Les hostilités ont repris dans la bande de Ghaza avec des tirs de roquettes palestiniennes et une riposte israélienne. Les négociations en cours au Caire n'ont pas permis de parvenir à un accord de prolongation de la trêve en vigueur depuis mardi. Malgré le spectre d'une nouvelle effusion de sang, le cessez-le-feu a expiré à 08h00, après précisément un mois de guerre. Les sirènes d'alerte ont résonné dans le sud d'Israël, a annoncé la police. Depuis la bande de Ghaza, les Palestiniens ont lancé en deux heures un "barrage" de plus de 18 roquettes vers Israël, a rapporté Tsahal, l'armée israélienne. Deux ont été interceptées au-dessus d'Ashkelon. Quatorze roquettes sont tombées sur des zones non urbanisées, deux autres sont retombées dans la bande de Ghaza même, a précisé l'armée. Le Jihad islamique, l'allié du Hamas qui contrôle la bande de Ghaza, a revendiqué trois tirs de roquettes vers Ashkelon.
Première victime Israël est resté silencieux pendant plus de deux heures. Puis "le Premier ministre et le ministre de la Défense ont ordonné (à l'armée israélienne) de riposter vigoureusement à la violation du cessez-le-feu par le Hamas", a indiqué un responsable dans un communiqué. Peu après, Tsahal annonçait avoir "pris pour cible des sites terroristes à travers la bande de Ghaza". La ville de Ghaza, Jabaliya, dans le nord de l'enclave, et le centre du territoire ont essuyé des frappes aériennes, ont indiqué le ministère palestinien de l'Intérieur, ainsi que des témoins. Des tirs d'artillerie ont retenti à l'est et au nord de la ville de Ghaza. Les frappes ont fait une première victime: un enfant palestinien de 10 ans tué dans une attaque de l'aviation israélienne, selon les services d'urgence palestiniens. Des milliers de Ghazaouis ont commencé à fuir leurs maisons à l'est de la ville de Ghaza dans la crainte de frappes israéliennes.
Constat d'échec Avant même l'échéance des négociations, le Hamas et le Jihad Islamique avaient annoncé au Caire qu'ils ne prolongeraient pas la trêve. Deux roquettes avaient déjà été tirées comme d'ultimes tentatives de peser sur les négociations. Le ministère égyptien des Affaires étrangères a assuré vendredi qu'Israéliens et Palestiniens étaient parvenus à un accord sur la plupart des points abordés. Seules "quelques questions" restent à régler, selon Le Caire. Les négociateurs palestiniens ont indiqué vendredi à la médiation égyptienne qu'ils sont "prêts" à tenter de parvenir à un "accord final" avec Israël pour mettre fin à la guerre dans la bande de Ghaza. L'Etat hébreu de son côté a retiré son équipe de négociateurs au Caire. Jérusalem a déclaré dans la matinée qu'"Israël ne négociera pas sous les bombes". Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré vendredi "profondément déçu" de la rupture du cessez-le-feu et a "condamné les nouveaux tirs de roquettes sur Israël".
Les Etats-Unis espèrent un cessez-le-feu Les Etats-Unis ont dit espérer qu'un cessez-le-feu intervienne dans les prochaines heures entre Israël et les Palestiniens dans la bande de Ghaza, après la reprise des hostilités dans l'enclave. Nous espérons que les parties s'accorderont sur une prolongation du cessez-le-feu dans les prochaines heures, a déclaré Marie Harf, une porte-parole du département d'Etat. Lors d'un appel téléphonique, le président Barack Obama et le roi Abdallah II de Jordanie ont souligné la nécessité d'un cessez-le-feu durable et d'un soutien accru aux civils de Ghaza qui ont terriblement souffert durant le conflit. Selon Mme Harf, une délégation américaine, qui comprend l'envoyé de Washington pour le Proche-Orient Frank Lowenstein, est au Caire, où, compte tenu de la situation à Ghaza, le flou règne sur la poursuite ou non des discussions. Les Etats-Unis, dont Israël est le plus proche allié dans la région, a fait part de son inquiétude quant au nombre élevé de victimes civiles palestiniennes. Mais Marie Harf a jugé que le Hamas portait l'entière responsabilité de la fin du cessez-le-feu. Israël était prêt à prolonger le cessez-le-feu, le Hamas a refusé et recommencé à tirer des roquettes contre Israël et il continue à formuler des exigences maximalistes, a estimé Mme Harf.