Les dirigeants des six monarchies pétrolières du Golfe ont ouvert hier leur sommet annuel de deux jours, avec un sentiment de méfiance à l'égard de l'Iran pour son programme nucléaire et dont ils craignent l'influence en Irak. Le programme nucléaire iranien, sujet de controverse entre l'Iran et les pays occidentaux, est au centre des préoccupations des monarchies du Golfe. En outre, les monarchies du Golfe craignent l'influence de l'Iran chiite en Irak. Les dirigeants discuteront aussi d'un calendrier de mise en application d'une union monétaire et d'une monnaie unique annoncées pour 2010, a indiqué à la presse le secrétaire général du CCG, Abderrahmane Al-Attiya. La lutte contre le terrorisme, qui a frappé notamment l'Arabie Saoudite mais aussi le Qatar et qui menace d'autres monarchies dans la région, qui détient plus de la moitié des réserves de brut au monde, figure également à l'ordre du jour du sommet d'Abou Dhabi, baptisé “Sommet Fahd”, du nom de l'ancien roi saoudien Fahd, décédé le 2 août. Mais la question du programme nucléaire iranien, que les pays occidentaux soupçonnent de dissimuler un volet militaire, préoccupe particulièrement les monarchies du Golfe qui ont “examiné” la question, samedi, lors d'une réunion ministérielle préparatoire du sommet, a déclaré à la presse le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef Ben Alaoui Ben Abdallah. “Nous ne voulons pas voir notre région succomber dans la course aux armements nucléaires, d'autant que la centrale nucléaire de l'Iran est à quelques kilomètres de nos côtes, plus près de ces côtes que de Téhéran”, a indiqué M. Attiyah. Pour se montrer diplomate, il a proposé à l'Iran la conclusion d'un accord sur une dénucléarisation de la région du Golfe, incluant d'autres pays comme l'Irak et le Yémen. Un tel accord pourrait conduire à “une convention plus large impliquant tous les Etats du Proche-Orient (...), dont Israël”, a-t-il encore dit. Les monarchies du CCG, solidaires des Emirats dans leur conflit territorial avec l'Iran sur trois îles stratégiques dans le Golfe, devraient encore presser Téhéran de négocier avec Abou Dhabi une solution du conflit ou de soumettre l'affaire à la Cour internationale de justice (CIJ), selon M. Attiyah. R. I./Agences