Depuis 2003, année de la mise en œuvre de cette opération, la culture du contrôle technique des véhicules est instaurée en Algérie, constate Abdelkrim Leghrieb, directeur général de l'Etablissement national du contrôle technique automobile (Enacta), dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Il ajoute qu'à ce jour, plus de 210 agences sont opérationnelles et 90 vont bientôt entrer en activité. Une instruction du ministère des Transports tend à décentraliser l'acte d'agrément des agences, annonce-t-il. Ainsi, dit-il, toutes les directions des transports de wilaya sont chargées d'instruire les dossiers depuis 2008 et d'agréer les agences qui répondent au cahier des charges. L'objectif de cette mesure, précise le DG de l'Enacta, est triple : mailler le réseau d'agences de contrôle, rapprocher le contrôle technique des automobilistes et offrir un service de qualité. Dans cette procédure, l'Enacta, souligne son DG, fait des inspections techniques et se prononce sur la recevabilité du dossier. Il promet une augmentation du nombre d'agences pour 2009. Il fait remarquer qu'il n'y a plus le rush sur les agences comme durant les années précédentes. Il rappelle que le dispositif du contrôle technique prévoit sa périodicité et quand l'automobiliste reçoit son PV de visite, il peut lire la date de la prochaine visite. En 2009, ne seront contrôlés que les véhicules qui sont passés en 2007, fait-il observer. Pour M. Leghrieb, le contrôle technique en Algérie se fait selon les normes et s'il y a parfois des «dérapages» par rapport au cahier des charges des agences, tout est fait, dit-il, pour y remédier. Depuis cette année, les directions des transports de wilaya sont chargées de voir comment fonctionnent les agences sur le terrain. En 2009, annonce-t-il, les agences seront mises en réseau avec la centrale de l'Enacta et avec les directions des transports de wilaya. Le contrôle technique, ajoute-t-il, est un instrument qui permet de connaître l'état du véhicule au moment de sa visite, mais il estime que le propriétaire du véhicule doit veiller à son état avant la visite suivante et, précise-t-il, c'est le rôle des services de sécurité d'arrêter, par exemple, un véhicule qui pollue. Il n'est pas permis, fait-il observer, à quelqu'un de maintenir en circulation un tel véhicule présentant un danger. Sur la période 2003-2008, fait remarquer M. Leghrieb, 500 000 véhicules (sur un parc estimé à 5 millions), immobilisés ou concernés par la contrevisite, ont été immobilisés, interdiction de circuler tant que ne sont pas respectées les prescriptions portées sur le PV de visite. Il fait savoir que le facteur technique est le troisième dans les causes d'accidents de la route après le facteur humain et ce que l'on appelle l'environnement (état des routes, signalisation…) Une réflexion a lieu au ministère des Transports, annonce-t-il, pour permettre le rajeunissement du parc automobile tout en respectant les droits des citoyens. Depuis 2003, poursuit-il, «on a évolué pour arriver à contrôler l'ensemble des fonctions du véhicule». Le cahier des charges impose aux agences de disposer d'équipements au standard international, souligne M. Leghrieb. L'Enacta, quant à elle, prévoit 300 millions de DA d'investissements dans ses projets.