Pour la direction et le personnel du CCA, le défi à relever était grand puisqu'il s'agissait de drainer un public de plus en plus nombreux pour (re) découvrir les multiples facettes de la culture nationale, d'assurer leur promotion et de refléter toutes les richesses que constituent les créations produites «ici et là-bas». Le CCA, qui a sombré dans une longue léthargie des années durant, a retrouvé, constate-t-on, un tant soit peu son dynamisme en proposant une palette très diversifiée d'activités devant satisfaire la plupart des demandes. Une bibliothèque dont les fonds ont été numérisés permettant au visiteur de faire une recherche préliminaire, des ateliers de musique, de danse et d'apprentissage de la langue arabe, une publication, «Kalila», ouvrant ses colonnes trimestriellement aux hommes de culture et aux artistes, un service mailing alertant le public inscrit du déroulement des activités, autant de services proposés à tous ceux désirant aller à la rencontre de la culture nationale. Pas une semaine ne passe sans qu'une activité ne soit programmée. Certes ce n'est pas le grand rush, mais le cercle des habitués des lieux s'agrandit. Les nouveaux venus découvrent un lieu et un espace plutôt accueillant et ouvert à tous les débats. Le bilan de cette année qui s'achève est en tout cas à la hauteur des ambitions, en dépit du manque de moyens : une vingtaine de rencontres littéraires, des hommages à l'Emir Abdelkader et au poète de la résistance palestinienne Mahmoud Darwich, une dizaine d'expositions d'art plastique et de photos, une trentaine de soirées musicales réussies avec notamment le groupe Gaada de Bechar et Djamel Allam. Les projections de films ayant attiré un large public n'étaient pas en reste comme le fameux «Mascarades», «la balle de la dignité" consacré à l'histoire de l'équipe nationale de football, «Gerboise bleue», «Ben Boulaïd» ou encore «Moudjahidate». Théâtre aussi avec cinq représentations dont «la Question», une adaptation du témoignage de Henri Alleg, «Trois voix pour les sirènes de Baghdad» et le one-man show de Mourad Senouci, «Moutazawedj fi otla»... Le CCA s'est par ailleurs engagé, en 2009, dans des partenariats avec des associations activant dans l'Hexagone, à l'exemple de «l'association des amis de Guermaz», qui a rendu un hommage à l'un des pionniers de l'art plastique algérien, et de l'association pour la culture et les voyages (APCV) qui a honoré la mémoire de Kateb Yacine. Le centre participera en janvier prochain au panorama du cinéma algérien qu'organisera l'association France-El Djazaïr, à Nantes. Il mettra à la disposition des organisateurs des copies de films en sa possession. Ces collaborations ont permis au CCA de bénéficier de ces réseaux et des liens qu'ils entretiennent avec leurs adhérents et relations pour s'ouvrir sur le monde extérieur et élargir ainsi le cercle de ses amis. D'autre part, le CCA est appelé à être plus présent sur la scène culturelle, à la faveur du décret présidentiel portant statut-type des centres culturels algériens à l'étranger, adopté en août dernier en Conseil des ministres. Ce texte traduit une volonté politique d'ériger ces centres en instrument de rayonnement de la culture nationale à l'étranger, tout en les faisant également intervenir plus efficacement dans la consolidation des liens culturels entre le pays et la communauté nationale à l'étranger. Dans cette perspective, une réunion a été tenue en novembre dernier à Paris, entre l'ambassadeur d'Algérie en France, les consuls généraux, les consuls et le directeur du CCA pour étudier les moyens de renforcer l'action culturelle au profit de la communauté nationale établie en France. Dans ce cadre, il a été décidé la mise en place du conseil administration pour gérer le Centre, placé désormais sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères. 2010 s'annonce l'année de la poursuite et de la consolidation de cette dynamique. Les responsables du CCA promettent un programme encore plus ambitieux avec comme challenge : attirer les artistes et les intellectuels les plus réticents vers cet espace qui est par nature le leur.