De nos jours, tout est fait pour faire croire que l'Islam menacerait la France. Comme autrefois on prétendait que le stalinisme menaçait l'Occident, alors qu'il était le meilleur allié du capital transnational. La perception négative du niveau d'intégration des musulmans en France, tout comme de l'incompatibilité supposée de l'islam avec les «valeurs de la République», date en effet de cette époque. Elle a commencé dans les années 1980, à la faveur de l'essor vertigineux du lobby sioniste imprégné de suprémacisme et d'islamophobie. Une idéologie sioniste exogène importée d'Israël, pays déjà en voie de fascisation et de guerre déclarée contre l'islam et les musulmans. Fondamentalement, en France, la stigmatisation des Français musulmans et la haine de l'islam sont corrélées à l'implantation du sionisme conquérant et dominateur. Au reste, c'est à cette époque que la laïcité a été érigée en arme de guerre contre les Français musulmans. Pour les empêcher de s'exprimer librement, de s'affirmer socialement, de se renforcer politiquement, il fallait les stigmatiser et les criminaliser. Notamment en les assignant à leur fantasmagorique religiosité. A leur religion, pour mieux souligner leur prétendue arriération civilisationnelle. Le Français d'origine maghrébine ou subsaharienne a beau partager 99% de son mode de vie avec son compatriote ou concitoyen «de souche», notamment par l'exercice du même métier, la possession de la même instruction éducative, la même formation professionnelle, le même cursus universitaire, le même diplôme, la même habitation (pourvue des mêmes commodités), l'usage du même transport individuel (voiture) et commun (bus, métro, train), les mêmes habits, les mêmes goûts musicaux et cinématographiques, la même passion pour la littérature française, pour le sport (notamment le plus populaire : le football), l'opinion publique française, conditionnée par les médias inféodés aux puissants, l'assigne à sa religiosité, y compris quand il est laïque ou athée. Par préjugés racistes et stéréotypes culturels, amalgames identitaires, le Français conditionné perçoit tout basané ou Noir subsaharien comme musulman. Voire islamiste. Terroriste. Ainsi, de nos jours, en France, par la faute des médias et des politiciens biberonnés au racisme et enivrés de sionisme suprémaciste, qui dit musulman dit islamiste, dit terroriste. Qui dit jeune d'origine maghrébine dit délinquant. N'est-ce pas ainsi que sont perçus et traités les Palestiniens par les juifs sionistes d'Israël ? Au point d'être le plus normalement du monde animalisés, déshumanisés, massivement massacrés ? Tout comme elle associe délibérément terrorisme et islam, comme nous l'avons souligné plus haut, ces dernières années, en matière d'insécurité, la propagande bourgeoise et sioniste établit systématiquement un lien entre criminalité et islam. Insécurité et musulmans. Qu'en est-il en vrai ? Y a-t-il une corrélation entre la flambée de la délinquance et l'islam, entre explosion de la criminalité et immigration, comme le laissent entendre les médias et les politiciens français Nous allons apporter la preuve du contraire, c'est-à-dire l'absence de corrélation entre islam et délinquance, criminalité et migrants, par l'exemple du département français de la Guadeloupe et des Etats-Unis. Département français d'une superficie de 1 600 km2, la Guadeloupe est située à presque 7 000 km de Paris. La population s'élève à quasiment 400 000 habitants. Les habitants de la Guadeloupe gagnent en moyenne 2 087 euros nets par mois, soit 25 050 euros nets par an. 1 800 euros en moyenne pour les ouvriers. Par ailleurs, au point de vue touristique, avec ses plages paradisiaques, ses paysages dignes d'un décor de carte postale, l'île de la Guadeloupe est un véritable jardin d'Eden. La religion dominante en Guadeloupe est le catholicisme, pratiqué avec ferveur. Les Guadeloupéens sont très pieux et fréquentent assidûment l'église. Aussi, les