Les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) ont tué 189 civils dans le nord-est de la République démocratique du Congo entre le 25 et le 27 décembre, selon des responsables locaux cités par l'Onu. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha), ces massacres ont été commis pendant trois jours dans les villages de Faradje, Doruma et Gurba par des hommes de la LRA qui fuyaient l'offensive lancée à la mi-décembre par l'armée ougandaise appuyée par des unités congolaises et sud-soudanaises. «Selon les autorités locales, les rebelles ont tué le 25 décembre 40 personnes à Faradje. Les 26 et 27 décembre, ils ont attaqué Doruma et le village voisin de Gurba, tuant 89 personnes à Doruma et 60 à Gurba», précise l'Ocha dans un communiqué. Une vingtaine d'enfants et un nombre indéterminé d'adultes ont été enlevés par les rebelles lors de ces attaques, ajoute-t-elle. Vendredi dernier, la Monuc, la force de l'Onu en RDC, avait annoncé que la LRA avait tué au moins quinze civils à Faradje les 24 et 25 décembre. Un porte-parole de l'armée ougandaise avait, lui, fait état de la mort de 35 civils au cours de cinq attaques distinctes menées durant ces deux jours. Opération conjointe contre la LRA L'Ouganda, la RDC et le Sud-Soudan ont lancé une opération conjointe contre les bases congolaises de la LRA le 14 décembre, après un nouveau refus du chef de la rébellion, Joseph Kony, de signer un accord de paix pour mettre fin au conflit entre son mouvement et le gouvernement ougandais. Le ministre congolais des Affaires étrangères, Alexis Thambe Mwamba, affirmait la semaine dernière à Paris qu'il prévoyait de voir la région «complètement débarrassée» des rebelles dans les jours à venir. Toutefois, malgré la revendication de succès initiaux, l'opération multinationale n'a pour l'instant pas permis de localiser Kony ou d'écraser la rébellion. Joseph Kony, dont le conflit avec le gouvernement ougandais a fait des milliers de morts depuis 22 ans, a refusé de signer un accord de paix. Il réclame l'abandon des inculpations prononcées par la Cour pénale internationale (CPI) à son encontre et contre deux de ses adjoints. Un processus de paix a été amorcé mi-2006 entre l'Etat ougandais et les rebelles mais l'enthousiasme initial a laissé place au pessimisme tandis que les combattants de Kony se déplaçaient à travers les frontières poreuses du Congo, du Soudan et de la République centrafricaine, ouvrant un nouveau front dans une région déjà particulièrement instable. De ses bases de la Garamba, dans l'est de la RDC, la LRA a attaqué plusieurs localités congolaises ces derniers mois, tuant ou capturant des dizaines de civils.