Les nostalgiques de l'Algérie française, l'extrême droite et les milieux sionistes, relayés par les médias aux ordres et aussi par des blogueurs à leur service, ont pris l'habitude d'user de la désinformation pour attaquer notre pays.Ainsi, ils parlent d'une prétendue aide financière française accordée à l'Algérie et qu'ils menacent de couper. De quoi s'agit-il ? Les experts algériens parlent de «crédits fournisseurs» qui aidaient les entreprises françaises à sauvegarder leur part du marché algérien et lui imposer de garder son tropisme français. Il y a bien longtemps que l'Algérie avait annoncé, elle-même, officiellement, qu'elle renonçait définitivement à ce mécanisme de financement des exportations françaises, présenté faussement comme une aide à l'Algérie. Aujourd'hui, comme hier, il n'y a pas d'aide française au développement de l'Algérie. Les experts algériens sont affirmatifs : cette aide n'existe absolument pas et n'a même pas un début de réalité dans l'économie algérienne. Ils rappellent qu'il y a dans l'économie algérienne des exportations françaises, dont le montant s'est élevé en 2023 à 3,2 milliards dollars et des investissements français, dont le stock est de 2,5 milliards dollars, loin, très loin de rivaliser avec les principaux investisseurs étrangers en Algérie. Il y a, enfin, ajoutent-ils, dans l'économie algérienne le bénéfice à outrance de la commande publique algérienne qui se monte à des milliards de dollars et qui a fait le bonheur de nombre d'entreprises françaises dont elle a sauvé certaines parmi les plus prestigieuses de faillites annoncées. En dehors de cela, il y a des miettes que l'on peut, très généreusement, considérer comme relevant de l'aide publique au développement. Quelle est la part réelle de ces miettes dans la relation économique algéro-française ? Selon les spécialistes algériens, au titre de l'année 2022, les statistiques de la Commission européenne indiquent que le montant global de cette aide s'établit à près de 130 millions d'euros. On voit bien déjà qu'on est très loin du chiffre féerique de 800 millions d'euros avancé ici et là dans la nébuleuse de la droite française. Encore, soulignent les experts, il s'agit-là de statistiques européennes consolidées sur la base d'informations provenant de la partie française. Car, du côté algérien, les estimations de la valeur des aides au développement reçues de la France n'excèdent pas le chiffre, si dérisoire, de cinq millions d'euros. Et encore, ces fonds sont strictement liés à la mise en œuvre de projets de coopération bilatérale, dont l'inscription au titre de la catégorie de l'aide publique au développement est sujette à discussion et nullement acquise d'office. Autre question soulevée par les experts algériens : quelle est l'affectation de ces fonds et leur utilisation ? Ils montrent que, les statistiques que fournit la Commission européenne sont édifiantes à plus d'un titre. En prenant toujours l'année 2022 comme année de référence, il y a lieu de constater deux données difficilement réfutables. La première donnée étant que 80% de la soi-disant aide annuelle fournie par la France à l'Algérie ne quitte même pas le territoire français. Cette partie, dont la valeur totale dépasse les 106 millions d'euros est affectée directement aux écoles et aux universités françaises en vue d'encourager ces établissements à accueillir des étudiants algériens. Le choix des spécialités s'opère, bien évidemment, dans le respect des priorités de la France et des besoins de son économie. La seconde donnée est, quant à elle, liée au fait que les 20% qui restent de cette soi-disant aide au développement de l'Algérie sont orientés vers le financement d'actions qui servent principalement les intérêts de la France en Algérie. Ces actions incluent, entre autres, la promotion de la langue et de la culture française, le soutien aux ONG françaises autorisées à opérer en Algérie, ainsi que la consolidation de la présence économique de la France dans notre pays. Autant dire qu'il ne reste que des miettes aux secteurs techniques censés être les principaux bénéficiaires de ces programmes. Au vu de ces données, les experts algériens concluent que la prétendue aide publique française au développement de l'Algérie n'est autre qu'une opération de transfert de fonds de la France, vers la France et au profit de la France. L'Etat algérien n'y gagne absolument rien, dans la mesure où il n'est associé ni à la conception de cette aide, ni à son orientation, ni encore moins à sa mise en œuvre sur le terrain.