L'investissement est de 3,05 milliards de dinars (30 millions d'euros, environ). D'une capacité de 10 mégawatts, cette ferme devrait commencer à produire de l'électricité en 2012, pour un coût du Kw/h estimé à 9,620 DA. Le P-DG de la CEEG, Zoubir Boulkroun, a indiqué que l'énergie produite par cette future ferme sera intégrée dans le réseau d'électricité de la wilaya d'Adrar. En Algérie, un décret d'application de la nouvelle loi sur l'électricité contient des mesures incitatives à la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables. Quant à la loi sur les énergies renouvelables, votée en 2004, elle fixe à 10 % la part du solaire et de l'éolien dans le bilan énergétique national à atteindre en 2020. A l 'origine, c'était un projet de Neal (une société créée par deux entreprises publiques, Sonatrach et Sonelgaz, les deux grands de l'énergie en Algérie, et une société privée, SIM, spécialisée dans les pâtes alimentaires). Il s'agissait alors, dans le début des années 2000, de créer quatre centrales éoliennes de 10 MW chacune (6 MW en éolien, et 4 en diesel) dans le Grand Sud, notamment à Tindouf. Les projets éoliens devaient bénéficier d'un financement dans le cadre du mécanisme de flexibilité, pour un développement propre (MDP), introduit par le Protocole de Kyoto. Désormais, c'est donc en solo, côté algérien, que Sonelgaz poursuit ces objectifs. On sait que l'éolien est rentable là où il y a du vent, et dépend fortement des conditions climatiques (trop de vent : usure et problèmes électriques ; peu de vent : pas de fonctionnement). L'Algérie a un régime de vent modéré : 2 à 6 m/s. L'analyse de longues périodes de valeurs de vent enregistrées au niveau de l'ONM (Office national de la météorologie) a permis à Sonelgaz de répertorier des sites parmi les plus intéressants, du point de vue vitesse de vent. A partir de ces données, parmi les sites étudiés, et dont les vitesses moyennes sont supérieures à 4 m/s, les spécialistes ont retenu Dély Brahim (Les grands vents, près d'Alger), Biskra, Tindouf, Timimoun, Idless et In Mguel (dans le sud-algérien). Deux études de potentiel éolien ont été élaborées sur les sites de Dely Brahim (dans le cadre du projet de Parc de loisirs Dounya) et de Tindouf (extension de sa centrale Diesel). Un Atlas éolien, établi par le CDER (Centre de développement des énergies renouvelables) a également localisé les régions destinées à recevoir les applications des systèmes de conversion éoliens. Adrar avait, alors, été choisi pour l'installation d'une centrale éolienne de 2,25 MW. Cette capacité a été portée à 10 MW. Selon des experts algériens, le régime des vents ne favorise pas la production d'électricité à grande échelle par énergie éolienne. Elle peut être, par contre, envisagée à petite échelle et couplée à un système hybride (solaire ou diesel), pour parer à la défaillance du vent. Parmi les inconvénients particuliers au sud-algérien, ils citent les vents de sable, avec leur effet érosif sur les pales, et le ralentissement de la vitesse de rotation. Le risque de se retrouver avec un cimetière d'aérogénérateurs n'est pas exclu, selon eux. La condition posée par les Algériens pour le partenariat dans des projets d'énergies renouvelables est, essentiellement, le transfert de technologies, pour éviter de tomber dans la dépendance en matière d'équipements ou de maintenance.