La problématique de la gestion des déchets ménagers et assimilés, donc de l'environnement, à Tizi Ouzou était, hier, au centre des débats à l'occasion d'une journée d'étude technique organisée par l'Assemblée populaire de wilaya (APW), avec la participation de l'Association pour la jeunesse innovatrice et l'environnement (Ajie) de Tizi Ouzou. C'était à l'hémicycle feu Rabah Aïssat, l'ex-P/APW assassiné par la horde intégriste en octobre 2006. Une rencontre à laquelle étaient conviés les membres de l'exécutif de la wilaya, à sa tête le wali, Hocine Mazouz, les P/APC, les représentants du mouvement associatif, principalement ceux intervenant dans ce créneau et ceux (représentants, ndlr) de la société civile, et qui se veut une opportunité de débattre des difficultés liées à cette problématique, à même de déboucher sur les voies et moyens à mettre en place pour mettre un terme à ces «perpétuelles agressions» de dame nature. «La protection de l'environnement constitue une préoccupation commune à toutes les sociétés développées, et celles en en voie de développement, bien que le problème ne se pose pas de la même façon tant les unes (sociétés, ndlr) sont pollueuses, les autres subissent le fléau» dira d'emblée, M. Ikarbane, le P/APW, dans son allocution d'ouverture. S'appuyant sur les conventions internationales relatives à la protection de l'environnement et à la préservation de la planète, que l'Algérie a ratifiées et, principalement, sur la loi de décembre 2001 fixant les modalités de gestion, de contrôle et d'élimination des déchets, celle portant sur la création d'une agence nationale des déchets et le décret de juillet 2007 fixant les modalités de procédures d'élaboration, de publication et de révision du schéma communal de gestion des déchets ménagers et assimilés, l'orateur regrette que tout l'arsenal règlementaire n'ait pas été suivi d'effet. «Au vu de toute cette législation, nous sommes tentés de dire que l'Algérie gère bien ses déchets, hélas ! la réalité est tout autre, nos villes sont sales, nos déchets «fument», déplore-t-il. Et de relever ce qu'il a qualifié de «degré d'absence de la puissance publique» à l'échelle de la wilaya, où les problèmes liés à l'environnement se posent avec acuité. Débris de bouteilles, de gravats et toutes sortes d'emballages jonchent les accotements de routes, a-t-il poursuivi, non sans s'interroger sur «les oppositions systématiques citoyennes» à la réalisation des Centres d'enfouissement technique (CET) ou de décharges contrôlées, pour des raisons «souvent infondées». «Si les constats sont établis depuis longtemps, un travail méthodique réfléchi n'a jamais été engagé», a-t-il fait savoir. A ce sujet, M. Ikarbane estime qu'avec une gestion participative, par la sensibilisation du citoyen ,sans lequel l'opération est vouée à l'échec, le respect des horaires de passage des navettes, la dotation des îlots en bacs à ordures, l'équipement en camions automatisés pour vider les bacs, et autres, une exploitation rationnelle et scientifique des CET, «nous pouvons prétendre à un cadre de vie sain dans nos cités et nos villages». C'est, ainsi, que nous attendons de cette journée d'étude sur la gestion des déchets ménagers et assimilés une approche technique efficiente et efficace, à même d'éradiquer l'image hideuse de notre environnement», a-t-il conclu. Lui succédant, le premier magistrat de la wilaya considère que les problèmes liés à l'environnement, donc, au développement durable, constituent une priorité pour lesquels l'Etat a consacré un programme consistant. «La problématique de la gestion des déchets ménagers et assimilés se situe à deux niveaux, et se présente sous deux aspects liés, celui de la collecte et la destination, l'entrepôt», a-t-il dit. A Tizi Ouzou, avec une densité des plus élevées, en termes de concentration, 500 habitants/km2, une difficulté de relief et avec plus de 1 500 villages, la localisation d'un espace pour la création d'un CET et/ou d'une décharge contrôlée relève presque de l'utopie. «C'est une tâche extrêmement difficile», avoue-t-il, citant les perpétuelles oppositions citoyennes sur lesquelles butent les études techniques lancées à cet effet. Pour étayer ses dires, le premier magistrat de la wilaya évoquera le cas de la ville d'Azzazga, où les autorités locales éprouvent de sérieuses difficultés à acheminer les ordures ménagères. D'où l'urgence de «mobiliser les moyens nécessaires» à même de venir à bout de ce fléau dont les conséquences risquent, à terme, de poser un problème de santé publique au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, une région, a-t-il tenu à préciser, où la quantité de déchets dégagée quotidiennement est des plus importantes par rapport à la moyenne nationale. «La wilaya de Tizi Ouzou génère, en moyenne, 900 tonnes de déchets par jour, soit l'équivalent de 320 000 tonnes annuellement». A l'échelle de la wilaya, a-t-il poursuivi, pas moins de 1 219 décharges sauvages non contrôlées sont dénombrées. Aussi, a-t-il mis l'accent sur l'urgence de mobiliser l'ensemble des acteurs directs et indirects intervenant dans ce cadre autour de cette problématique. «Les problèmes liés à l'environnement ne peuvent être pris en charge par les pouvoirs publics, à eux seuls. Tout le monde doit s'impliquer, et de manière agissante, d'autant qu'il s'agit de voir comment préserver la santé publique. «Nous sommes condamnés à prendre en charge ce problème, principalement celui lié aux espaces destinés à la création de CET et/ou de décharges contrôlées», a-t-il rappelé. Sans l'aménagement du territoire point de développement durable, a-t-il poursuivi, indiquant que la réalisation d'une décharge et/ou d'un CET obéit à un cadre et à des normes. Convaincu qu'une fois le problème de dépôt donc, de site, résolu, les difficultés liées à l'acheminement des ordures ménagères seront surmontées. Il faut, a-t-il dit encore, lever cet obstacle (les oppositions citoyennes, ndlr) pour pouvoir doter la wilaya d'un schéma directeur».