Les dernières retouches enrichissant le dispositif réglementaire d'application de la loi d'orientation n° 08-04 sur l'éducation nationale, promulguée le 23 janvier 2008, ont été à l'ordre du jour d'une rencontre de concertation et de consultation organisée mercredi dernier par le département de Boubekeur Benbouzid en présence des différents acteurs du secteur. Les nouvelles dispositions veulent, parmi les objectifs les plus importants, préserver les établissements scolaires contre l'utilisation de l'école à des fins politiques et partisanes et des déviances de leurs missions naturelles d'éducation. C'est ce qui a été, entre autres, évoqué par le ministre lors de la présentation de quelques nouveaux textes de loi à adopter par le gouvernement et à appliquer rigoureusement. Car, explique-t-il, l'école ne doit être utilisée qu'à des fins éducatifs et pédagogiques pour un meilleur transfert des sciences et technologies aux futurs cadres du pays qui doivent apprendre loin de toute manipulation. Les projets de loi prévoient, par la même, la création d'un conseil national des programmes pédagogiques, une instance scientifique et pédagogique autonome chargée de la conception et de l'élaboration des programme. Désormais, l'éducation nationale ne devra fonctionner que conformément aux directives de la nouvelle loi qui, selon ses initiateurs, touche tous les acteurs et toutes les activités de l'école et définit avec le plus petit détail les devoirs et les droits de chacun de cette famille nombreuses dont l'élève, ses éducateurs et ses parents. Il s'agit, faut-il le noter, de pas moins de 17 projets de décrets exécutifs, 37 projets d'arrêtés ministériels et un arrêté interministériel qui ont été discutés hier par les parties concernées dont la tutelle, les syndicats d'enseignants et des travailleurs et la fédération des associations des parents d'élèves. Ceci, avant de passer à la dernière étape s'agissant de présenter le grand projet devant le gouvernement en vue de son adoption. «Dorénavant, la protection de tous les acteurs de l'éducation est garantie par la loi. Qu'ils soient chefs d'établissement, enseignants ou gestionnaires, leurs droits et devoirs sont réglementairement fixés. C'est dans ce cadre que sera élaborée une charte de l'éthique et de la déontologie», a expliqué le ministre d'une manière générale en précisant qu'il s'agit d'une initiative première du genre depuis l'indépendance. Le premier responsable de l'Education nationale est revenu sur les droits préservés par la réglementation au profit de l'élève pour indiquer que l'interdiction des châtiments corporels et de toute forme de violence seront dorénavant codifiées à travers des textes d'application. Il s'agit, également, de réglementer par des textes d'application impliquant les parents, l'obligation de scolarisation de leurs enfants durant le cursus fondamental de neuf ans et d'associer officiellement les représentants des parents d'élèves dans tout ce qui concerne la vie scolaire au niveau des établissements. M. Benbouzid a affirmé, par ailleurs, que les projets de textes de la loi d'orientation de l'éducation, introduisent l'enseignement de la langue amazighe, l'obligation des enseignements sportifs pour les trois paliers, la réorganisation des cursus scolaire et la révision l'enseignement des langues étrangères. «D'autres articles seront élaborés dans le but de doter le secteur de l'éducation nationale d'instruments réglementaires de premier plan afin d'assurer une assise juridique pérenne à la réforme de l'éducation nationale et d'outiller l'institution éducative et ses acteurs de moyens législatifs leur permettant d'exercer en toute clarté et responsabilité», a conclu le ministre.