La wilaya de Tizi Ouzou peine à mettre en place un plan de gestion des déchets ménagers. La collecte, le transport et le traitement de quelque 900 t d'ordures générées quotidiennement par les 67 communes demeurent problématiques. La création de décharges intercommunales bute sur les oppositions des citoyens. Le constat a été fait lors d'une journée d'étude technique organisée le 15 octobre par l'APW. Intervenant à l'ouverture de la rencontre, le wali de Tizi Ouzou a indiqué que 1219 décharges sauvages situées à proximité des habitations ont été recensées à travers le territoire de la wilaya. « Nous éprouvons toutes les peines à localiser un espace destiné à recevoir les déchets ménagers en raison du problème des oppositions », a déploré M. Hocine Mazouz. Sur un autre volet, il a révélé le lancement d'un centre de tri au sein du CET de Tizi Ouzou, déjà achevé mais non encore mis en exploitation. Un appel d'offres a été lancé pour sa concrétisation. Le même responsable a annoncé également la création de 4 autres CET à Boudjima, Fréha, Souk El Tenine et Mizrana en sus de décharges contrôlées d'un montant global de 56 milliards de centimes au profit de 7 communes. Dressant un tableau noir de l'environnement dans la région, le président de l'APW a souligné : « La prolifération de dépotoirs, principalement sur les accotements des routes, relève le degré de l'absence de la puissance publique. » Il ajoutera que « l'opposition systématique des villages à la réalisation de centres d'enfouissement technique ou de décharges sur ce qu'ils considèrent comme leur propriété, pour des raisons souvent infondées, renseigne sur l'état d'esprit du citoyen qui a perdu confiance envers les institutions de l'Etat en remettant en cause les études d'impact qui lui sont avancées ». De son côté, le président de la commission environnement à l'APW, Meziane Djouzi, a tiré la sonnette d'alarme quant aux risques de pollution qui guettent l'oued Sébaou et le barrage de Taksebt en raison des eaux usées qui s'y déversent. « La situation environnementale dans notre wilaya est préoccupante. Les décharges sauvages prolifèrent partout », a-t-il ajouté, avant d'appeler à la création d'une police « verte ». Présents à cette rencontre, des responsables d'associations écologiques ont plaidé pour l'implication du citoyen par la sensibilisation pour une gestion durable des déchets ménagers. « A Tizi Ouzou, commune de 130 000 habitants, nous assistons continuellement à la dégradation de l'environnement comme à travers toute la wilaya. La population s'accroît, des constructions à usage d'habitation et de commerce s'y multiplient très souvent de manière anarchique. Mais les moyens à mettre en place pour une gestion durable de la ville ne suivent pas. Si nous ne devions citer qu'un exemple, c'est celui de la gestion des déchets ménagers », fera remarquer la présidente de l'Association pour la jeunesse innovatrice et l'environnement (AJIE). « Tout doit se faire par le biais de la population en lui communiquant des informations relatives à la simulation du pré-tri et en élaborant un planning pour le ramassage des déchets ménagers en fixant les horaires de la collecte ». Pour l'oratrice, « la gestion durable des déchets doit constituer une priorité pour les collectivités locales ». Elle a suggéré dans ce sens la création de centres d'enfouissement technique et des micro-entreprises de valorisation des déchets.