enfants reçoivent-ils forcément une éducation religieuse familiale très marquée. Hormis les catholiques, sont présents également sur l'archipel d'autres mouvements religieux, notamment la communauté hindoue, les méthodistes, les adventistes, les témoins de Jéhovah, etc. Donc, la religion chrétienne est très prégnante en Guadeloupe. La foi joue un rôle fondamental dans la vie des habitants de l'archipel. Elle structure abondamment la société. Pourtant, en dépit de cette prégnance religieuse chrétienne, la société guadeloupéenne est en proie à une violence protéiforme endémique, à une criminalité structurelle alarmante. Depuis une décennie, la Guadeloupe, brutalement et violemment, sombre dans la criminalité. La délinquance est structurellement plus importante. Les cas de violences intrafamiliales, d'agressions parfois mortelles sur la voie publique, ou encore les faits divers lies aux trafics de drogues sont en constante augmentation. Il ne se passe une semaine sans fusillade, ni règlement de compte, ni agression. La recrudescence de l'insécurité n'est plus qu'une impression, dans l'archipel, c'est une dramatique réalité. Les trafics d'armes et de drogues sont en constante augmentation. La Guadeloupe, département français, aux habitants élevés dans la religion chrétienne, dépourvu de toute immigration, est pourtant gangrenée par la violence, orchestrée par une jeunesse désœuvrée et à la recherche d'argent facile. La Guadeloupe, en particulier Pointe-à-Pitre, est ainsi devenue un coupe-gorge», selon son maire Harry Durimel. «Avant, c'était 12% de mineurs dans la commission des délits et maintenant c'est 38% des faits délictueux», a déclaré l'élu. Le 24 mars, désespéré et découragé par la flambée des violences urbaines et les actes de violence armés, parfois mortels, Harry Durimel avait menacé de démissionner. Il s'est ravisé à la suite de la décision du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin d'instaurer pendant deux mois un couvre-feu pour les moins de 18 ans. Pour sa part, la société étasunienne se caractérise également par la prégnance de la religion. La ferveur et la piété de ses habitants. La place de la religion dans la société américaine demeure omniprésente. Un président qui prête serment sur la Bible, une devise qui proclame «In God we trust» et qu'on retrouve sur la monnaie, des millions de fidèles qui communient chaque dimanche dans les églises, autant de symboles témoignant d'une religiosité omniprésente. Plus de 70% des Américains sont membres d'une Eglise. Pourtant, les Etats-Unis détiennent le record en matière de criminalité. Selon les statistiques publiées par la police fédérale (FBI), les Etats-Unis ont enregistré plus de 21 500 homicides en 2020, soit près de 59 par jour. Un grand nombre de ces homicides est perpétré par des enfants âgés de 10 à 19 ans. Depuis 2012, il y a eu 3 865 fusillades de masse. Depuis 2020, il y a eu chaque année en moyenne presque 700 fusillades, soit plus d'une fusillade par jour, en majorité commises par des adolescents. 25 mineurs meurent chaque semaine par balle et 91% des enfants tués dans le monde par des armes à feu le sont aux Etats-Unis. Cette violence juvénile et infantile est autrement plus dramatique et meurtrière. Or, elle ne suscite pas le même émoi, le même effroi, la même indignation, la même fureur en France. Est-ce parce que ce fléau de la criminalité est répandu dans un pays chrétien et «démocratique» que les médias français l'occultent honteusement ? Pour rappel, ce pays étasunien chrétien compte près de 2 millions de prisonniers. En effet, les Etats-Unis sont les champions du monde de l'incarcération. Ils affichent le taux d'incarcération le plus élevé du monde avec 655 détenus pour 100 000 habitants – presque 6 fois plus qu'en Chine. Ce pays chrétien compte un quart des détenus de la planète. Les autres pays voisins, les nations sud-américaines réputées pour leur ferveur religieuse chrétienne, ne