Les craintes d'un défaut de la Grèce sur sa dette ont fortement secoué les marchés financiers et affaibli l'euro ces dernières semaines. «A ce stade, nous n'avons pas besoin d'emprunter, nos besoins d'emprunts sont couverts jusqu'à la mi-mars», a dit le chef du gouvernement en réponse à une question sur une éventuelle émission obligataire d'Athènes la semaine prochaine. Georges Papandréou a ajouté qu'en dépit des manifestations organisées contre les mesures d'austérité prises par son gouvernement, il estimait bénéficier d'un large soutien au sein de la société grecque. «Même s'il y a des mesures d'austérité douloureuses, nous avons pour l'instant un soutien aux mesures d'austérité qui se situe autour de 50 à 60% de la population, et le gouvernement a lui aussi ce soutien», a-t-il dit. «Nous observons aujourd'hui, et je n'ai pas observé cela en dehors des Jeux olympiques de 2004, un sentiment réel d'unité du peuple grec pour faire changer les choses», a-t-il dit, en imputant les difficultés du pays en matière d'endettement au gouvernement précédent. Il a expliqué que les partenaires de la Grèce au sein de l'Union européenne devraient continuer de lui apporter un soutien politique pour remettre de l'ordre dans ses finances publiques. «Réunissons-nous avec les autorités européennes, la Commission et la Banque centrale européenne, asseyons-nous, étudions les progrès que nous réalisons, comment nous nous mettons en œuvre le plan de stabilité et de croissance que nous avons élaboré»,a-t-il dit. «Nous avons besoin d'aide» «Nous tenons les objectifs, nous dépassons les objectifs pour ce qui est des statistiques de janvier, donc nous réussissons. S'il y a besoin de mesures supplémentaires, nous prendrons des mesures supplémentaires, afin de réduire notre déficit de quatre points cette année. Nous sommes prêts à le faire si c'est nécessaire». Le Premier ministre a répété que son pays ne demandait pas le soutien financier de ses partenaires de l'Union européenne mais qu'il avait besoin d'un soutien politique fort afin de restaurer sa crédibilité vis-à-vis des marchés financiers. «Nous avons besoin d'aide afin de pouvoir emprunter au même taux que d'autres pays, pas à des taux élevés qui sapent notre capacité à mettre en œuvre les changements que nous devons réaliser», a-t-il poursuivi. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a estimé dans un entretien publié par un jounal grec que les problèmes de la Grèce devaient être résolus au sein de la zone euro plutôt qu'avec l'intervention du Fonds monétaire international (Fmi). «Je considère que notre volonté collective à tous est de régler le problème à l'intérieur de la zone euro», a-t-elle dit à To Thema. L'hebdomadaire allemand Der Spiegel, de son côté, a rapporté que le ministère allemand des Finances avait élaboré un projet prévoyant que les pays de la zone euro mettent entre 20 et 25 milliards d'euros d'aides à la disposition de la Grèce en cas de besoin. Christine Lagarde ne fait pas référence à un tel projet dans son entretien à To Thema.