Les réformes bancaires menées en Algérie se poursuivent, mais la nouveauté, cette fois-ci, réside dans l'élément humain. Dans une déclaration à l'APS, le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), M. Abderrahmane Benkhalfa a annoncé qu'un nouveau dispositif de motivation des compétences, d'ouverture aux initiatives et de partage des gains réalisés par la banque va être mis en place pour les banquiers avec l'introduction d'une partie variable dans la rémunération des professionnels de ce secteur. Outre la partie fixe (salaire de base, primes conventionnelles), la rémunération du personnel bancaire va comprendre également une partie variable appelée «prime de performance» rémunérant les compétences et les performances réalisées par l'agent ou le cadre bancaire et ce, quel que soit son niveau de responsabilité. Cette prime de performance, explique le même responsable, sera plutôt «un outil managérial qui priorisera la performance du banquier et n'est, donc, pas un instrument d'évolution du pouvoir d'achat». Le secteur bancaire algérien va-t-il, ainsi, vers le système des «bonus» à l'instar des banques des places financières mondiales ? Non, répond M. Benkhalfa, la prime de performance diffère du bonus dans la mesure où celui-ci a des caractéristiques plutôt «subjectives» puisqu'il est défini non seulement par la hiérarchie au sein d'une banque mais il est fixé, en plus, selon des «méthodes de calcul gardées secrètes» entachant d'opacité ce système de rémunération. Quant à la prime de performance, poursuit-il, «les critères de calcul sont objectifs, visibles laissant le moins de place à la subjectivité» et à la complaisance. Pour instituer ce dispositif, un avis d'appel à la présélection de candidatures a été lancé tout récemment par l'Abef en vue de confier à un bureau d'études conseil un marché de service portant assistance technique à la conception et la mise en place d'une rémunération variable au sein des banques et établissements financiers. Les résultats de l'étude qui sera menée par le bureau conseil retenu devront donner lieu à plusieurs configurations que les banques devront examiner avec la collaboration de la représentation syndicale du secteur bancaire, et ce, avant d'introduire le scénario retenu dans la convention collective interbancaire. La place bancaire algérienne comprend actuellement, faut-il le rappeler, 6 banques publiques, 14 banques privées à capitaux étrangers et 5 établissements financiers. Par rapport au PIB, la collecte de l'épargne bancaire a représenté 46,8% à la fin 2008 (contre 48,5% en 2007) alors que le montant des liquidités dans les banques a augmenté à 2597,8 milliards de DA à fin juin 2008 contre 2001,18 milliards de DA à fin 2007.