L'Année internationale de la biodiversité sera lancée le 8 janvier à Curitiba, au Brésil. Ensuite, le coup d'envoi sera donné, le 11 janvier à Berlin, avec la chancelière Angela Merkel. Puis les 21 et 22 janvier à Paris, au siège de l'Unesco, il y aura l'inauguration de l'exposition universelle sur la biodiversité. Une session de l'assemblée générale de l'ONU, le 22 septembre 2010, sera consacrée à discuter de la biodiversité. La prochaine Conférence de la Convention sur la diversité biologique se tiendra du 18 au 29 octobre 2010 à Nagoya au Japon. Elle sera précédée de diverses conférences régionales. L'Année sera clôturée à Kanazawa, au Japon, en décembre 2010, où sera lancée l'Année internationale des forêts, 2011. Il y a deux ans, en mai 2008, la neuvième réunion de la Conférence des Parties (COP 9) de la Convention sur la diversité biologique, tenue à Bonn, s'était penchée sur le rapport entre la biodiversité et l'agriculture, dans un contexte international qui était marqué par une crise alimentaire parmi les plus graves que le monde ait connue. «La rénovation de la diversité agricole des cultures et du bétail soutenue par un système de soutien naturel fonctionnel de la communauté internationale est la meilleure solution à long terme pour répondre aux défis alimentaires mondiaux», avait alors estimé l'Algérien Ahmed Djoghlaf, Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique. Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) avait noté qu'«au cours des 100 dernières années, nous avons cessé de cultiver trois-quarts des variétés de cultures que nous cultivions pour ne compter que sur trois d'entre elles - blé, riz et maïs - pour plus de deux tiers de nos calories. Cette augmentation de la dépendance sur un nombre limité de la diversité biologique aggrave considérablement le risque global en vue de trouver de la nourriture pour nourrir une population croissante dans un contexte de réchauffement planétaire». La réunion de Bonn avait traité également du rythme accéléré du déboisement traduit dans ces chiffres impressionnants cités par M. Djoghlaf : «Chaque minute, 20 hectares de forêts disparaissent. Chaque année, plus de 10 millions d'hectares de forêts sont détruits. Alors que 80 % de la biodiversité se trouve dans des forêts tropicales.» La Convention sur la diversité biologique, signée à Rio de Janeiro, en juin 1992, ratifiée par 191 pays (les Etats-Unis ne l'ont pas ratifiée) et entrée en vigueur le 29 décembre 1993, a défini la biodiversité comme étant «la variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces ainsi que celle des écosystèmes». En Algérie, c'est le Conseil national de transition (CNT), une structure cooptée, en l'absence d'une Assemblée élue, qui a ratifié en janvier la Convention sur la diversité biologique. La Convention fait obligation à l'Algérie, «en fonction des conditions et moyens qui lui sont propres», de prendre des mesures générales en vue de la conservation et de l'utilisation durable de la diversité biologique, c'est-à-dire d'élaborer des stratégies dans ce sens et tenir compte dans tout ce qu'elle entreprend, des dispositions édictées par la Convention. L'objectif visé à travers la mise en œuvre de la Convention est de ralentir la destruction des espèces biologiques, des habitats et des écosystèmes. Des experts évoquent le risque d'une sixième extinction - la cinquième a été celle des dinosaures- dont la responsabilité incomberait, cette fois, aux activités humaines. Le rythme de disparition des espèces est mal connu, beaucoup d'entre elles sont ignorées. En dehors de ses avantages alimentaires, on ne perçoit pas l'utilité de la diversité biologique qui apparaît, de plus, comme une production inépuisable qui ne nécessite ni attention ni entretien particuliers et dont la valeur marchande n'est pas quantifiée ou n'existe pas. L'Algérie est concernée par cette alarme, d'autant plus que la situation semble être en continuelle dégradation du fait des retards accusés dans la prise en charge effective et pratique des problèmes et menaces qui affectent la diversité biologique dans notre pays.