Le Maroc n'a pas encore donné son accord pour le troisième round des négociations. Un silence doublé d'une violence intolérable contre le peuple sahraoui. Après Smara, ville rebelle du Sahara occidental, c'est au tour de la ville de Zak de s'embraser cette fois-ci. La répression contre les Sahraouis se poursuit dans les territoires occupés sans que les Nations unies bougent le petit doigt. C'est une nouvelle escalade. Car, durant la semaine écoulée, plus d'une dizaine de citoyens sahraouis, majoritairement des femmes, ont été blessés à Smara. Cela est survenu lors d'un sit-in où les manifestants sahraouis réclamaient leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé, une fois encore, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a intervenir pour mettre un terme à la répression dans les territoires occupés du Sahara occidental. C'est ce qu'a rapporté, hier, l'agence de presse sahraouie SPS. Ainsi, la ville de Zak, où se trouve une forte concentration de citoyens sahraouis, est soumise sans relâche à la terreur et à la répression au quotidien. «Ce qui vient de se passer à la ville de Zak est une preuve tangible sur la pratique de la répression systématisée par le gouvernement marocain contre tous les Sahraouis», écrit le président Mohamed Abdelaziz au secrétaire général de l'ONU. A en croire le président sahraoui, «plusieurs personnes ont été blessées, d'autres arrêtées et des dizaines de maisons saccagées à l'issue d'une manifestation pacifique de citoyens sahraouis, le 20 septembre dernier dans cette ville frontalière du Sahara occidental, réclamant le respect de leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance». Une chose est sûre, l'ONU est interpellée plus que jamais à élargir la mission de la Minurso au Sahara occidental au volet des droits de l'homme aux fins de protéger les Sahraouis. C'est ce qu'a laissé entendre Mohamed Abdelaziz, même d'une manière indirecte, dans sa lettre adressée à Ban Ki-moon. En effet, le président sahraoui a réitéré, en outre, son appel en direction du secrétaire général de l'ONU pour une «intervention rapide» afin d'«exercer des pressions sur le Maroc» et «mettre fin aux graves violations des droits humains qu'il pratique contre les Sahraouis dans leur territoire, au sud du Maroc et dans les universités marocaines». Le président Mohamed Abdelaziz, secrétaire général également du Front populaire de libération de la Saguia El Hamra et du Rio de Oro, estime que «ces pratiques répressives ne participent pas à créer un climat propice aux négociations directes entre le Maroc et le Polisario, entamées récemment sous les auspices de l'ONU». Autrement dit, le Maroc veut saboter le processus de paix enclenché à la faveur des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc. Il sied de rappeler que les deux parties au conflit ont tenu les 18 et 19 juin puis les 10 et 11 août deux rounds de négociations sur une solution politique au conflit au Sahara occidental. Ces négociations ont été tenues à Manhasset, près de New York, sous les auspices de l'ONU. L'incertitude plane, néanmoins, sur le troisième round prévu pour décembre à Genève en raison du silence marocain après l'invitation de Peter Van Valsum, l'envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental. Un silence, mais surtout doublé d'une violence intolérable contre le peuple sahraoui. Le président de la Rasd s'est dit «persuadé» que l'arrêt de «cette campagne virulente de répression contre les civils sahraouis, la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis et la connaissance du sort de plus de 500 civils disparus et 151 prisonniers de guerre, (...) sont de nature à créer un climat favorable à de nouvelles négociations directes entre le Polisario et le Maroc pour parvenir à une solution juste et définitive du conflit». Le troisième round des négociations est-il déjà «hasardé»?