Le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef Ben Alaoui, a jugé inutile une monnaie unique du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont le lancement est prévu en 2010, dans une déclaration publiée dimanche, à la veille d'un sommet du CCG que préside son pays. «Franchement, nous ne trouvons aucun mérite à cette monnaie (unique) pour remplacer les monnaies (nationales), qui sont solides et stables», a dit M. Ben Alaoui, cité par le quotidien omanais Al-Watan. «Nous sommes convaincus que cette monnaie n'apporte pas de bénéfice», a ajouté le ministre, excluant qu'Oman se joindrait, un jour, à la monnaie unique du CCG. «En fonction des indicateurs actuels, cela n'interviendra ni en 2010, ni en 2100», a-t-il dit. Le projet d'une monnaie unique figure dans un accord, sur une union monétaire, que les chefs d'Etat du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) doivent approuver lors de leur sommet annuel, prévu lundi et mardi, à Mascate. Cet accord devrait contribuer à la mise en place, probablement dès 2009, d'un Conseil monétaire, qui conduirait à la création d'une Banque centrale du CCG, laquelle devrait s'atteler au lancement de la monnaie unique, en principe dès 2010, selon des sources proches du dossier. Lors de leur dernier sommet annuel en 2007, à Doha, les chefs d'Etat du groupe s'étaient réengagés en faveur de l'échéance 2010, bien que cet objectif, collectif, eut été remis en question par la décision d'Oman de se retirer du projet, et celle du Koweït de lier sa monnaie à un panier de devises, plutôt qu'au seul dollar, dans le but de combattre l'inflation. Les monarchies du CCG sont confrontées à l'impact de la crise financière mondiale, une chute brutale des cours du brut et une baisse de leurs recettes pétrolières, autant de facteurs qui devraient conduire à un ralentissement de la croissance de leur PIB à 4,2%, en 2009, contre 5,7% en 2008, selon l'Institute of International Finance (IIF).