En plus des affaires de détournement de l'argent à Sétif et à El Eulma, d'autres affaires font actuellement l'objet d'enquêtes. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a affirmé hier, que plusieurs affaires de dilapidation d'argent ont été découvertes dans son secteur. «Il est vrai qu'il y a certains directeurs d'école qui les utilisent à d'autres fins comme pour l'affaire de Sétif. D'ailleurs, les directeurs de ces écoles sont poursuivis en justice et d'autres vont suivre». Sur ce sujet précis, le ministre a tenu à apporter des précisons sur les chiffres révélés avant-hier quant à l'affaire de dilapidation de fonds réservés aux cantines scolaires: «Je veux revenir sur cette histoire, j'ai déclaré que le ministère a réservé 12.5 milliards de dinars pour les cantines du cycle primaire, soit 61% du cycle entier, ce qui représente presque 2.7 millions d'élèves (...) mais il est vrai qu'il y a certains directeurs d'école qui les utilisent à d'autres fins comme pour l'affaire de Sétif», a affirmé le ministre lors de la conférence nationale de la loi d'orientation sur l'éducation et ses textes d'application qui s'est déroulée hier, au siège du Cercle national de l'armée à Alger. En effet, le ministre a réitéré ses propos relatifs à cette dernière, ajoutant qu'il y a actuellement, et en plus de celles de Sétif et d'El Eulma d'autres affaires qui font l'objet d'enquêtes. C'est en début de semaine que le scandale a éclaté, avec la poursuite en justice de deux directeurs d'école primaire chargés de la gestion des cantines scolaires au niveau de leurs établissements respectifs à Sétif et à El Eulma. Les mis en cause sont poursuivis pour détournement de deniers publics, utilisation de biens publics à des fins personnelles et au profit d'autrui et falsification de documents relatifs à la gestion des cantines. L'enquête diligentée par le département de Boubouzid a montré que les deux directeurs indélicats auraient détourné de plus de 110 millions de centimes. Par ailleurs, d'autres points essentiels ont été abordés lors de cette conférence, notamment les textes d'application de la loi d'orientation de l'éducation nationale n°08-04. Cette dernière, promulguée le 23 janvier de l'année en cours, a fait l'objet d'une première rencontre au printemps dernier où il était question de présenter le contenu de cette nouvelle loi qui vient consacrer les décisions prises dans les réformes du secteur de l'éducation, engagées par le chef de l'Etat. Remplaçant l'ordonnance de 1976, cette nouvelle loi est la première du secteur de l'éducation depuis 1976. Quant à la rencontre d'hier, il s'agissait essentiellement de présenter et d'étudier les textes d'application de cette dernière, mise au point par la commission. Ces textes d'application sont au nombre de 55 dont 17 décrets exécutifs et sont destinés à mettre en oeuvre les 106 articles que compte la loi. Ils prévoient, entre autres, l'élaboration d'une charte de l'éthique et de la déontologie, l'interdiction des châtiments corporels et autres formes de vices, l'obligation de scolarisation de tous les enfants ayant l'âge requis, l'introduction de l'enseignement de la langue amazighe et l'obligation de l'enseignement sportif du cycle primaire au secondaire. Le projet prévoit également la création d'un conseil national des programmes pédagogiques. D'autres projets de texte d'application relatifs à la réorganisation des cursus scolaires du primaire, moyen et secondaire, ainsi qu'aux conditions d'enseignement des langues étrangères, seront aussi élaborés.