public, environ 250 milliards de dollars, durant les trente dernières années à fin 2020, dont plus de 90% sont revenues à la case de départ et plus de 65 milliards de dollars de réévaluation, les dix dernières années à fin 2020, faute de maîtrise de la gestion des projets. Malgré des dépenses en devises importantes entre 2000/2023 plus de 1100 milliards de dollars d'importations en biens et services (sans compter les dépenses en dinars), la croissance a été en moyenne annuelle 2000/2022 alors qu'elle aurait dû dépasser 9/10% : mauvaise gestion ou corruption ou les deux à la fois ? Les perspectives économiques selon le FMI et la Banque mondiale révisant à la hausse leurs prévisions de croissance pour 2023 à 4,2 % et pour 2024 tout dépendra selon le FMI du niveau du cours des hydrocarbures. La troisième raison, du fait de la faiblesse de l'offre nationale, est l'inflation importée du fait de l'extériorisation de l'économie algérienne important près de 85% des biens d'équipement et des matières premières des entreprises et une grande fraction des biens de consommation des ménages, encore selon le FMI , l'inflation mondiale devrait régulièrement reculer, de 8,7 % en 2022 à 6,9 % en 2023, puis à 5,8 % en 2024, en raison du resserrement de la politique monétaire facilité par une baisse des cours internationaux des produits de base. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités Expert international