Le nouvel émissaire de l'ONU pour le Sahara-occidental, Christopher Ross, était attendu, hier, dans la région, dans le cadre de la relance des négociations entre le Maroc et le Front Polisario. M. Ross devait entamer sa tournée d'une semaine dans la région « afin de relancer les discussions sur l'avenir du Sahara-occidental », a indiqué la porte-parole de l'ONU, Michèle Montas, dans un communiqué. M. Ross se rendra le 25 février à Madrid puis à Paris, capitales de deux pays du groupe des « Amis du Sahara-occidental », qui comprend aussi la Russie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Vendredi dernier, le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Ahmed Boukhari, avait indiqué que le but de la tournée de M. Ross était de faire le point des perspectives « en vue d'une reprise du processus de négociations de Manhasset ». M. Ross, un diplomate américain, a été nommé début janvier à son poste, où il a succédé au Néerlandais Peter van Walsum. Ce dernier, dont le mandat n'a pas été renouvelé fin août, avait été accusé de partialité en faveur du Maroc après avoir déclaré que l'indépendance du Sahara-occidental était « irréaliste ». Quant à M. Ross, il s'agit principalement pour lui d'évaluer les chances d'une reprise du processus de négociations de Manhasset, près de New York, lancé en juin 2007 entre le Maroc et le Front Polisario, sous l'égide de l'ONU. Quatre séries de négociations ont déjà eu lieu, mais sans avancée. Une nouvelle série est prévue à une date non précisée. Dans ses différentes résolutions, le Conseil de sécurité réclame des discussions « sans conditions préalables et de bonne foi » afin de parvenir à « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » permettant l'autodétermination du peuple du Sahara-occidental. La précision est importante et elle reflète la constance de l'ONU qui continue, malgré les pressions, à traiter cette question sous l'angle de la décolonisation. Lors de leur rencontre, Ahmed Boukhari, a dit avoir insisté auprès de M. Ross sur la question de l'autodétermination. « C'est au peuple du Sahara-occidental de choisir son avenir », a-t-il lancé. Hier, M. Ross a entamé sa tournée d'une semaine à Rabat avant de se rendre dans les camps de réfugiés sahraouis et y rencontrer le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz. Un itinéraire au demeurant connu, tout comme l'est sa feuille de route laquelle sont adossées les résolutions du Conseil de sécurité prévoyant l'autodétermination du peuple sahraoui. Ce qui est clair.