Treize autres zones humides sont en cours de classement sur cette liste. Les 47 sites classés couvrent une superficie de 2 981 160 hectares. Sur la liste Ramsar qui compte 1886 sites d'importance internationale représentant une surface totale de 185 156 612 ha (données du site web de la Convention Ramsar, actualisées au 28 janvier 2010), l'Algérie occupe la 8ème place pour le nombre de sites classés et la 19e place pour la superficie des sites classés. En Afrique, l'Algérie est à la première place pour le nombre de sites classés et à la 10e place pour leur superficie totale. Parmi les 47 sites, deux se trouvent dans la région de Tamanrasset, dans le parc national de l'Ahaggar, à l'extrême sud du pays : Afilal, d'une superficie de plus de 20 ha, sur la piste qui mène à l'Assekrem, et Issakrassen couvrant quelque 12 ha, à 120 km au nord-est de Tamanrasset. Le recensement effectué en 2006 avait dénombré 1451 zones humides en Algérie dont 762 naturelles. Ces zones humides existent en diverses catégories : lacs, lagunes et étangs au nord-est du pays, chotts dans les hauts plateaux et les zones désertiques, gueltas dans les régions sahariennes. Dans les régions arides et semi-arides, certaines zones humides sont encore inconnues comme les chotts, sebkhas, cours d'eau éphémères du désert et des oasis. L'intérêt des zones humides algériennes vient du fait qu'elles occupent une position stratégique sur les deux grandes voies de migrations internationales et qu'elles constituent des sites d'hivernage et de reproduction de première importance entre la mer Méditerranée et le Sahara. Un réseau national d'observateurs ornithologues, chargé du recensement et du suivi de l'avifaune dans les zones humides a été mis en place récemment. Il comprend, outre le personnel de la DGF (gardes forestiers notamment), des universitaires et des membres d'associations de protection de l'environnement qui participent ainsi, dans le cadre d'un dispositif technique et administratif, organisé et coordonné, à l'observation de l'avifaune hivernale et nicheuse en Algérie. Cette année, dans les huit zones humides de la wilaya d'Oran, le nombre d'oiseaux d'eau migrateurs (48 696) a diminué de moitié par rapport à 2009 (97 918), d'après les résultats d'un recensement international effectué du 17 au 21 janvier 2010. Selon les responsables locaux de la DGF, cette diminution est due aux «conditions défavorables dans ces zones humides à certaines étapes de la migration qui commence en novembre». Ces écosystèmes sont confrontés à de multiples atteintes, du fait, notamment, des opérations de drainage pour la «mise en valeur» agricole. Des pollutions par les pesticides utilisés dans les terres cultivées avoisinantes sont signalées dans certaines zones humides. Dans d'autres, c'est la tentation d'y implanter une décharge sauvage à proximité, qui constitue menace sérieuse. Pour protéger ses zones humides d'importance internationale, l'Algérie compte sur des plans de gestion fondés sur le principe du développement durable.