La nomination de M. Geithner, président de la Réserve fédérale de New York, et l'un des principaux artisans des mesures d'exception prises par la Fed pour aider l'économie américaine à surmonter la crise, devrait être annoncée dès lundi, ainsi que celle de toute l'équipe économique de M. Obama, selon les médias américains. Obama veut pouvoir agir immédiatement après son investiture le 20 janvier. Cette perspective a déjà été applaudie par Wall Street qui a rebondi vendredi après une semaine calamiteuse. L'ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton, Lawrence Summers, 54 ans à la fin du mois, pourrait être conseiller économique spécial du président. Il était l'un des prétendants au Trésor. Peter R. Orszag, économiste de l'équipe Clinton, pourrait devenir directeur du budget. La volonté de Barack Obama de pourvoir le poste-clé du Trésor sans attendre, de mettre rapidement en place un «commando de choc» et un plan de bataille pour juguler la crise financière, ne peut que rassurer. «Le plus important pour le marché, et pour l'économie, c'est que ces décisions soient prises et l'incertitude levée», souligne David Kotok, président de Cumberland Advisors, cité par le New York Times. D'autant que le Congrès a achevé vendredi une session sans prendre de décision, notamment pour aider les constructeurs automobiles américains en péril. Inertie aussi du côté de l'actuel secrétaire au Trésor Henry Paulson qui «garde au chaud» le reliquat des 700 milliards de dollars du plan de sauvetage des banques. Entre une activité économique en recul brutal, un secteur financier et des marchés en déliquescence, un chômage qui grimpe et une consommation déprimée, le rôle du prochain secrétaire au Trésor sera crucial et sa tâche ardue. A 47 ans --comme M. Obama--, Timothy Geithner sera l'un des plus jeunes secrétaires au Trésor américains. Les deux hommes se connaissent peu mais, selon des proches du président élu, ils ont immédiatement été sur la même longueur d'onde lors d'une récente rencontre. M. Obama veut aussi s'attaquer d'urgence au chômage. Il a annoncé samedi avoir demandé à ses conseillers de préparer un plan de relance économique permettant la création de 2,5 millions d'emplois «en deux ans, à l'échelle nationale, afin de (...) jeter les bases d'une économie solide et en pleine croissance». Depuis le début de l'année, le pays a perdu 1,2 million d'emplois et des millions d'autres pourraient être supprimés l'an prochain si aucune mesure n'était prise. Dans quelques jours, M. Obama devrait aussi lever le suspense sur la nomination de son ancienne rivale Hillary Clinton à la tête de la diplomatie américaine, un autre poste-clé. «Elle est prête», a déclaré un de ses confidents. Samedi, le fidèle Robert Gibbs, 37 ans, a été nommé par M. Obama porte-parole de la Maison Blanche. Ellen Moran deviendra sa directrice de la communication et Dan Pfeiffer, directeur adjoint. Plusieurs autres nominations semblent bouclées. L'ancien leader de la majorité démocrate au Sénat Tom Daschle devrait devenir secrétaire à la Santé, Janet Napolitano, qui gouverne l'Arizona, secrétaire à la Sécurité intérieure et Eric Holder, ancien de l'administration Clinton, secrétaire à la Justice. Quant au délicat portefeuille du Commerce, il devrait aller à Bill Richardson, ancien secrétaire à l'Energie, fin négociateur et seul gouverneur hispanique des Etats-Unis, au Nouveau Mexique. James Jones, ancien général et ancien commandant de l'Otan, pourrait devenir conseiller à la sécurité nationale. L'actuel secrétaire à la Défense, Robert Gates, pourrait conserver son poste.