Pourvu que les prochains nouveaux résidents du quartier du Bardo n'aient pas le vertige avec les buildings qui sont programmés dans le cadre des innombrables projets inscrits sur l'agenda du wali. Le Bardo a connu sa dernière opération d'évacuation des familles délogées vers la nouvelle ville Ali Mendjeli et il est donc naturellement attendu que cet énorme projet entre dans sa première phase d'exécution. Un rendez vous attendu avec beaucoup de curiosité car depuis qu'il a été annoncé, il n'a produit que les démolitions des anciennes habitations, évidemment agrémentées par les satisfactions des uns et les protestations des autres. Pourtant, la tâche des responsables de la wilaya ne s'annonce pas de tout repos d'autant plus qu'ils semblent avoir ignorer ses aspects. En effet, autant les habitations sont démolies pour laisser place nette autant de nouvelles baraques voient le jour pour étendre la superficie occupée par le hideux bidonville situé en prolongement de l'assiette prévue, cette image futuriste que les autorités ambitionnent de donner à ville du Rhumel. Les constats établis révèlent que chaque nuit de nouvelles baraques sont construites et, dans certains cas, elles ne sont pas destinées à être habitées par leurs constructeurs mais proposées à la vente. Pas moins de 10 millions de centimes la bicoque que les nouveaux acquéreurs espèrent utiliser comme un visa qui pourrait leur permettre d'être programmés dans le cadre de l'éradication des bidonvilles qui asphyxient Constantine et ainsi accéder à l'obtention d'un logement social neuf. Ce phénomène concernait auparavant les bidonvilles de Fedj Errih et de Sarkina et voilà qu'il s'étend au quartier du Bardo comme il a été difficile de le cerner au niveau de l'ancienne favela de «New York» au 4e kilomètre ou celle de «Dallas» un peu plus loin. Les responsables de la commune de Constantine ont donc déjà beaucoup d'expérience de ce domaine et il est étonnant qu'ils n'aient pas prévu la résurgence de cette contagion qui ne pouvait être qu'inévitable. Jusqu'à présent, rien n'a été entrepris pour limiter cet énorme gâchis et au train où vont les choses le quartier du Bardo risque de devenir une immense concentration de gourbis aptes à noyer les ultimes espoirs si l'on arriverait à épuiser les rêves qui n'ont jamais cessé d'être alimentés. Il est, par conséquent, urgent de dévoiler la nature du site que l'on voudrait installer dans cette poche de la ville et que l'on intervienne avec force pour stopper la calamiteuse vague de dégénérescence qui s'installe en l'absence de toute forme de gestion. Constantine aura beaucoup de peines à donner du reflet à ses futurs buildings, à son pont transrhumel qui doit surplomber ce quartier du Bardo et dont la réalisation doit être soutenue par tous à condition que les responsables s'investissent à la hauteur des missions qui sont à leur chargée.