L'opération de relogement des familles du quartier du Bardo vers la nouvelle ville Ali Mendjeli a été entamée fin août dernier dans un climat de tension. Constantine. De notre bureau Le feuilleton de relogement des familles du Bardo continue toujours d'alimenter les discussions à Constantine, après les vives contestations qui ont marqué l'opération et les critiques qui ont ciblé les autorités sur la manière avec laquelle a été traité ce dossier. Après un premier sit-in tenu mardi dernier devant le cabinet du wali par plus de 50 familles du Bardo pour protester contre leur mise à l'écart, une vingtaine d'hommes et de femmes sont revenus à la charge, hier à 14h, en tenant un rassemblement devant le siège du cabinet, demandant de rencontrer le wali. Selon des témoins oculaires, des échauffourées ont été enregistrées entre les protestataires et les policiers dans une ambiance hystérique. Ces derniers ont eu recours à la force pour disperser les manifestants. Parmi ces derniers, on parle d'une vieille dame blessée lors de l'intervention des agents de l'ordre, avant d'être transportée par son fils au CHU, selon les témoignages des familles rencontrées sur les lieux, alors qu'une autre femme, âgée d'une cinquantaine d'années, victime de violence, a été évacuée par les agents de la Protection civile après avoir reçu les premiers secours. Pour rappel, l'opération de relogement de 349 familles du quartier du Bardo vers la nouvelle ville Ali Mendjeli, dans le cadre du programme d'éradication de l'habitat précaire, a été entamée le 27 août dernier dans un climat de tension, alors que les lieux ont connu, durant trois jours, des affrontements parfois violents entre les forces de l'ordre et des habitants du quartier n'ayant pas bénéficié de logements et qui refusent d'évacuer les bâtisses à démolir. Par ailleurs, plusieurs familles délogées par la force habitent depuis le début du mois de Ramadhan sous des tentes au Bardo dans des conditions difficiles. Elles soutiennent encore qu'elles habitent le quartier depuis des années et dénoncent les pratiques frauduleuses des commissions de recensement qui ont procédé à des attributions au profit des gens étrangers au Bardo.