Donald Trump affirme vouloir que les Etats-Unis prennent le contrôle de la bande de Ghaza et la réaménagent après avoir réinstallé les Palestiniens dans d'autres pays. «Les Etats-Unis prendront le contrôle de la bande de Ghaza, et nous ferons du bon travail avec elle. Nous en serons les propriétaires et nous serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses non explosées et des autres armes qui se trouvent sur le site», a déclaré le Président américain lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. Il a ajouté que les Etats-Unis s'emploieraient à développer économiquement la région après avoir nettoyé les bâtiments détruits. «Je ne pense pas que les gens devraient y retourner», a déclaré Donald Trump. «On ne peut pas vivre à Ghaza en ce moment. Je pense que nous avons besoin d'un autre endroit. Je pense qu'il faut un endroit qui rende les gens heureux». Une initiative qui constituerait «une violation radicale du droit international, y compris des Conventions de Genève», selon Evangeline Cheng, chercheuse associée à l'Institut du Moyen-Orient de l'Université nationale de Singapour. Dans une déclaration à Al Jazeera, Evangeline Cheng a souligné que ce projet pourrait exacerber les tensions dans la région et nuire aux relations des Etats-Unis avec leurs alliés arabes. «Une telle idée indignerait à la fois les populations et les alliés arabes, tout en portant un coup supplémentaire à l'image des Etats-Unis au Moyen-Orient, déjà très affaiblie par le soutien inconditionnel de la précédente administration à Israël dans le conflit à Ghaza», a-t-elle expliqué. L'approche de Trump tranche avec les efforts internationaux visant à établir une gouvernance post-Hamas dans l'enclave palestinienne. «Plutôt que de soutenir un modèle de gouvernance après Hamas, Trump prône une évacuation totale, ce qui reflète une position maximaliste proche de celle de l'extrême droite israélienne», a poursuivi Cheng. Même si un déplacement massif des habitants de Ghaza ne se concrétisait pas, «l'adoption d'une ligne dure par Trump pourrait indirectement servir Israël en rendant l'idée d'un déplacement des Ghazaouis plus acceptable dans le débat public», a-t-elle averti.n