,Le Burnout, ou épuisement professionnel, est un syndrome lié au stress dans le cadre du travail. Un état psychologique qui touche, plus particulièrement, certaines professions où la pression et l'obligation de résultats sont intenses. Le Burnout n'est pas un phénomène nouveau, le terme apparaît dès 1969 avant d'être plus précisément défini, en 1974, par le psychanalyste américain Herbert J. Freudenberger, qui, lui, parle de «Burn-Out Syndrome» pour les personnels des cliniques spécialisées dans le traitement des toxicomanes. Depuis ce cas extrême, où les employés sont très investis, émotionnellement, dans leur travail, le syndrome du Burnout a trouvé des échos dans d'autres situations, plus communes, de la vie en entreprise. Sans aller jusqu'à la version japonaise de «mort au travail» (karoshi), le Burnout est un état à prendre en compte dans le cadre de l'amélioration des conditions de travail. Comme souvent dans les cas de détresse psychologique, la prévention et la détection des personnes les plus exposées permettent de mettre des mots sur ce genre de maux et, souvent, d'éviter le pire. Les personnes surinvesties dans leur travail savent ce que c'est de démarrer chaque journée de boulot sur les chapeaux de roues. Le syndrome de Burnout, s'il est encore méconnu dans notre pays, est fréquemment évoqué dans les pays développés. Ce syndrome professionnel pose beaucoup de questions sur notre rapport au travail. Les cas récents de mal-être au travail, de dépression, voire de suicides, appellent des réponses adaptées. Trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, aménager des horaires plus fléxibles, développer le télétravail, sont des pistes à explorer. Mais avant tout, pour que les gens se sentent bien dans leurs postes (plutôt que d'être droits dans leurs bottes), il faut bien définir leur mission, éradiquer le harcèlement, sous-toutes ses formes, et inciter à une meilleure reconnaissance au travail. Tout cela n'est pas très gai, mais c'est un enjeu important pour une société qui s'ouvre sur l'économie du marché, où la valeur travail l'emporte trop souvent sur les valeurs humaines. Le syndrome de Burnout, c'est un aspect particulier du stress professionnel, un syndrome très grave, et de plus en plus fréquent : celui de l'épuisement professionnel. Le Burnout n'est pas encore reconnu, chez nous, comme une entité à part entière au sein des maladies professionnelles. Il est donc difficile d'obtenir des statistiques précises sur le nombre de personnes touchées. Quoi qu'il en soit, ce n'est ni un simple stress ni une dépression.Le Burnout décrit, à la fois, l'état de l'individu complètement usé, professionnellement, mais aussi le processus qui a conduit à cet état. Les symptômes sont nombreux, mais se classent en trois catégories : l 'épuisement émotionnel : la personne est vidée, nerveusement, elle a perdu tout entrain ; la dépersonnalisation : la personne n'a plus d'intérêt pour son travail, et son attitude change radicalement. Elle devient très négative, détachée, voire cynique ; l'estime de soi diminue fortement et un sentiment d'incompétence s'installe durablement. Donc, les premiers signes sont les symptômes du stress, comme des troubles du sommeil, des palpitations, les mains moites, des problèmes de digestion, une grande consommation de tabac et d'alcool, une émotivité à fleur de peau… Sur le plan physique, c'est une transition totale qui s'opère. La léthargie succède à la phase de stress intense, c'est la caractéristique même du Burnout. Le moindre effort devient insurmontable, car un état de fatigue intense s'installe : il n'y a pas de récupération physique, et la fatigue devient chronique. On assiste, également, à des problématiques : troubles du sommeil, troubles alimentaires, avec une augmentation significative de l'appétit en période de stress et, au contraire, une diminution de celle-ci dans la phase du Burnout. Notons, aussi, l'augmentation de la prise de stimulants : café, tabac, alcool et médicaments. D'un point de vue psychologique, on retrouve les symptômes d'une dépression majeure avec, notamment : perte de motivation, perte d'énergie, dévalorisation de soi, coupure sociale, indifférence. Et, pour finir, une dépersonnalisation, voire une déshumanisation totale de l'individu. A cela, peuvent venir s'ajouter d'autres troubles psychosomatiques, comme des maux de tête, de dos, mais aussi des troubles du sommeil et un caractère très irritable. Certaines professions sont beaucoup plus à risque, notamment les postes à grandes responsabilités ou les métiers avec une forte implication émotionnelle ou affective. Au niveau des traitements, il existe plusieurs méthodes, que ce soit la psychothérapie, ou la prise de médicaments. Mais avant tout, il faut commencer par un arrêt de travail. Cette période de repos sera, évidemment, bénéfique pour le physique mais c'est, surtout, l'occasion de réfléchir et de prendre le temps de réorganiser sa vie et de redéfinir des priorités. Et le plus efficace, contre le Burnout, c'est encore la prévention. Il suffit, pour cela, de suivre quelques conseils de base qu'on oublie trop souvent de mettre en pratique. Par exemple, réapprendre à ne rien faire, parfois, éviter l'esprit de compétition, se fixer des limites, savoir garder son calme ou, encore, accepter de déléguer une partie de son travail. Même si on sait que les risques sont plus élevés dans les professions où l'on aide d'autres personnes, l'épuisement professionnel se retrouve un peu partout. On sait aussi que, même dans les domaines où les risques sont les plus élevés, deux personnes sur trois échappent au Burnout pendant toute leur carrière.