L'accablement se lit sur son visage et s'entend au ton de sa voix, la journaliste et essayiste franco-suisse Mona Chollet brise avec émotion l'insupportable silence médiatique, si lourd qu'il en devient oppressant, qui entoure la monstruosité historique du génocide commis par Israël à Gaza.A l'horreur des crimes contre l'humanité perpétrés sans trêve, au vu et au su de tous, contre des milliers de civils palestiniens, s'ajoute l'horreur de l'inertie de la communauté internationale, du consentement occidental, suintant le mépris colonial, au massacre sanglant des Palestiniens. Un massacre d'une cruauté et d'une ampleur sans précédent au XXIème siècle. C'est avec effarement que celle qui fut cheffe d'édition au Monde Diplomatique pendant six ans, de 2016 à 2022, aboutit à ce terrifiant constat sur l'inégalité des vies que ce massacre de masse insoutenable fait ressortir : «On est vraiment confronté à l'ampleur de la déshumanisation des Arabes. Parce que pour que des crimes aussi terribles ne suscitent aucune réaction à la hauteur, il faut vraiment que la déshumanisation soit avancée et réussie ».n