PSA Peugeot-Citroën publie une perte opérationnelle au titre de 2008, un résultat négatif à mettre sur le compte de charges de restructurations, et affirme ne pas envisager de renouer avec la rentabilité avant courant 2010. Le constructeur automobile, numéro deux européen en volumes de ventes, derrière l'allemand Volkswagen, a fait état d'une perte opérationnelle de 367 millions d'euros, à comparer à un résultat opérationnel de 1,1 milliard d'euros un an plus tôt. Crise oblige, l'entreprise a été contrainte de passer une charge exceptionnelle de 917 millions d'euros. Sur ce montant, les frais de restructuration de la branche automobile s'élèvent à 473 millions d'euros, ceux passés pour son équipementier Faurecia atteignent 431 millions. La perte nette de PSA ressort à 343 millions d'euros en 2008, contre un résultat net de 885 millions d'euros en 2007, tandis que le chiffre d'affaires recule de 7,4%, à 54,35 milliards d'euros. En baisse de 68,6%, le résultat opérationnel courant s'inscrit à 550 millions d'euros, représentant une marge de 1%. La consommation de liquidités (cashburn) a porté sur 3,8 milliards d'euros. Les 14 analystes du consensus Reuters Estimates anticipaient, en moyenne, un résultat opérationnel de 478,8 millions d'euros, un résultat net de 180,53 millions d'euros et un chiffre d'affaires de 57,721 milliards. Dans un communiqué, le président du directoire de PSA, Christian Streiff, indique que «le dividende qui sera proposé à l'Assemblée des actionnaires reflètera la forte dégradation des résultats du groupe et de l'environnement économique.» «Dans une perspective de récession prolongée, nos priorités sont claires, nous devons concentrer tous nos efforts sur la réduction des stocks, et l'utilisation de la trésorerie, au travers de notre programme «CASH 2009», afin de renouer avec la rentabilité au cours de l'année 2010», poursuit le dirigeant. Mardi il avait déclaré, sur RTL, tabler sur une baisse des ventes du groupe de 20%, cette année. Dans le communiqué, Christian Streiff souligne, également, s'attendre à ce que 2009 soit «une année de perte», avec un premier semestre «particulièrement difficile.» Au cours d'une conférence téléphonique, le directeur financier, Isabel Marey-Semper, a indiqué s'attendre à ce que plus de 11 000 collaborateurs quittent l'entreprise, en 2009, dans le cadre de son dispositif de départs volontaires. Exercice 2008 en deux temps Les résultats de PSA avaient dépassé les attentes, au premier semestre mais le retournement, brutal, des marchés automobiles a conduit l'entreprise à réviser ses objectifs de ventes et de résultats. Au titre de 2008 l'entreprise visait, seulement, une marge de 1,3% et prévoyait un repli de ses ventes de 3,5%, lesquelles ont, finalement, décliné de 4,9%. Au cours de l'exercice 2008, PSA a également annoncé sa volonté de se séparer de 3 550 collaborateurs, en France, sur la base du volontariat, et prévenu qu'il y aurait des suppressions de postes à l'international. Le gouvernement a annoncé, lundi, le déblocage d'un prêt à cinq ans, de 6,5 milliards d'euros, à l'intention des constructeurs automobiles français. PSA et Renault devraient, chacun, avoir accès à trois milliards d'euros sur la base d'un taux d'intérêt de 6%, un prix jugé particulièrement intéressant par les spécialistes. Selon eux, les deux groupes auraient, actuellement, à s'acquitter de taux à deux chiffres, pour se refinancer auprès des banques. PSA et Renault reçoivent cette aide en l'échange de contreparties. Ils se sont engagés à ne pas lancer de plan social en France, en 2009, à ne pas fermer d'usine en France, pendant la durée du prêt, et à lancer de nouveaux modèles.