Dans cet entretien exclusif accordé à Afrik-Foot, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor, ne choisit pas de style pour communiquer. Lorsque la question relative au successeur de Aliou Cissé lui a été posée, sa réponse n'est mouillée par aucun soupçons d'hésitations à dire, ne soyez pas pressé, comprendre que cela va prendra du temps. Des questions qui ne gênent pas et la réponse apportée n'est pas interdite dont elle s'est vite vue comme l'élément recherché dans cette interview, Pape Thiaw, le successeur peut d'ores et déjà préparer les échéances de novembre. Les éternels pressés vont être déçus. Ce jeudi 17 octobre, Il était invité à une conférence pour parler du « Comment manager la crise » ! Voilà un thème qui n'est certainement pas innocent de la part des organisateurs, de l'école de Management Montpellier Business School, la crise pas forcément une crise, c'est plutôt le départ intelligent d'Aliou Cissé, l'homme au 10 ans au service du football Sénégalais, qui lui collera comme un badge de reconnaissance. Pape Thiaw : «Un signe de fidélité et de continuité ?» Le boss de la Fédération reconnaît que le succès du Sénégal, n'est autre que la conséquence du travail de longue haleine. «Nous étions face à une situation inhabituelle, exceptionnelle » avant d'expliquer qu'après avoir décidé de sa liste, »notre sélectionneur s'est vu notifier la non-approbation de son contrat par l'Etat. Il fallait réagir très vite. Et aller vers notre objectif immédiat : la qualification pour la coupe d'Afrique des Nations 2026». Voilà ce qui est clair. Il ajoutera : »C'était la décision la plus sage et nous en avons fait une priorité. Il n'y avait pas urgence à aller chercher un autre entraîneur. Mais plutôt gérer dans l'immédiat ces deux matches et on ne pouvait le faire qu'avec ce staff conduit par Pape Thiaw. Qui n'est justement pas étranger pour les sénégalais «Notamment après avoir gagné le CHAN. Il a donc toutes ses chances auprès d'autres coaches sénégalais qui ont de la valeur». Aucune chance pour les étrangers ? Ce qui semble accrocher l'attention du monde présent dans la salle, c'est lorsqu'il dit sans mâcher ses mots à cette mission de faire confiance à des sectionneurs du pays. «Nous ne sommes pas fermés à l'expertise extérieure. Mais, en remportant tous les trophées africains depuis la CAN, le Sénégal a montré qu'il avait de bons coaches locaux. Dont Pape Thiaw qui est bon soldat !» L'Etat intervient dans le processus contractuel avec le coach de l'équipe national A, seulement, il prend en charge le salaire, qui est plutôt conséquent. Il est donc important d'avoir l'approbation de l'Etat dans notre choix. Une autre question dont son impact est plutôt psychologique. «N'est-ce pas un mauvais signal quand une Fédération comme le Sénégal accepte tout de l'Etat sous prétexte qu'il paie le salaire de l'entraîneur ?» «Nous sommes délégataires du pouvoir de l'Etat» La réponse est sans ambiguïté «Notre Fédération n'a pas de moyens assez conséquents. L'Etat n'aide que l'équipe A, nous devons financer toutes les autres équipes et les épreuves que nous organisons nous sommes délégataires du pouvoir de l'Etat. C'est lui qui nous donne le pouvoir de travailler au développement du football. Nous avons besoin de travailler en bonne intelligence et en collaboration. C'est ce que nous avons toujours fait…le nouveau gouvernement nous accompagne toujours dans le même esprit». «Avec le staff d'Aliou, nous avons fait du Aliou sans Aliou» On le ramène sur l'ex sélectionneur Aliou Cissé, lequel dire tout simplement que «depuis l'arrivée d'Aliou Cissé en 2015, nous avons presque toujours été qualifiés avant le terme des qualifications Le travail d'Aliou nous a permis dira-t-il de garder cette solidité et résilience. Avec le staff d'Aliou, nous avons fait du Aliou sans Aliou»...Le Sénégal est déjà bien déjà qualifié pour la CAN, la Fédération ne s'est pas embourbée dans cette urgence. En d'autres termes, le Sénégal n'est pas pressé, la Fédération, fait comprendre qu'elle va prendre tout le temps pour «élire» un sélectionneur «Nous avons nos habitudes. On définira les critères et on mettra sans doute en place une commission ad hoc qui va consulter les candidatures. Cette commission va faire un tri. C'est le plus simple pour nous». Pas d'appel à candidatures ? «Non, cela ne vaut pas la peine de lancer un appel à candidatures international. Ça n'a aucun intérêt d'avoir 100 ou 200 candidats. Il vaut mieux plutôt se concentrer sur quelques candidatures de haut niveau. Nous sommes une Fédération rompue à la tâche, qui gère de manière stable son équipe nationale». «Il faut s'entendre sur les mots» Tant côté gouvernement, que dans vos mots sur l'expertise sénégalaise, on a l'impression que le choix se portera forcément sur un local ? Il est vrai que c'est une tendance forte et elle a été très bien incarnée par Aliou Cissé. Mais il faut s'entendre sur les mots. Habib Beye, Omar Daf sont Sénégalais. Mais est-ce que Hervé Renard, qui habite au Sénégal, est si étranger que cela ? Encore une fois, ce seront des éléments que nous aborderons lors du Comité Exécutif. Le Sénégal est aussi une sélection où il y a de grands joueurs, auront-ils leur mot à dire ? «Nous avons une équipe constellée de joueurs de qualité, mais aussi d'expérience. En tout cas, ils sont avec nous sur l'idée que le Sénégal doit continuer d'avancer et de rester une locomotive du football africain. Notre dynamique reste active et le Sénégal est toujours là».