La banque franco-belge, Dexia, a dévoilé un plan de restructuration prévoyant la suppression de 900 emplois ainsi que l'annulation des dividendes et des bonus de ses dirigeants, cette année, après une perte nette annuelle estimée à trois milliards d'euros en 2008. Le groupe, numéro un mondial du crédit aux collectivités locales employait, environ, 35 000 personnes fin 2007. Les premières mesures d'économies, approuvées jeudi soir par le Conseil d'administration, réuni à Bruxelles, contribueront, en 2009, à hauteur de 200 millions d'euros au programme de réduction générale de coûts de 15%, soit 500 millions, annoncé en novembre et qui court sur trois ans, précise la banque, dans un communiqué. L'action Dexia cédait 4,73% à 2,5200 euros, à 10h 20. Elle en valait 18,86, en avril dernier. Les 900 suppressions de postes prévues constituent le principal volet de ce premier plan, qui conduira le groupe à accélérer le recentrage de ses activités de financement public et à réorganiser, en profondeur, ses activités de trading. Les économies passeront, aussi, par la suppression, «à titre exceptionnel», des dividendes 2008, par la baisse de la rémunération versée aux administrateurs, et par la suppression des bonus des dirigeants au titre de 2008. Des efforts et des sacrifices «La mise en oeuvre, rapide, du plan de transformation de Dexia (...) est, plus que jamais, nécessaire. Je suis conscient qu'il demande des efforts, et des sacrifices, à tous, mais il est équitable et mesuré» déclare, dans le communiqué, l'administrateur délégué du groupe, Pierre Mariani. Dexia prévoit de vendre, ou d'adosser à des partenaires, ses activités en Australie, en Europe de l'Est (à l'exclusion de Dexia Banka Slovensko), au Mexique, en Inde et en Scandinavie ; au Japon, en Allemagne et en Suisse, sa présence sera maintenue, mais sans développement commercial ; au Royaume-Uni et en Amérique du Nord, les activités seront fortement réduites. La branche de trading sera réorganisée avec, pour objectif, la réduction de l'exposition au risque, en fermant les activités de trading pour compte propre et en regroupant les autres sur deux plates-formes, à Bruxelles et Dublin. Les résultats 2008 estimés, publiés, vendredi, par Dexia, «portent la marque des conditions de marché toujours difficiles» du quatrième trimestre et intègrent les pertes liées à la cession en cours de l'activité d'assurance de la filiale américaine FSA à Assured Guarantee. Les pertes de FSA devraient, en effet, atteindre 1,7 milliard d'euros. S'y ajouteront 1,2 milliard de provisions et de dépréciations «liées à la crise financière», précise le communiqué. Sur la base de ces chiffres estimés, «le ratio de solvabilité Tier 1 du groupe devrait être supérieur à 10%, à fin décembre 2008», ajoute-t-il. Dexia a reçu, en septembre, 6,4 milliards d'euros de capitaux des Etats français, belge et luxembourgeois, ainsi que de ses grands actionnaires privés, alors que la crise financière menaçait sa solvabilité. Les résultats définitifs de la banque, pour 2008, seront arrêtés le 25 février et publiés le lendemain.