, Il était un peu plus de 10h du matin quand Moulay Ahmed, au volant de sa voiture, s'élance sur la RN6 en direction de Béchar. Il quitte Adrar pour un court voyage de deux ou trois jours. Il doit se rendre à Béni-Abbès pour une affaire pressante. Moulay n'est pas du genre à appuyer sur le champignon. Il roule tranquillement sous un ciel d'un bleu azur et un paysage désolation où un silence abyssal enveloppe cette vaste contre désertique. Soudain, un gros camion semi-remorque arrive en sens inverse. Rien d'anormal, mais pour notre conducteur, si puisqu'une grosse barre de fer se trouvait sur le camion dans le sens de la largeur, prête à cisailler le véhicule et ses occupants parce que Ahmed n'était pas seul. Que faire ? S'arrêter ? Impossible. Sortir sur le bas-côté ? Difficile à cause du terrain accidenté. La seule solution est de prier fort en espérant que le Bon Dieu vous entende. Moulay est à deux doigts de la mort, une mort certaine et bête, lui qui avait tant de projets à réaliser. A la veille de la retraite, il avait donné toute sa vie à l'éducation. C'est à ce moment que Ahmed réalise la gravité de la situation. Puis comme par miracle, la barre se détache sans toucher notre chauffeur. Il s'en sort avec quelques dégâts matériels mais surtout une grosse frayeur. Le conducteur du camion s'immobilise et se rendant compte de sa négligence et de son imprudence, pour n'avoir pas bien attaché solidement les barres de fer, se confond en excuses ! Moulay l'a échappé belle et sa voix retentira encore dans les bureaux de son administration. C'est notre Moulay à nous et on l'aime bien.