sont pas en reste. Dans ces pays, où les habitants sont élevés dans la piété catholique, la criminalité est devenue la seconde religion. Du Mexique à la Colombie en passant par le Honduras, on tue comme on prie, le plus naturellement du monde. On se livre au trafic de la drogue comme on va à l'église, de manière spontanée. Pourtant, aucun média français (ou européen) ne s'est posé cette question souvent formulée quand la criminalité implique des individus de confession musulmane : on pourrait donc se demander si le christianisme n'est tout simplement pas criminogène. Ainsi, fondamentalement, ces trois dernières décennies, ce ne sont pas les immigrés musulmans qui ont changé mais la perception des Français» à l'égard des musulmans. Des Français imprégnés de l'idéologie dominante bourgeoise et sioniste inoculée par les officines médiatiques, ces laboratoires de conditionnement des esprits. De nos jours, la majorité des Français n'appréhende la réalité de la société française, notamment la question de l'immigration et de l'islam, que par le prisme de l'idéologie nauséabonde dominante, teintée des pires préjugés racistes et islamophobes d'inspiration sioniste. Certains immigrés algériens néo-colonisés reprennent à leur compte ces stéréotypes racistes et islamophobes. «Les Arabes posent des problèmes d'incivilités, de délinquance ; les musulmans envahissent trop l'espace public», colportent ces néo-colonisés. «Les Anciens ne commettaient pas d'attentats, de violences, ni vols, ni crimes», écrit l'un de ces néo-colonisé. A contrario, déduction de ce commentateur zemmourien, «les Arabes et les musulmans de France d'aujourd'hui commettent des attentats, des violences, des vols, des crimes.» C'est abject. «Les islamistes ont créé le terrorisme en Algérie et l'ont transporté en France et en Europe.», ajoute-il. Un propos que ne renierait pas Zemmour : le terrorisme a été créé en Algérie et il a été importé en France. Ce n'est pas la France, par sa politique impérialiste belliqueuse et destructrice, qui s'est attiré les foudres des islamistes, ces combattants fanatisés fabriqués par les officines occidentales ; qui a importé terrorisme sur son territoire. «C'est l'attitude des musulmans qui ne respectent pas les lois, les coutumes des Français en tentant d'imposer leur religion.» On croirait entendre Jean-Marie Le Pen. En 2023, en France, 84 000 personnes ont été victimes de violences sexuelles (commises par une personne sans lien familial, ni conjugal). Et les femmes sont les principales victimes de ce type de violences sexuelles (viol, tentative de viol, agression sexuelle, harcèlement sexuel). Et plus de la moitié sont des mineures. Les auteurs de ces crimes sexuels sont majoritairement (96%) des hommes. Et ils sont quasiment tous des Français «de souche». Doit-on, par amalgame, déduire de ce phénomène de «terrorisme sexuel» commis par des hommes «Blancs» et, probablement, chrétiens, que tous les Français sont des détraqués sexuels, des violeurs, porteurs de mœurs sexuels dangereuses ? De même, depuis 76 ans, les juifs sionistes d'Israël commettent des crimes abominables contre les Palestiniens. Et depuis deux ans, ils sont montés de plusieurs crans dans les massacres de masse par leur guerre d'extermination, opérations génocidaires qu'ils mènent contre les populations civiles palestiniennes. Accuse-t-on la Thora d'être responsable des massacres et génocide ? Cela donne-t-il le droit de maudire et de haïr tous les juifs, en particulier les juifs de France ? De considérer tous les juifs de France comme des criminels, des sociopathes ? Non. Pourtant, c'est ce que font tous les commentateurs français avec les immigrés musulmans de France, stigmatisés, anathématisés, livrés à la vindicte populaire. «Les préjugés occupent une partie de l'esprit et en infectent tout le reste» et, surtout, le cœur et l'âme de nombreux français façonnés par l'idéologie nauséabonde dominante sioniste.