Synthèse de Lyes Menacer L'organisation non gouvernementale pour la défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch (HRW), a établi, dans un rapport publié hier, la responsabilité directe des rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), dans le massacre en décembre 2009 de plus de 320 civils des villages du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon HRW, cette tuerie a été planifiée par la LRA. «Au cours d'une opération bien planifiée», qui s'est déroulée entre le 14 et le 17 décembre dernier dans une dizaine de villages de la région de Makombo, dans le district du Haut Uélé (nord-est), «la LRA a tué plus de 321 civils et enlevé plus de 250 autres personnes, dont au moins 80 enfants», révèle le document de 67 pages intitulé «Le chemin de la mort : atrocités commises par la LRA dans le nord-est du Congo». «La grande majorité des victimes étaient des hommes adultes qui ont d'abord été ligotés, avant que les combattants de la LRA ne les tuent à coups de machette ou leur écrasent le crâne à coups de hache ou de lourds gourdins», écrit HRW après une mission de recherche menée dans la région en février dernier. Le nombre des rebelles, qui se sont fait passer pour des militaires en patrouille, est estimé entre 25 à 40. «Au moins 13 femmes et 23 enfants figuraient parmi les victimes, dont la plus jeune, une fillette de 3 ans, a été brûlée vive», selon l'enquête qui a ajouté que l'objectif premier des rebelles était l'enlèvement des enfants. HRW regrette par ailleurs l'inertie de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) -qui dispose d'un millier de soldats dans cette région- après l'attaque, et plaide pour une «stratégie régionale globale» entre la RDC, la Centrafrique, le Sud-Soudan et l'Ouganda. La rébellion de la LRA, active depuis 1988 dans le nord de l'Ouganda, est réputée pour être l'une des plus brutales au monde. Depuis 2005, ses combattants se sont installés dans l'extrême nord-est de la RDC, mais aussi en Centrafrique et au Sud-Soudan.