L'Algérie travaille activement à l'élaboration d'une stratégie nationale pour protéger ses marques commerciales, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Ahmed Ali Salah, directeur des Affaires civiles et du Sceau de l'Etat au ministère de la Justice, a annoncé samedi à Sétif que cette initiative est pilotée par une commission interministérielle incluant des secteurs clés comme la justice, le commerce, les douanes, l'industrie et les banques. S'exprimant lors d'un séminaire national sur la lutte contre la contrefaçon, organisé par l'Ordre des avocats de Sétif en collaboration avec l'Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI) et l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), Ahmed Ali Salah a souligné que cette stratégie vise à assurer une protection juridique optimale des produits algériens et à prévenir les atteintes à leur intégrité. Selon lui, la législation algérienne, conforme aux standards internationaux, offre déjà des outils robustes pour faire face à ces défis. Le rôle central de la justice algérienne a été mis en avant, notamment à travers des juridictions spécialisées, comme les tribunaux de commerce, qui traitent efficacement les litiges liés à la contrefaçon. Un arsenal juridique renforcé par un comité interministériel dédié à cette lutte montre l'engagement de l'Etat à endiguer ce fléau. Le président de l'Union nationale des ordres des avocats, Me Ibrahim Taïri, a rappelé l'impact mondial de la contrefaçon des marques, un « phénomène dangereux » qui nuit à l'économie, freine l'innovation, et viole les droits de propriété intellectuelle. Il a salué cette initiative qui permet aux avocats et magistrats de se former sur ce sujet stratégique. Lors de la rencontre, des experts ont débattu des mécanismes juridiques pour contrer la contrefaçon. Deux axes principaux ont été explorés : les outils civils et pénaux à disposition. Des interventions de magistrats, avocats, universitaires et spécialistes de l'INAPI ont permis de mettre en lumière les défis juridiques majeurs ainsi que les moyens de renforcer l'efficacité des dispositifs existants. La conférence a réuni des acteurs clés du secteur, parmi lesquels le wali de Sétif, Mustapha Limani, des représentants des barreaux régionaux, ainsi que des magistrats et Procureurs généraux de différentes wilayas. Ensemble, ils ont exprimé leur volonté commune de lutter contre la contrefaçon, un enjeu crucial pour la compétitivité des entreprises algériennes sur le marché international. Cette mobilisation nationale et l'engagement d'acteurs diversifiés témoignent de la détermination de l'Algérie à protéger ses marques, véritables piliers de son économie et de son identité commerciale.