Mahieddine Khalef grandit avec le football et meurt comme une légende. Son passé est raconté par Mouloud Iboud et par des footballeurs et amis de ce monde du football que ce soit nationaux ou internationaux. «C'est un autre «MARECHAL» du football, après le Rachid Makhloufi qui s'en va ». Dans une déclaration accordée à la chaîne Berbère TV, il raconte ce qu'il connaît de lui « on est en 1968, en compagnie de son frère Khalef Abdelkader, la JSK évoluait encore en nationale 2. C'est lui qui professionnalise ce club. Et c'est grâce à lui si le club kabyle a cette ossature d'une équipe africaine, qui a honoré le pays lors des différentes compétitions internationales. Mahieddine faisait partie de cette équipe qui remporta le premier titre de champion d'Algérie lors de la saison 72/73. Un duo historique Saison 76/77, la direction lui confie le poste d'entraîneur en chef...Une mission qui lui permettra de mettre en pratique sa technicité footballistique…Intransigeant sur tous les plans, professionnelle, il ne négligeait aucun aspect sur et en dehors du terrain. «Quelque temps plus tard, avec la naissance de la réforme sportive, Mahieddine et Ziwotko mettaient en place un formidable duo qui allait être le meilleur de toute l'histoire du football algérien. Un duo qui n'a jamais existé dans l'histoire du football mondial. Cette initiative a résisté 14 années durant, et comme preuve ils sont qualifiés par les observateurs et internationaux comme étant les deux meilleurs entraîneurs d'Algérie». Comment fonctionnait ce duo ? «Chacun avait une mission bien précise, Khalef s'occupait de la partie logistique, entraînement, tactique, stratégie... Ziwotko lui c'est la partie technique c'est-à-dire la préparation de l'équipe ». «Ingratitude et oubli» Puis vint la fin du parcours avec la JS Kabylie, et ce, après avoir fait de ce club le plus titré de l'Afrique à ce jour. Khalef quitte l'Algérie pour une expérience aux Emirats Arabes, puis consultant dans diverses chaînes télés du golf...Ne pouvant plus résister aux aléas du monde de football, il préfère quitter la scène footballistique. Quelque temps après il tombe malade. Dans son intervention, un doute s'est installé : « Si Khalef avait des soucis de santé, c'est certainement à cause de l'ingratitude, de l'oubli de la part des responsables du mouvement sportif qui l'avaient complètement marginalisé...» «N'oublions pas qu'il était à la tête de la sélection algérienne qui a forcé l'Allemagne et l'Autriche à combiner sur le dos de l'Algérie en 1982 et ce pour se qualifier, ce qui a contraint la FIFA à changer les règles par la suite». Ali Fergani au journal Africafoot united Pour moi « sa disparition est une grande perte pour le football algérien qui, à mon sens, n'a pas su exploiter sa valeur et ses connaissances depuis qu'il a décidé de se retirer de la scène footballistique». Puis il enchaîne : «Ceux qui ont côtoyé le plus haut niveau savent bien que les résultats ne sont pas le fruit du hasard et que derrière il y a du travail, des sacrifices, du talent, et surtout des hommes qui ont la capacité de gérer tout ça. Mahieddine était de cette trempe. Un homme de caractère et d'une grande rigueur. A la JS Kabylie il formait avec Stephan Zywotko un duo qu'on ne pourra jamais revoir de nos jours. Ils se complétaient tellement qu'on dirait qu'ils en faisaient un. Leurs compétences faisaient également leur force, ce qui a impacté positivement le travail au sein de l'équipe et lui permettre de performer et gagner plusieurs titres durant plus d'une décennie». Découvrir le football algérien au plus haut niveau En équipe nationale, Ali Fergani se rappellera toujours de la première aventure en Coupe du Monde en Espagne où Mahieddine Khalef était le coach principal sur le banc de touche et qu'il avait cette lourde responsabilité de diriger un groupe d'excellentes individualités, mais aussi des hommes de forte personnalité. Il se remémore : «C'était notre première coupe du Monde et toute l'Algérie attendait de nous d'être à la hauteur. Le monde devait également découvrir le football algérien au plus haut niveau, et les dirigeants de l'époque avaient confié justement la mission d'emmener la sélection à un algérien, avec un staff renforcé avec Ivgueni Rogov, Rabah Saâdane et le regretté Rachid Mekhloufi. La suite, l'histoire l'a écrit en lettres d'or. Et Mahieddine Khalef avait cette capacité de manager tout le monde avec subtilité et grâce à son intelligence et ses connaissances du football». «Mahieddine Khalef, comme nombreux des grandes figures du football algérien, a souffert d'ingratitude et d'oubli, même s'il ne l'a jamais laissé transparaître», conclura le président de l'Amicale des anciens internationaux de football, à qui on souhaite un prompt rétablissement et un retour rapide parmi les siens.