La loi d'orientation n°08-04 sur l'éduction nationale, promulguée le 23 janvier 2008, et le dispositif des textes d'application, décrets exécutifs et arrêtés ministériels ont été hier au centre d'un débat lors de la conférence nationale présidée par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, et ce, en présence de chefs d'établissements scolaires, d'inspecteurs et enseignants, de représentants de syndicats autonomes et de parents d'élèves. Quelque 55 textes, notamment 17 décrets exécutifs dont la mise œuvre doit être clarifiée, seront débattus au sein des ateliers de travail. L'ordre du jour de cette conférence a porté principalement sur la loi d'orientation de l'éducation nationale. «Aujourd'hui j'ai ouvert le champ aux syndicats, aux associations de parents d'élèves pour qu'ils participent avec nous à la confection et à l'enrichissement des nouveaux textes qui vont servir de cadre réglementaire à toutes les activités du secteur éducatif», a indiqué le ministre en précisant : «De cette façon, cette loi n'est pas uniquement la loi du gouvernement mais aussi la réforme éducative de tout le monde et nous sommes appelés à l'appliquer et à la défendre comme s'il s'agissait d'une loi de chacun d'entre nous.» Le premier responsable du secteur a tout de même rappelé les raisons de l'élaboration de cette loi, qui sont relatives aux différents changements politiques et économiques qu'a connus la société algérienne depuis 1988 jusqu'à aujourd'hui. Dans ce sens, il a évoqué le passage du système du parti unique au multipartisme et le passage de l'économie dirigée à l'économie de marché. Cette batterie de textes, aux yeux du ministre, concernera tous les membres du corps éducatif. «Dorénavant, fera-t-il savoir, la protection de tous les acteurs de l'éducation est garantie par la loi. Qu'ils soient chefs d'établissement, enseignants ou gestionnaires, leur droits et devoirs sont réglementairement fixés.» Et de poursuivre que «c'est dans ce cadre que sera élaborée une charte de l'éthique et de la déontologie». Les élèves ne sont pas en reste puisque l'interdiction du châtiment corporel et de toutes formes de violence sera codifiée à travers des textes d'application. De même que pour les parents d'élèves, l'obligation de scolarisation de leur progéniture durant le cursus fondamental de 09 ans sera réglementée par ces textes. En outre, ces derniers consacreront les parents d'élèves comme partenaires à part entière dans la vie scolaire. Le ministre a également averti toutes les personnes présentes à cette rencontre que cette loi protège et préserve les établissements scolaires contre l'utilisation de l'école à des fins politiques et partisanes et contre la déviation de leur mission naturelle d'éducation. L'introduction de l'enseignement de la langue amazighe en tant qu'élément indivisible des composantes de l'identité nationale et l'obligation de l'enseignement sportif du primaire feront aussi l'objet d'un suivi au niveau de ces textes. Le projet prévoit également la création d'un conseil national des programmes pédagogiques, instance scientifique et pédagogique autonome chargé de la conception et de l'élaboration des programmes. A l'issue de cette conférence, le ministre a invité les syndicats autonomes à venir négocier les problèmes de la corporation. N. B.