Christopher Ross, le nouvel émissaire de l'ONU pour le Sahara Occidental, se rendra dans la région la semaine prochaine pour relancer les discussions entre le Polisario et le Maroc. C'est ce qu'a indiqué le représentant du Polisario aux Nations unies, Ahmed Boukhari. Des discussions déjà entamées il y'a plusieurs mois, à Manhasset près de New York, mais qui n'ont été couronnées d'aucun succès. Cette visite, du moins attendue, après la nomination de Ross en remplacement du Néerlandais Peter Van Walsum très contesté par les Sahraouis après avoir déclaré que l'indépendance du Sahara occidental était irréaliste, relancera ces discussions même si celles-ci sont empreintes de scepticisme surtout du côté sahraoui. Chistopher Ross entamera sa visite au Maroc avant de rencontrer le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz le 21 février prochain. Son périple le mènera ensuite en Algérie et enfin en Mauritanie. Même si la date de cette visite n'est pas encore connue, il n'en demeure pas moins qu'elle aura un cachet particulier dans la mesure où il est question d'amener les deux parties en conflit à un autre round de négociations. Il faut dire que ces négociations butent sur l'intransigeance du Maroc à vouloir imposer à tout prix son projet qui consiste en une large autonomie de ce territoire occupé, c'est-à-dire que les Sahraouis se voient offrir un gouvernement local, un Parlement et une juridiction autonomes, le tout placé sous souveraineté marocaine. Si référendum il y a, il ne porterait, en l'état actuel du projet marocain, que sur l'autonomie, non sur une éventuelle indépendance. Contrairement aux Marocains, les Sahraouis exigent, quant à eux, l'organisation d'un référendum permettant aux Sahraouis de se prononcer sur l'avenir de leur territoire, ce qui veut tout simplement dire qu'ils ne veulent ni plus ni moins que l'indépendance de leur territoire annexé par le Maroc en 1975. Soutenu par les USA et la France, le Maroc refuse catégoriquement l'idée du référendum en recourant régulièrement à des diversions faisant croire que l'Algérie est responsable du statu quo alors que cette notre pays s'est, en signe de bonne foi, toujours plié aux résolutions de l'ONU. D'ailleurs, le Front Polisario a souvent appelé ces deux puissances à équilibrer leur position, condition à même de faciliter le règlement du conflit. Durant les précédents rounds de négociations, qui d'ailleurs se sont soldés par des échecs, et même si le Maroc, par la voix de ses diplomates, a exprimé sa volonté d'aller de l'avant, il ne se prive d'étaler toute son arrogance allant jusqu'à vouloir imposer son point de vue faisant de la sorte fi de toutes les résolutions de l'ONU qui donnent le droit aux peuples de lutter pour leur indépendance. Le prochain round de négociations, à l'image de ceux qui l'ont précédé, risque lui aussi de buter sur la position des Marocains qui, il faut le dire, jouent à l'usure, pour annexer un territoire qui ne leur appartient pas.