A quatre jours du déplacement du président sahraoui à New York pour s'entretenir avec le secrétaire générale de l'ONU, ce dernier a été destinataire vendredi, d'une lettre du secrétaire général du Front Polisario. La lettre du président sahraoui a porté sur les violations «graves» des droits de l'Homme commises par les autorités marocaines dans les territoires du Sahara occidental encore occupés et dans des régions du sud du Maroc où vivent des Sahraouis. Réitérant sa demande d'élargir les prérogatives de la Minurso à faire «respecter les droits de l'homme» dans les territoires sous occupation marocaine, le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz rappelle «la libération de tous les détenus politiques sahraouis» et de «faire la lumière sur le sort de 500 disparus et 151 prisonniers de guerre sahraouis», mentionne-t-il. Suite à quoi le président sahraoui ne manquera pas de rappeler au secrétaire général de l'ONU l'application des recommandations du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'Homme dans son rapport de 2006 non encore publié. Il est à noter que la teneur et le contenu de la lettre en question renseigne on en peut mieux sur la portée qu'aura la rencontre prévue entre le secrétaire général de l'ONU et le secrétaire général du Front Polisario dès mardi prochain. Ceci au vu du processus de négociations en cours entre la délégation du Front Polisario et la partie marocaine dont la date du cinquième round n'est pas encore retenue sur fond de la nomination par Ban Ki-moon, de M. Christopher Ross comme envoyé spécial du secrétaire général pour le Sahara occidental. Par ailleurs, quatre rounds de négociations à Manhasset sous les auspices onusiens entre les deux parties en conflit sur le Sahara occidental, le Front Polisario et le royaume chérifien n'ont pas été couronné par des résultats visant la fin du conflit. Ceci au vu de deux propositions antagonistes sur le fond mis sur la table des négociations, à savoir l'application du droit international par la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple du Sahara occidental auquel s'attache le Front Polisario et la proposition marocaine prônant «l'autonomie». Pour rappel un accord de cessez-le-feu a été signé par le royaume du Maroc et le Front polisario en 1991 suite à l'envoi de la commission des Nations unis pour un référendum au Sahara occidental (Minurso) dont son mandat a été depuis renouvelé pour une période de six mois jusqu'à la dernière réunion du Conseil de Sécurité en avril dernier qui l'a prorogé pour une durée d'une année. Le président sahraoui qui a eu à indiquer dernièrement que la Minurso «est confiné dans un rôle de simple instrument de contrôle du cessez-le-feu et que son mandat comme son non l'indique est la tenue du référendum d'autodétermination en application du droit international». Ce qui ne sera pas sans résonance au sein l'institution onusienne, voire au sein du Conseil de Sécurité et auprès du secrétaire général de l'ONU au vu aussi de l'adoption de la dernière résolution de la commission onusienne en charge des questions de décolonisation appuyant le droit à l'autodétermination pour le Sahara occidental. Il est à noter que l'annonce du président sahraoui de son déplacement à New York en vue d'inscrire la protection des droits de l'Homme au titre des prérogatives de la Minurso lui a succédé l'annonce de la création «du prix Mohammed VI des droits de l'Homme» par le président du Conseil consultatif marocain (CCDH) à partir de la ville sahraoui occupé Lâayoune. Ce qui a été pour le collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme (Codesa) une contradiction et une manœuvre en déclarant que «les autorités marocaines continuent de bafouer le droits des défenseurs sahraouis des droits à créer des associations». Et pour sa part, l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) a soutenu qu'«il n'y aura pas de développent socioéconomique au Sahara tant qu'il n'y a pas de respect des droits de l'Homme», mentionne-t-elle. Ce qui a été souligné comme principale recommandation du rapport de 2006 du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'Homme non publié encore, soulignant «la tenue du référendum pour mettre un terme aux atteintes aux droits de l'Homme dans les territoires sahraouis» encore sous occupation marocaine.