L'institut supérieur maritime (ISM) de Bou-Ismail a abrité les 27 et 28 janvier de cette année le 1er colloque maghrébin sur la pêche et l'aquaculture et qui a regroupé rappelons-le des chercheurs et universitaires d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, de la Maurétanie et enfin de la Liby. La cérémonie d'ouverture a été présidée conjointement par MM Ismail Mimouni et Rachid Harroubia respectivement ministres de la pêche et des ressources halieutiques , et, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique en présence de Mr Mohamed Ouchen wali de Tipasa et Mr Abdelkader Zehali président de l'APW de Tipasa.Monsieur Harroubia Rachid a dans son intervention mis l'accent sur la nécessité de promouvoir la recherche scientifique dans tous les domaines et notamment le secteur de la pêche pour assurer l'alimentaire et protéger les différentes espèces marines ainsi que la flore. Il a en outre insisté de créer, dans le cadre de la concertation, qui va faciliter la recherche halieutique en étroite collaboration avec le ministère de la pêche afin de permettre une dynamique qui vise au moyen et long terme des études qui vont permettre d'entreprendre des recherches tous azimutes sur le plan halieutique mais aussi la mise en évidence de toutes les autres richesses minérales en plus des études sur les observations sismiques en mer. Dans son allocution, Mr Ismail Mimoun ministre de la pêche et des ressources halieutiques, a brossé un tableau général de son secteur en affirmant « La tenue de ce séminaire témoigne de l'intérêt que nous accordons à la concrétisation des objectifs socio-économiques du secteur de la pêche et de l'aquaculture, qui reste tributaire d'un véritable programme de recherche-développement qui tient compte des exigences du progrès technologique et de la valorisation des connaissances scientifiques et techniques, ainsi que des besoins de la société . » Plus loin le ministre précise « que seule une approche méthodique et rationnelle fondée sur une connaissance scientifique sans cesse renouvelée en cohésion avec les contraintes d'exploitation d'une part et aux conditions naturelles d'autre part peut répondre à la double nécessité de la préservation de l'exploitation durable du patrimoine halieutique national. » Parlant de la dynamique de son secteur, le ministre s'est dit très confiant quant « à la politique de recherche scientifique du secteur » afin d'assurer de façon continue et stable le développement des activités de la pêche et de l'aquaculture. Ainsi selon le ministre, il s'agit d'un redéploiement du CNDPA en EPST « Centre national de recherche et développement de la pêche et de l'aquaculture » en second lieu l'adoption d'un programme national de recherche (PNR pêche et aquaculture) dans le cadre du programme à projection quinquennale sur la recherche scientifique et le développement technologique 2006-2010 et enfin le renforcement de la coopération scientifique à l'échelle régionale et internationale. Pour ce faire, le ministère de la pêche a pris un certain nombre de dispositions afin d'améliorer davantage sur le potentiel halieutique maritime par deux campagnes de prospection en mer qui ont été réalisées en 2003 et 2004 dans le cadre de la coopération algéro-espagnole afin d'évaluer l'étendue des ressources halieutiques disponibles, d'estimer leur biomasse et abondance et de cartographier les principales zones de pêches. Il est à signaler que ces campagnes ont porté sur la prospection de l'étendue du plateau continental national sur une superficie de 1,6 millions d'hectares. Les travaux réalisés ont permis de mettre en évidence la richesse et la diversité biologique des eaux algériennes ou plus de 430 espèces d'intérêt biologique et commercial ont été recensées. L'importance et la diversité des espèces répertoriées lors des ces campagnes constituent un indice révélateur de l'état de bonne santé des ressources halieutiques de l'Algérie. En ce qui concerne l'aquaculture, les potentialités aquacoles nationales identifiées à travers cinq (05) ensembles biogéographiques sont représentées par 286 sites propices, regroupés en 53 zones d'activités d'aquaculture réparties du Nord au Sud. En effet, les filières ciblées sont axées notamment autour des activités suivantes : la conchyliculture et la pisciculture marine,l'élevage de crustacés et de poissons en étang, l'exploitation des ressources naturelles et de l'algoculture, la pisciculture d'eau douce et enfin l'exploitation de l'artémia au niveau des chotts et sebkhas. La stratégie de développement de l'aquaculture en Algérie exige donc une introduction progressive des différentes techniques et technologies appliquées dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture notamment l'élevage extensif le semi extensif et l'intensif selon le responsable du secteur de la pêche. En matière de moyens financiers outre octroi d'un budget de fonctionnement et d'équipement avoisinant les 35 millions de dinars dans le cadre du fond national de la recherche pour la prise en charge des neuf (09) projets de recherche initiés par le CNRDPA, il est prévu aussi le renforcement de la recherche qui sera conforté par : l'autorisation d'une enveloppe financière estimée à 116 millions de dinars pour la construction d'un siége au profit du CNRDPA, la mise en place d'un observatoire socio-économique et statistique des pêches en tant qu'outil indispensable à la prise de décision en matière de gestion de la capacité de pêche nationale, la mise en place d'un plan d'aménagement et de gestion des pêcheries algériennes afin d'assurer leur durabilité, mettre en place un système de surveillance des navires de pêche et enfin prévoir la réalisation de structures aquacoles pilotes qui auront pour vocation la vulgarisation et la démonstration des différentes techniques et technologiques des activités de l'aquaculture. Il est à signaler qu'en marge de ce colloque le ministre de la pêche a procédé à la pose de la première pierre d'un centre conchylicole situé dans la daïra de Bou-Ismail et dont le coût est estimé à 80.000.000,00 dinars. Ce centre aura pour objectif la production, la recherche et la formation et les essais et démonstration des nouvelles techniques d'élevage en mer.