Avant de tirer sa révérence le mois prochain, l'Espagnol Josep Borrell, 77 ans, chef de la diplomatie européenne, n'a pas caché sa profonde consternation lors de la dernière réunion qu'il présidait hier, lundi 18 novembre. Visiblement inquiet, après avoir vainement pressé le club vassalisé des 27 de suspendre le dialogue politique avec Israël un ultime coup d'épée dans l'eau puisque la plupart y sont hostiles, l'Allemagne et la France en tête le vice-président de la Commission européenne sur le départ s'est épanché, accablé, devant la forêt de micros qui se tendaient une dernière fois vers lui. Face à l'indicible horreur qui frappe sans discontinuer la population suppliciée de Gaza et du Liban, Josep Borrell, l'homme d'Etat espagnol, membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a confié, dans un filet de voix, que les mots lui manquaient pour exprimer l'inexprimable.« Il n'y a plus de mots. J'ai épuisé tous les mots pour expliquer ce qui est en train de se passer au Moyen-Orient. Il y a à peu près 44.000 morts à Gaza et 70% de ces personnes tuées sont des femmes et des enfants »