Le groupe diversifié japonais Hitachi a annoncé mardi une perte nette de 357 milliards de yens (3 milliards d'euros) sur 9 mois et confirmé sa prévision de déficit net annuel de 700 milliards de yens (5,8 milliards d'euros), à cause de la crise mondiale et du yen fort. Au terme des neuf premiers mois de l'exercice d'avril 2008 à mars 2009, son chiffre d'affaires a chuté de 5,2% sur un an à 7.571 milliards de yens (63 milliards d'euros) et son bénéfice d'exploitation de 8,5% à 182,6 milliards de yens. Sur le seul troisième trimestre, Hitachi a subi une perte nette de 371 milliards de yens à cause d'un chiffre d'affaires amoindri de 16% sur un an à 2.260 milliards de yens, d'effets de change, de pertes boursières et de diverses opérations comptables exceptionnelles pénalisantes. Le groupe a également vu ses marges opérationnelles totalement mangées au cours des trois mois d'octobre à décembre, déplorant un déficit d'exploitation de 14,5 milliards de yens. «Même si comparativement aux nations développées la Chine et les pays émergents connaissent une croissance solide, le ralentissement se fait sentir», a souligné Hitachi. Le groupe dit avoir constaté «une chute fulgurante de la demande à partir du mois de novembre» dans de nombreuses activités (composants et matériels électroniques, équipements pour automobile, matériaux, etc.). «Toutes nos activités ont vu leur chiffre d'affaires trimestriel reculer par rapport à celui des trois derniers mois de 2007», a précisé Hitachi. Les ventes trimestrielles du groupe à l'étranger ont reflété le plongeon de l'activité mondiale, dévissant de 20% sur un an. Son chiffre d'affaires au Japon a dans le même temps chuté de 14%. A part la branche des équipements et services informatiques et de télécommunications qui a vu sa rentabilité s'améliorer, toutes les autres activités du groupe ont souffert fortement, tant en termes de ventes que de profits. Celle des systèmes industriels et engins de chantier est tombée dans le rouge au troisième trimestre à cause d'une chute des investissements des entreprises clientes. Idem pour celle des appareils électroniques grand public, à cause de piètres performances des téléviseurs à écran plat, dont les prix dégringolent. Autre segment déficitaire, celui des matériaux avancés, produits dont les plus gros acheteurs sont les constructeurs automobiles et fabricants de semi-conducteurs, deux des secteurs les plus affectés par la crise économique mondiale. Voyant sa situation fortement empirer, Hitachi avait lancé la semaine dernière un sévère avertissement sur ses résultats, confirmé mardi, et annoncé diverses mesures de restructuration. Il prévoit de supprimer 7.000 postes dans ses activités non rentables, va différer des projets et geler des investissements. En conséquence, le groupe s'attend désormais à une perte nette annuelle de 700 milliards de yens (5,8 milliards d'euros), sur un chiffre d'affaires qui ne devrait pas dépasser 10.020 milliards de yens, en chute de 10,7% sur un an. Quant à son profit d'exploitation annuel, qui devait être de 410 milliards de yens, il a été ramené vendredi à 40 milliards, soit dix fois moins. Le groupe souligne qu'il est difficile d'anticiper les mois à venir, la conjoncture actuelle étant pétrie d'incertitudes sur l'évolution de l'économie mondiale, des taux des monnaies et des cours de Bourse. Plusieurs autres gros groupes diversifiés d'électronique japonais (Sony, Toshiba, NEC, etc.) sont dans une situation de perplexité similaire et ont déjà dit s'attendre à d'importantes pertes financières.